Quand faut y aller, faut y aller ! Il serait, bien sûr, décent que la FED fasse un premier pas

La spéculation va bon train sur ce que pourrait annoncer la FED mercredi soir, au terme de la réunion du FOMC. Il y a quelques jours à peine, nombreux considéraient qu’elle ne changerait rien à son discours selon lequel la politique actuelle est appropriée et susceptible d’être durablement maintenue en l’état. Le vent semble avoir tourné dans la foulée de la décision de la Banque du Canada de réduire le montant de ses achats d’actifs et, plus récemment, avec l’annonce de la signature imminente d’un décret de J. Biden instituant une augmentation du salaire horaire des travailleurs contractuels du gouvernement fédéral de 10,95$ à 15$ dès 2022.

J. Powell peut-il une nouvelle fois se défausser ? Cela semble difficile au vu des résultats économiques récents et du rattrapage promis par la levée des contraintes sanitaires. Pour autant, le cas de figure est très loin d’être anticipé par les marchés ; tellement loin que la FED évitera sans doute de prendre trop de risques, surtout au vu de la fermeté récente de ses positions. J. Powell devrait donc évoluer sur la pointe des pieds et se contenter d’entre-ouvrir la porte à un possible ajustement de sa politique qui resterait à valider en juin. La piste n’en est pas moins périlleuse, d’autant plus glissante que le président de la FED n’a pas osé l’amorcer en mars.

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Supercycle des matières premières: super risque

Les analyses sont de plus en plus nombreuses à suggérer le retour d’un grand cycle d’inflation comparable à celui des années soixante-dix. À l’origine de ce diagnostic, le constat de l’envolée des cours des matières premières, sur fond de politiques de relance censées assurer une meilleure transmission des initiatives quantitatives des banques centrales vers l’économie réelle, en même temps que de nouveaux besoins consécutifs à la destruction créatrice des politiques de verdissement. Un drôle d’échafaudage avec, d’un côté, des perspectives de croissance que certains n’hésitent pas à comparer aux années 20 du siècle écoulé et, de l’autre, des politiques monétaires supposées imperturbables qui permettraient de conserver un couvercle au-dessus du volcan des dettes publiques et privées accumulées ces dernières années. Autrement dit, un triptyque fait de plus de croissance et d’inflation sans hausse significative des taux d’intérêt qui souffre de profondes incohérences et suggère surtout la formation d’un risque majeur à plus ou moins brève échéance.

 

 

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BMG mars 2021 – Un peu, pas beaucoup…pas à la folie

Notre baromètre économique global est inchangé, à 0,3, en mars, après révision à la hausse de celui de février, initialement de 0,2. Nos indicateurs de production et de consommation se redressent. En revanche, la déprime persiste du côté de l’investissement et l’amélioration sur le front extérieur marque le pas. Notre méthode n’est pas totalement imperméable aux effets de base. Ceux-ci transparaissent notamment en matière d’inflation, avec un momentum en franche accélération.

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Marchés de taux, un peu plus haut, « pour voir »…

Le débat sur les perspectives d’inflation ne cesse d’enfler, plus stimulé encore que l’inverse par la posture conservatrice de la FED et de la BCE à l’occasion de leur dernier comité de politique monétaire. Leur position ne sera assurément pas facile dans les prochains mois, au cours desquels s’empileront les résultats en très forte hausse des données annuelles d’inflation à travers le monde, sur fond de vraisemblable réouverture économique et d’initiatives budgétaires toujours plus importantes. Aux Etats-Unis, J. Biden trace sa route et pourrait faire adopter plus facilement que prévu les points-clés de son programme de relance structurelle. En Europe, la persistance de la maladie force les gouvernements à envisager plus de soutien tandis que l’audace américaine commence, semble-t-il, à transpirer. L’Allemagne a annoncé cette semaine une augmentation à 240 mds d’euros de l’enveloppe de ses emprunts pour 2021, à plus de 7 % de son PIB 2020…Après une consolidation de quelques jours, les taux d’intérêt sont dans les starting blocks, prêts pour repartir à la hausse et acter ce qui semble aujourd’hui s’imposer : le retour d’une croissance plus inflationniste face à laquelle les banques centrales sont volontairement en retard. Si le diagnostic d’inflation de moyen terme, nous l’avons souvent exprimé, est loin d’être posé les évolutions de court terme l’emportent. La balle est lancée et les marchés de taux semblent bien partis pour tester les résistances conjoncturelles. Seule question : où se situe le point de douleur ?

