Le point haut des taux directeurs en vue, les bourses s’envolent, l’or aussi…

Cette fois, le coup d’envoi semble donné. Après avoir tergiversé au fil des errements des anticipations sur la politique de la FED, des déceptions sur la croissance et du stress provoqué par la crise bancaire, les bourses s’envolent, Europe en tête où les records se multiplient ou sont en passe d’être atteints. Les risques qui ont jalonné l’environnement économique et financier ont-ils disparu ? A l’évidence, non. C’est, au contraire, presque l’inverse et, précisément, parce que les menaces s’accumulent dangereusement que les banques centrales sont suspectées d’abandonner sous peu le combat contre l’inflation dans lequel elles se sont lancées il y a un peu plus d’un an. C’est pour cette principale raison, sur fond de net repli des taux d’intérêt et de liquidités toujours aussi abondantes, que les bourses sont à la fête et susceptibles de le rester, au moins jusqu’au début de l’été.

Dans ce contexte, financièrement encourageant, l’envolée de l’or fait, pourtant, désordre. Après, là aussi, moultes hésitations, les métaux précieux semblent avoir finalisé leur diagnostic et on aurait tort de ne pas y attacher d’importance car ce qu’ils nous disent tient principalement en ces termes : les banques centrales ne sont pas crédibles dans leur lutte contre l’inflation. Résultat, plus se rapproche le temps de l’arrêt des hausses de taux directeurs, dont se réjouissent les bourses, plus l’or en profite. La configuration qui en découle illustre les anomalies en place et les craintes, qui vont de pair, d’un fiasco final. L’envolée des cours de l’or est rarement de bon augure, en effet, mais l’histoire ne dit pas combien de temps peuvent persister ces contradictions dans un contexte de liquidités totalement inédit.

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Après les NFP pas de visibilité sur la Fed mais le leitmotiv de récession technique réapparaît

Une nouvelle fois, les regards étaient braqués sur la publication du rapport sur l’emploi américain de vendredi dernier, censé être décisif pour la FED. Une nouvelle fois, il n’en est rien. J. Powell pourrait trouver dans les données de mars à peu près tous les arguments pour décider de poursuivre le cycle de resserrement monétaire ou, au contraire, de lever le pied.

L’économie américaine a créé 236 K nouveaux postes, ce qui reste une solide performance, toujours supérieure au rythme observé au cours des deux années d’avant covid (178 K). Certes, la lecture est nettement moins favorable si l’on se cantonne à ce qui se passe dans la seule sphère privée, avec seulement 189 K emplois créés, au lieu de 283 K en moyenne les trois mois précédents, mais cela reste, là aussi, un rythme supérieur à celui des deux, voire quatre, années d’avant covid, tandis que rien ne dit que l’emploi privé soit plus important que le total. En l’occurrence, le rattrapage en cours dans l’administration est une composante tout aussi influente sur le taux de chômage, lequel, retombé à 3,5 %, ne prend toujours pas la direction des 4 % que la FED semble s’être fixé comme objectif minimum.

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Tête-à-queue des marchés après les NFP et l’ISM américains

Des mois à plus de 500 K créations d’emplois salariés, l’économie américaine n’en a pas souvent connu. On en recense un au cours des trente années qui précèdent la première vague de l’épidémie de covid. Autant dire qu’avec 517 K postes créés en janvier la situation est exceptionnelle. Rattrapage toujours ? Ça commence à être suspect. Méli-mélo des nouveaux programmes de désaisonnalisation initiés durant la période exceptionnelle de l’épidémie ? Sans aucun doute mais, pour le coup, même les données brutes sont de qualité ce mois-ci : en janvier les destructions de postes n’auraient pas dépassé 1,6 million, contre 1,8 à 2,1 million depuis dix ans en cette période de l’année, la différence est de taille. Récupération en janvier des pertes de décembre liées aux perturbations climatiques ? Là encore, rien ne permet de le dire. Alors, on cale. D’autant plus que le taux de chômage issu d’une enquête indépendante rechute à 3,4 %, du jamais vu de 1969 et que les créations de postes sont généralisées à tous les secteurs parmi lesquels certains étaient depuis longtemps, avant covid même, en sous-régime, tel le commerce de détail. Alors, la FED a-t-elle vraiment refroidi l’économie américaine ? Hausse de la durée du travail et remontée de l’ISM non-manufacturier à 55,2, après 49,2 (contre 49,6 initialement) ne le suggèrent pas davantage et valident notre sentiment initial selon lequel les distorsions climatiques et le ralentissement de l’inflation énergétique expliquaient le mauvais chiffre de décembre. Alors, M. Powell on rembobine la conférence de mercredi ? Après leurs errements de ces derniers jours, les marchés de taux semblent s’y atteler et ça promet du mouvement.

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Powell : La FED n’a pas terminé le job. Dont acte, le Nasdaq s’envole, les taux chutent.

