Perspectives 2022 Les banques centrales peuvent-elles se réinventer?

2022 devrait encore bénéficier des effets de base du rattrapage et afficher des taux de croissance plutôt élevés.  Quant à l’inflation, elle devrait se tasser, ne serait-ce que légèrement…et temporairement. Surtout, l’année prochaine devrait permettre de dessiner les tendances de plus long terme: Quel schéma après la racine carrée de 2020-2021 : accélération, poursuite ou inflexion? Les ingrédients n’étant pas réunis pour une reprise auto-alimentée, cette question devrait notamment trouver sa réponse dans la capacité des gouvernements et, surtout, des banques centrales, à faire face aux défis à venir. Les politiques quantitatives pratiquées depuis 2008 atteignent leurs limites. S’en passer semble, pourtant, illusoire. Les institutions monétaires sauront-elles trouver la parade et s’extirper du guêpier dans lequel elles se trouvent?

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Les effets de base s’érodent en Chine et font ressortir de médiocres sous-jacents…

Le rebond de l’économie chinoise de ce début d’année a été monté en épingle par de nombreux observateurs avec, souvent, des commentaires dithyrambiques sur des données économiques considérablement déformées par des effets de base liés à la crise du Covid de l’an dernier, auxquels se sont ajoutées les traditionnelles distorsions du nouvel an. Loin de se cantonner à la Chine, ces conclusions ont eu un effet d’entraînement sur les perspectives globales et, par ricochet, sur le marché des matières premières et les anticipations d’inflation.

Les livraisons mensuelles des principales statistiques du mois d’avril publiées cette semaine tranchent avec ce diagnostic. Outre le fait que les effets de base commencent à s’éroder, un certain nombre de signaux faibles ressortent des tendances récentes et pourraient dévoiler une réalité bien moins flatteuse que généralement suggéré, une fois les biais statistiques dépassés. Dans un contexte d’amélioration des perspectives consécutive à la levée des restrictions sanitaires aux Etats-Unis et en Europe et à l’attente des programmes de relance américains, les marchés n’ont pas fait grand cas de ces chiffres qui méritent, à notre avis, un peu d’attention…

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Vieillissement démographique de l’Asie : la fin d’un régime d’offre à l’échelle mondiale

La nouvelle a défrayé la chronique ces dernières semaines : la Chine devait annoncer une baisse inédite de sa population après son recensement de 2020. Le sujet est tellement sensible que l’annonce, initialement prévue en avril, avait été repoussée à une date ultérieure, « le temps nécessaire pour parvenir à un consensus sur ces résultats et leurs implications »… Le verdict est finalement tombé cette semaine : au contraire des attentes, c’est une nouvelle augmentation de sa population qu’annonce le pays le plus peuplé au monde, à 1,41 milliards de personnes en 2020, contre 1,4 Mds en 2019. Le pic n’est donc pas encore passé et il faudra un peu plus de temps à l’Inde pour voler sa première place à l’Empire du Milieu !

On aurait tort, pourtant, de refermer ce dossier. Le déclin démographique de la Chine est annoncé de longue date et ses prémisses sont d’ores et déjà suffisants pour éliminer le doute : montée de âge médian, chute du taux de natalité, baisse de la population en âge de travailler depuis déjà plusieurs années. Si la ritournelle d’un changement de politique de natalité refait surface à l’occasion de ce nouveau recensement, aucun spécialiste ne peut décemment envisager que l’Empire du Milieu ait les moyens d’échapper à la baisse programmée de sa population, vouée à un rétrécissement de près d’un tiers au cours des trois ou quatre décennies suivant son point culminant. On comprend l’enjeu autour de la communication de ce moment pour un régime dont l’ambition stratégique de long terme est celle que l’on connait.

Sans savoir dire avec précision quelles seront les conséquences de cette rupture démographique, elle porte en elle les ferments d’une remise en cause fondamentale de ce qu’ont été les principales caractéristiques du modèle chinois du demi-siècle écoulé et de son influence sur la scène économique internationale, d’autant que la Chine ne fait pas exception. Bien qu’à des degrés divers, la plupart des pays d’Asie dont la démographie florissante a façonné le monde ces dernières décennies devraient être soumis aux mêmes tendances d’un vieillissement par trop rapide de leur population, aux conséquences régionales et globales inestimables.

 

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Covid-19 : un premier dépistage macro

Comme enflés à l’hélium par les liquidités, les marchés boursiers ont jusqu’à présent superbement ignoré le choc du coronavirus. Le cap de l’exubérance de la fin d’année dernière a été d’autant plus facile à garder que nous n’avons, à ce stade, que très peu d’illustrations des effets de cette épidémie. Ce n’est qu’à partir du début du mois de février, en effet, que la paralysie de l’économie chinoise a véritablement gagné du terrain. Il faudra donc attendre encore quelques jours ou semaines pour être en mesure d’évaluer l’impact de cette crise sanitaire d’envergure. Le réveil risque d’être brutal.

À quoi se préparer, quels sont les rouages de transmission de ce choc avant tout chinois sur l’activité internationale, les principales sources d’incertitudes ou d’interrogations liées au conséquences de cette épidémie ? Nous dressons ici un premier dépistage.

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La baisse de l’inflation est-elle plus supportable aujourd’hui qu’il y a quatre ans ?

