Sauf l’industrie allemande, une bien mauvaise récolte de PMI en septembre

Le bal des PMI s’est ouvert ce matin en Australie et au Japon avant l’Europe. On en retire à ce stade plusieurs enseignements : L’activité industrielle est en voie d’amélioration ainsi que le suggèrent les données australiennes et allemandes. Cette dernière est cependant encore très disparate à en juger par la faible progression de l’indicateur français, le tassement de celui du Royaume-Uni et les retours variables sur les commandes et les marges.L’épidémie est de retour et les difficultés des services reviennent en force. La saison estivale derrière nous, l’activité du secteur a du mal à se maintenir à flot et se contracte à nouveau dans la plupart des cas.À ce rythme, il faudra du temps avant de gommer les effets de la crise. En zone euro, le PMI composite est retombé à 50 points, après 51,9 en août et 54,9 en juillet, soit un niveau moyen à peine supérieur à 52 points qui nécessiterait près trente mois pour effacer les pertes cumulées du début d’année, début 2023… Il faudra assurément pour éviter une révision à la baisse des perspectives renouer avec des indicateurs de confiance synthétiques plus soutenus sans tarder.

 

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Scénario trimestriel : Crises masquées, reprise à cloche-pied

L’économie mondiale traverse une crise sans précédent sans en afficher les symptômes, tant la mobilisation inédite des banques centrales et des gouvernements face au choc sanitaire a été efficace. Les stigmates des crises sous-jacentes ont pourtant tout lieu de réapparaître au fil de la reprise à venir. Qu’en attendre ? Principales conclusions de la mise à jour de notre scénario :

  • Le rattrapage post-confinement marque le pas en fin de trimestre : en l’absence de reprise des échanges, la remise à niveau industrielle est partielle tandis que la persistance de l’épidémie entrave encore de nombreux pans des activités de services.
  • Les freins à la croissance qui couvaient ces dernières années ont été exacerbés par la crise sanitaire :
    • le surendettement pèse sur les perspectives d’investissement, lesquelles ne sont que partiellement soutenues par les plans de relance, aux effets trop dilués.
    • La démondialisation s’accélère, ce qui sanctionne la Chine et les grands exportateurs, en particulier les émergents.
    • L’une et l’autre de ces conditions ferment la porte au scénario de reflation plébiscité par les marchés.
  • Déception sur la croissance, absence d’inflation cyclique et vigilance des banques centrales maintiennent de très bas niveaux de taux d’intérêt, malgré une volatilité possiblement plus élevée, en partie du fait du risque politique.
  • L’exubérance des valeurs technologiques est de plus en plus menaçante. La probabilité que les bourses flanchent à brève échéance s’accroit dans la perspective de résultats décevants et d’une remise en question du scénario de reflation. 2021 devrait être plus favorable à un retour de l’appétit pour le risque sous réserve que les valeurs technologiques ne craquent pas.

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Inflation ? On cherche, on ne trouve pas ; sauf des questions de long terme

Août a été marqué par une très nette remontée des anticipations d’inflation sur les marchés financiers qui, aux Etats-Unis comme en zone euro, ont renoué avec leurs niveaux de janvier-février, supérieures d’un demi-point environ à ceux de mai. L’amélioration des résultats économiques après la paralysie du deuxième trimestre, la perspective de politiques monétaires durablement accommodantes sur fond de relance budgétaire généralisée et la remontée des cours des matières premières ont simultanément eu raison des perspectives très faibles du printemps. Difficile, toutefois, de trouver dans les données récentes la validation de ce changement d’anticipations. Si quelques frictions haussières ont été observées sur certains prix post-confinement, elles ne semblent pas en mesure de résister aux tendances plus lourdes de l’inflation cyclique fondamentalement tirée à la baisse. Les marchés semblent donc s’être emballés ces dernières semaines ce qui suggère une correction de leurs excès.

Reste que les ruptures structurelles aujourd’hui pressenties interrogent de plus en plus sur leur impact en matière d’inflation : insécurité de l’offre face aux tensions commerciales et géopolitiques croissantes, modification du mixte de demande de matières premières induit par l’émergence de l’industrie bas carbone, déformation de la structure de consommation, forment un ensemble susceptible de créer plus de volatilité des anticipations de long terme d’inflation.

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Dans la jungle des plans de relance, la France se disperse quand l’Allemagne s’organise

Les dispositifs anti-crise se succèdent et finissent par donner le tournis. Revenons sur les réflexions qu’évoquent les annonces du gouvernement français. Cent milliards, l’équivalent de 4 % du PIB français de la fin de l’année dernière, voilà qui est effectivement imposant, en plus des dispositifs de sauvetage mis en place ces derniers mois. Sauf que le rouleau compresseur du Covid-19 a détruit 382 milliards de création de richesse depuis le début de l’année et que les conséquences d’un tel choc, sans parler des ruptures économiques et sociétales que l’épidémie risque de provoquer, ont tout lieu d’être considérables et, sur de nombreux points, durables. Face à une telle situation, deux stratégies s’opposent. La première vise à tenter d’adresser l’urgence, c’est la stratégie allemande mise en place dès le début de l’été. La seconde tente de traiter la plupart des maux, immédiats, structurels ou stratégiques, au risque d’atténuer la force de frappe, d’un manque de visibilité et d’efficacité de la relance ; c’est le choix du gouvernement français. S’il est manifestement trop tôt pour tirer des conclusions hâtives sur ces stratégies différenciées, ces écarts ne manquent pas d’interpeller, tant en ce qui concerne leurs chances de réussite que leur manque de cohérence.