Après avoir annoncé le relèvement, comme prévu, d’un quart de point des Fed Funds de 4,50 % à 4,75 %, J. Powell a été des plus clairs : « des augmentations continues de la cible des Fed Funds seront appropriées pour parvenir à une orientation de la politique monétaire suffisamment restrictive pour ramener l’inflation à 2 % à terme. Il serait prématuré, très prématuré, de crier victoire ou de penser que nous avons vraiment fait le nécessaire. Il nous reste beaucoup à faire » ! De quoi refroidir les marchés ? Que nenni ! Après une brève réaction négative avant la conférence de presse de J. Powell, le vent a brutalement tourné lorsque ce dernier a évoqué la prochaine réunion du FOMC du mois de mars et la mise à jour du scénario de la FED. Sans doute, malgré toutes les réserves qu’il a pris soin de détailler, en particulier sur la persistance de tensions inflationnistes en provenance de l’immobilier, J. Powell a-t-il donné l’impression d’être assez confiant sur le fait de voir l’inflation perdre progressivement plus de terrain, en même temps qu’il est apparu moins négatif sur les perspectives de croissance, soulignant notamment qu’il n’envisageait pas de baisse du PIB cette année.

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2022, une année blanche pour le PIB américain

La Fed trouvera-t-elle dans les données des comptes nationaux de quoi changer sa perception de la conjoncture américaine et renforcer, ou infléchir, sa politique monétaire ? Ce serait surprenant. En effet, la croissance du dernier trimestre ne présente pas beaucoup de surprises par rapport à celle du troisième ou aux prévisions de ces derniers mois. Elle a atteint 2,9 % r.a., soit 0,7 % en rythme trimestriel, pour un glissement annuel de seulement 1 %, quand bien même deux fois supérieur à ce que la FED envisageait en décembre. Affaiblie par le premier semestre, la croissance moyenne de l’année 2022 s’établit à 2,1 %, soit un petit dixième de plus que son acquis à la fin 2021. Dit autrement, l’année 2022 aura été une année blanche pour l’économie américaine. Notons à ce titre, que la zone euro a probablement fait nettement mieux, aux environs de 3,5 %, avec un acquis comparable…Dans le détail, quatre points saillants : la consommation des ménages a poursuivi son rattrapage dans les secteurs en retard par rapport à la période pré-covid, les importations ont reculé plus fortement que les exportations, ce à quoi il faut ajouter la formation des stocks, pour plus de la moitié de la croissance totale du PIB, et les dépenses publiques, qui conservent un rythme soutenu. De quoi compenser les très mauvaises données en provenance de l’immobilier/construction qui focalisent néanmoins l’attention pour l’année en cours.

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Récession américaine ? La réponse est hésitante ; l’étau se resserre sur la FED

Les indicateurs d’activité américains se dégradent les uns après les autres. Après la forte baisse du climat des affaires de la Fed de New-York, les ventes de détail et la production industrielle se sont respectivement contractées de 1,1 % et 0,7 % en décembre, soit dans les deux cas, des replis d’ordres comparables à ceux du mois de novembre. Que la Fed d’Atlanta continue à estimer la croissance du quatrième trimestre aux environs de 3,5 % en rythme annualisé, ne change pas grand-chose au diagnostic : l’économie américaine va mal, sans doute beaucoup plus mal que ne le suggère le rythme récent des créations d’emplois. Au point d’être déjà en récession ? La lecture du Beige book, tout juste publié, ne l’indique pas. L’activité y est décrite comme faible, souvent stable, seulement dans de rares cas en baisse, à l’exception notable, cependant, de l’immobilier, toujours en fort repli. À ce stade, néanmoins, le risque d’un emballement à la baisse est important. La FED ne peut l’ignorer mais doit gérer une balance des risques bien délicate.

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Avec 7 % d’inflation américaine dans les services, le compte n’y est pas

Les données publiées aujourd’hui font état d’une première baisse de l’indice CPI corrigé des variations saisonnières depuis deux ans et demi, qui perd 0,1 % entre novembre et décembre. Les trois principales composantes de l’inflation annuelle baissent, en tout premier lieu l’énergie qui reflue de presque 6 points, mais aussi l’alimentaire dont les prix ont enregistré leur plus faible hausse depuis mars 2021, de 0,3 % néanmoins. L’indice sous-jacent, augmente de 0,3 %, ce qui suffit à faire refluer l’inflation hors énergie et alimentation à 5,7 % après 6 %. Sur douze mois, l’inflation totale a atteint un point bas depuis plus d’un an, à 6,5 % (-0,6 points).

Seul hic, l’inflation des services, censée être l’indicateur le plus fiable des tendances endogènes accélère de 6,8 % à 7 %, son plus haut niveau depuis 1982… Quand bien même ce résultat s’explique quasi-exclusivement par les loyers, c’est un sujet

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2023, année de bascule de l’immobilier

C’était le crédo du printemps dernier : l’immobilier serait parmi les meilleures protections contre l’inflation. Les arguments étaient tellement aiguisés qu’il valait mieux laisser au temps celui de produire ses effets plutôt que de tenter de convaincre du scénario inverse. Il n’a, de fait, pas fallu attendre longtemps avant que les signaux d’alarme clignotent, aux Etats-Unis, en premier lieu, puis sans tarder au Royaume-Uni, dans les pays scandinaves, en France, voire en Allemagne, sans parler du reste du monde. Après un premier semestre de hausses des prix portées par l’effondrement des taux d’intérêt réels, les signes de craquement ont commencé à se multiplier et le bilan en ce début d’année 2023 ne laisse guère de place au doute : le cycle immobilier est en bout de course et le renchérissement du crédit sur fond de dégradation des indicateurs de solvabilité pèsera sur le marché. La question à ce stade est celle de l’ampleur du choc qui pourrait en découler en termes d’activité d’une part, d’effets richesse et de risques financiers, de l’autre, après vingt ans d’effervescence.

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