C’est la question vers laquelle nous conduisent inlassablement les réflexions et débats sur les perspectives économiques et financières pour cette année. Un peu comme à la fin de l’année 2014, la chute des prix du pétrole était tout à la fois perçue comme une aubaine pour les ménages en même temps qu’une menace déflationniste évidente, la perspective d’une chute de l’inflation en ce début d’année interroge. Peut-on se contenter d’y voir un soutien pour le pouvoir d’achat à même de raviver nos économies ou doit-on en redouter les effets dépressifs sur les marges des entreprises qui, in fine, viendraient endommager davantage les perspectives d’investissement et d’emploi ? C’est dans une large partie de la réponse à cette question que dépend le profil de croissance privilégié pour cette année et bien des aspects du scénario économique et financier aujourd’hui envisageable.

Formuler une réponse à cette interrogation semble, toutefois, aujourd’hui un exercice beaucoup plus incertain qu’il y a quatre ans.

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Perspectives 2019 : sous le signe de l’endurance

À quoi ressemblera l’année 2019 ? Le moins que l’on puisse dire est que le point de départ n’est pas brillant, que ce soit sur le front économique, politique et géopolitique, ou financier. Alors que l’année dernière avait débuté sous le signe de l’euphorie et de l’espoir d’un nouveau départ de la croissance mondiale, 2019 s’amorce dans un contexte d’une rare complexité où s’entremêlent les stigmates d’une fin de cycle conjoncturel aux États-Unis, ceux d’une Europe déchirée qui, faute d’ambition collective, semble vouée à l’enlisement et ceux, enfin, d’un monde en développement privé de l’aile protectrice de la Chine, laquelle, passée au stade de l’offensive géostratégique et des prouesses qui vont avec, n’a, cependant, plus les moyens d’entretenir la dynamique économique du reste du monde.

Les sous-jacents de la croissance ne sont pas fondamentalement préoccupants dans un environnement de très bas niveau persistant des taux d’intérêt et de baisse des cours du pétrole mais les résultats escomptés sont trop faibles pour envisager qu’ils apportent l’huile qui serait nécessaire pour réduire les sources de risques, financiers et politiques notamment. Sauvées par les effets bénéfiques escomptés de la chute des cours du pétrole sur l’activité du premier semestre, nos perspectives sur la croissance mondiale sont, cependant, plombées par le retour d’une inflation trop basse pour assurer une croissance décente des résultats des entreprises. À 4,7 %, la croissance nominale de notre échantillon mondial a subi le contrecoup de nouvelles révisions à la baisse pour l’Europe et serait la plus faible depuis le début des années soixante.

Dans un tel contexte, une vigilance exceptionnelle des politiques monétaires et budgétaires sera requise. L’aurons-nous ? L’économiste n’a pas d’autre choix que de considérer que les bonnes réponses apportées permettront de temporiser l’ajustement à la baisse des prix des actifs et d’en limiter les conséquences économiques.

Dans de telles conditions, le cycle ne semble pas devoir s’éteindre mais les prolongations prennent déjà l’allure d’une course de fond trop longue, au fil de laquelle se multiplient les embuches et les risques, dont le degré apparaît significativement plus élevé que la norme.

Nous présentons cette semaine les principales conclusions de notre scénario macro-économique qui seront complétées vendredi prochain de nos perspectives de marchés.

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Corner obligataire

Entre la hausse des taux et aplatissement de la courbe des taux, l’issue est étroite

La remontée des taux longs américains a été la principale cause des tumultes financiers de ces deux derniers mois. On aurait pu penser que leur repli soit, à l’inverse, un soulagement. Tel n’est guère le cas. Car, faute de correction proportionnelle des taux d’intérêt de plus courte échéance, leur reflux a provoqué un nouvel aplatissement des courbes de rendements auquel les bourses américaines ont violemment répondu dans la journée d’hier.

Pour sortir de ce guêpier, trois conditions seraient requises : 1/Un changement de cap radical de la politique monétaire de la FED ; 2/Une stabilisation des anticipations d’inflation afin de prévenir une baisse trop rapide des taux longs ; 3/Une stabilisation des perspectives de croissance mondiale sans laquelle les anticipations d’inflation continueront vraisemblablement à être revues à la baisse, même dans le cas américain. L’ensemble, reconnaissons-le, ne correspond guère à un scénario « naturel ».

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L’économie mondiale va-t-elle vraiment mieux ? Ou, les raisons à l’origine de la révision à la baisse de notre scénario2018

Économistes et institutions internationales ont retrouvé la confiance ces derniers mois et révisent les uns après les autres leurs projections de croissance à la hausse, tandis que, de leur côté, les banques centrales zyeutent avec plus ou moins d’impatience les possibilités de sortie du tunnel. La FED semble même tentée d’envisager le risque d’être prise de court par le retour d’une inflation trop forte qui pourrait exiger des ajustements monétaires par trop brusques si jamais elle n’y prenait garde.  Alors, les développements récents de l’économie mondiale sont-ils vraiment convaincants ? Ce n’est pas la lecture que nous en faisons qui devrait nous conduire à revoir à la baisse nos perspectives de croissance et d’inflation mondiales pour 2018 lors de la mise à jour trimestrielle de notre scénario la semaine prochaine.

 

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