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Bonne récolte de PMI manufacturiers en août. Dont acte, attendons la suite.

Les PMI manufacturiers délivrés ces derniers jours sont d’un bon cru. Sauf rares exceptions, les résultats du mois d’août ont été en amélioration, voire en très nette amélioration, accentuant ainsi le message du mois de juillet. Depuis le début de l’été, les progressions de l’indicateur ont le plus souvent été exceptionnelles, majoritairement comprises entre 7 et 15 points depuis juin, quand elles ne dépassent pas allègrement les 20 points au Brésil, en Indonésie et en Inde. Quatre pays sortent néanmoins du lot : le Mexique, le Vietnam et la Malaisie dans lesquels les PMI restent sous la ligne de flottaison et la Chine qui, bien qu’ayant franchi le niveau des 50 points, n’a enregistré qu’une très modeste hausse de son indicateur, de 2,4 points, depuis le début de l’été. Quelles conclusions retirer de ces indices ?

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Plafonds de verre

Les tentatives de franchissement des résistances à la hausse des indices mondiaux ont échoué depuis le début de l’été. Sauf le S&P500, porté par les valeurs technologiques de plus en plus influentes sur la performance indicielle, les bourses du monde développé ont essentiellement fait du sur place après leur rallye avorté de début juin. Les indices émergents, qui ont profité d’un dollar affaibli et de ses effets d’entrainement sur les cours des matières premières, n’ont pas davantage réussi à ouvrir la voie à une hausse durable et le scénario de reflation, sans cesse réarmé par la spéculation, n’est pas non plus parvenu à s’imposer, au grand dam des bancaires. En somme, hors les valeurs technologiques, les marchés d’actions n’ont pas fait grand-chose durant la période estivale.

Il faut dire que les nouvelles n’aident guère.

  • Sur le front sanitaire, la persistance de l’épidémie a fini par avoir raison des espoirs d’une reprise en V. Le scénario en « UL » que nous privilégions, plus joliment dénommé en « aile d’oiseau » par le gouverneur de la Banque de France, menace déjà de flancher avant même d’avoir pris son élan, comme le confirment, après plusieurs signaux avant-coureurs, les premiers PMI du mois d’août.
  • Sur le front commercial, le conflit sino-américain a repris de plus belle tandis que D. Trump remet au goût du jour ses fétiches les plus populistes en préparation d’une présidentielle sous haute tension menaçant d’improbables surprises.
  • Les uns après les autres, les dossiers chauds de ces dernières années reviennent sur le devant de la scène. L’Europe politique, de plus en plus contrainte d’exister sur le front intérieur et international, peine à se définir, la renaissance du couple franco-allemand approchant vite ses limites quand il s’agit de géostratégie. L’épopée britannique promet, quant à elle, de nouveaux rebondissements, quand bien même, pour le coup, possiblement apaisants, tant B. Johnson est dans l’impasse.

La rentrée s’ouvre décidément sous le signe d’une incertitude sans égale. Entre traumas économique, sanitaire et climatique et banques centrales de plus en plus convaincues de l’insuffisance de leur action, les plafonds de verre semblent de jour en jour plus épais.

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Tour d’horizon des données récentes : ça se gâte sur la scène internationale

Une situation sanitaire toujours délicate et les échanges mondiaux paralysés par les vagues successives de coronavirus : les indicateurs économiques demeurent déprimés. Au niveau global, la mobilité reste réduite dans la plupart des pays, avec même, en Espagne et aux Etats-Unis, un léger recul observé à la suite de la résurgence du coronavirus. Aux quatre coins du monde, les indicateurs confirment le diagnostic d’une reprise, il ne pouvait pas en être autrement après la paralysie d’avril, mais soulignent surtout le profil d’une reprise lente, voire par à-coups, avec un risque évident de « double-dip » temporaire du côté américain.

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Vive les vacances ! L’hôtellerie et la restauration revivent mais l’industrie est à la peine

Regardons pour une fois la moitié pleine du verre. Dans le cas de la France, c’est bien du côté du regain d’activité dans les services qu’elle se trouve, en particulier dans l’hôtellerie et la restauration, secteur dans lequel l’enquête INSEE du mois de juillet enregistre sa plus forte hausse du climat des affaires avec un indicateur en progression de 69,9 en juin à 91,7, à comparer à un indice de 27 en mai.
Le constat n’est pas le même dans l’industrie qui souffre toujours d’une exceptionnelle anémie de ses commandes malgré le regain des perspectives de production.
Or, sans rétablissement d’un contexte industriel plus porteur, l’amélioration dans les services risque de tirer la patte une fois les vacances passées…

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