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Le temps se gâte pour les marchés émergents avec des banques centrales sous pression

Brésil, Turquie, Russie ou Ukraine, les hausses de taux directeurs ont refait surface dans plusieurs pays émergents cette semaine, rappelant que leur capacité à prendre leurs distances à l’égard du dérapage de l’inflation en cours est souvent plus réduite que dans le monde développé.

À brève échéance, les tendances inflationnistes ne vont pas aider à calmer le jeu. La BCB a prévenu qu’une nouvelle hausse de ses taux était à prévoir après celle de jeudi et, si toutes les devises ne sont pas aussi fragiles que le real, la hausse, même largement technique, de l’inflation des prochains mois augmentera la nervosité des responsables monétaires, notamment si les cours des matières premières venaient à subir le contrecoup de leurs récentes exubérations. Derrière ceux-ci résident pour de nombreux exportateurs du monde émergent, en effet, la garantie de leur solvabilité et, de facto, les risques plus ou moins importants sur leurs devises. Dit autrement, le rebond de l’inflation n’est pas de bon augure pour les marchés émergents, lesquels, particulièrement captifs ces derniers mois, pourraient en payer les conséquences, malgré des perspectives encourageantes de croissance.

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Powell, ou comment acter le nouveau mixte de politique économique américain ?

Assurément risqué l’exercice de communication de J. Powell de ce soir qui devra tenter de réconcilier ce qui semble de moins en moins réconciliable, sinon dès ce mois-ci, du moins sans tarder, c’est à dire : Des révisions substantielles à la hausse de son scénario de croissance et d’inflation par rapport à celui de décembre, avant l’adoption de la rallonge budgétaire de 900 Mds de $ et le nouveau plan Biden de 1.900 Mds de $. Une vraisemblable révision à la hausse des perspectives de moyen terme de taux d’intérêt de ses membres, les DOTS, dont l’ampleur pourrait sensiblement compliquer l’exercice du Président de la FED devant la presse. La prolongation, ou non, de l’exclusion des Treasuries et des réserves bancaires des calculs de ratios de leviers, mesure introduite en avril dernier censée prendre fin le 31 mars qui, si elle n’était pas étendue, pourrait accentuer les tensions sur les conditions de financement du Trésor. L’absence, a priori, de changement imminent de sa politique monétaire ni le désir de donner plus de précisions sur les modifications à venir, dans un contexte encore éminemment incertain sur les tendances de plus long terme de l’économie américaine. Le tout en évitant de souffler sur les braises des marchés de taux qui seraient peut-être plus facile à éteindre si la FED pouvait effectivement affirmer que le mixte de politique économique a changé et que sa politique monétaire doit en prendre acte, option néanmoins impossible tant elle ferait encourir un risque majeur sur des marchés financiers dopés depuis plus de dix ans aux liquidités.

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Scénario trimestriel : renouveau industriel contre digitalisation des services : quel modèle?

L’environnement économique mondial demeure profondément incertain. Si le scénario de reflation privilégié par les marchés est largement poussé par la perspective de la fin de l’épidémie, les mesures de relance et les politiques de verdissement potentiellement très favorables à l’industrie, la digitalisation accélérée post-Covid inquiète. Les pertes d’emplois structurelles qu’elle laisse entrevoir ne font assurément pas bon ménage avec l’optimisme en présence sur le renouveau industriel et la remontée des anticipations d’inflation qui l’accompagne. Le chemin de la croissance verte est loin d’être tout tracé. Un épais brouillard plane toujours sur les perspectives de croissance structurelles malgré des prévisions de fort rebond, dopées aux effets de base historiques provoqués par une crise inédite. Le risque d’erreur d’interprétation et de faux pas des marchés et des banques centrales est assurément élevé.

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Ambigus messages de la BCE

Comment se fait-il que la BCE ait attendu son comité de politique monétaire du 11 mars pour décider d’user des moyens déjà à sa disposition pour contrer la hausse des taux entamée début février ? Si Mme Lagarde semble avoir satisfait les marchés par son annonce d’une amplification à venir des achats dans le cadre du programme d’urgence face à la pandémie (PEPP), sa communication étonne à plus d’un titre. Rien n’empêchait la BCE d’être plus active ces dernières semaines tandis que les taux d’intérêt prenaient leur envol puisqu’elle dispose encore de 1 000 milliards qu’elle peut débourser d’ici mars 2022. Dès lors, pourquoi a-t-elle précisément fait l’inverse, réduisant significativement ses achats de titres ? Prise de conscience trop tardive ou opposition de certains membres face à la montée des craintes d’inflation ? La question taraude tant sa réponse pourrait éclairer sur sa lecture et sa stratégie future. Mais précisément nous n’avons pas de réponse à apporter.

 

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