Comme attendu, les bons chiffres de climat des affaires de février ont fait long feu. L’indicateur ZEW du climat des affaires auprès des analystes financiers est parmi les premiers à être publiés et le résultat est sans appel, avec un repli mensuel de 43 points, sans équivalent depuis le début de cette série en 1992. À y regarder de plus près, cependant, la correction paraît encore en deçà de la réalité économique et financière du moment. Il est probable en effet que les plus bas de cette enquête soient encore à venir : en 2008 et 1993, l’indice des conditions courantes avait terminé sa course à -92 et -95 points, il est aujourd’hui à -43,1 ; l’indice des perspectives était de son côté tombé à-63 points en juillet 2008, un plancher risquant fort d’être enfoncé au vu des conditions présentes. De quoi, sans doute, continuer à peser sur le marché boursier allemand dans un futur proche.
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Non, il n’est pas encore temps de se positionner à l’achat sur les marchés
Moins 30 % sur les bourses mondiales et ce ne serait pas un problème mais la vie normale des marchés et du risque qui leur est assorti. Pas de raison de s’inquiéter, donc, mais plutôt le temps de commencer à se positionner pour la hausse future des actions, laquelle, on nous garantit, sera spectaculaire avec des valorisations au plus bas depuis 2008. Il y a au moins trois raisons pour lesquelles nous pensons que cette stratégie n’est pas appropriée à la situation présente.
- La correction en place n’a pas produit, pour l’instant, de phénomène de survente par rapport aux tendances à long terme des marchés qui pourrait justifier, à ce stade, une telle stratégie.
- Jauger des valorisations par rapport à leur histoire des douze dernières années est discutable au regard des questions que soulève la crise actuelle sur ses conséquences structurelles.
- Imaginer un retour haussier alors qu’aucun indicateur économique ne suggère d’amélioration et que, selon toute vraisemblance, les informations des prochaines semaines vont dévoiler une extrême dégradation additionnelle de la situation économique et sanitaire est indiscutablement précoce.
BCE : preuve d’incapacité !
Branle-bas de combat velléitaire contre le Covid-19
L’Italie en quarantaine. Questionnements
Quelle est la bonne attitude à attendre des gouvernements face à la propagation du virus ? Le sujet, c’est certain, animera bien des débats une fois la panique actuelle derrière nous. En attendant, la décision de mise en quarantaine de l’Italie dans son ensemble est une nouvelle cinglante qui ne manque pas d’interroger. Irraisonnée, disproportionnée ? La décision du gouvernement italien se comprend mieux face à la situation sanitaire du pays : les hôpitaux ne suivent plus, débordé, le système médical croule sous la montée des cas (plus de 9 000 à ce jour). Nul doute que les choses pourraient être gérées différemment si elles avaient été anticipées. Mais tel n’a pas été le cas, ni en Italie, ni ailleurs. Peu de doute également que l’orientation des politiques publiques de ces dernières années, n’a pas aidé à prévenir une telle situation. Victime d’un vieillissement accéléré, l’Italie aurait eu besoin, plus que tout autre pays de l’union monétaire, d’une progression de ses dépenses médicales moyennes par habitant ces dernières années que sa situation budgétaire ne lui a pas permis d’assumer. On connait les difficultés du système chez certains de ses voisins, pourtant nettement mieux pourvus : en France, par exemple, où le budget santé par habitant est de 43 % supérieur à celui de la péninsule selon les données d’Eurostat…
Covid-19 : d’un choc d’offre chinois à un choc de demande mondiale
Parmi les difficultés à anticiper les effets de l’épidémie de coronavirus, réside, entre autres incertitudes de taille, le fait d’être simultanément confronté à un double choc d’offre et de demande aux pourtours incertains en même temps que mouvants. En période de crise aigüe, la frontière entre ces deux types d’impacts est bien souvent étroite, le premier risquant sans délai de muter vers le second dès lors que l’appareil productif, les transports, l’emploi ou les moyens de financement (2008) sont paralysés.
De l’ampleur de ces dérèglements dépend le risque de transformation d’un choc initial d’offre, essentiellement chinois, en choc de demande globale aux conséquences éminemment différentes sur les comportements, les anticipations et les réponses à apporter. Où en sommes-nous aujourd’hui et qu’en déduire pour l’environnement financier immédiat ?
L’Allemagne profite de la paralysie de l’économie chinoise
Les PMI nous avaient mis la puce à l’oreille en début de semaine (voir PMI la paralysie de la Chine a-t-elle profité au reste du monde en février?), les commandes à l’industrie allemande publiées à l’instant semblent le confirmer : les industriels allemands ont probablement tiré les bénéfices de l’impossibilité des entreprises chinoises à fournir leurs clients, avec pour résultat, un rebond de 5,5% de leurs commandes en janvier dont l’origine provient exclusivement des commandes étrangères.
BMG février 2020 – Ne vois-tu rien venir ?
Notre indicateur d’activité global flanche en territoire négatif en février, à -0,4 points, un plus bas depuis décembre 2018. Si l’effet négatif du coronavirus commence à se faire sentir en Chine, c’est aux Etats-Unis que notre indicateur synthétique de momentum d’activité baisse le plus significativement ce mois-ci avec un retour sur son niveau d’août 2019. Après sa forte baisse en janvier, notre indicateur d’inflation évolue peu, à -0,5 après -0,7.