L’automobile redonne une bouffée d’oxygène à l’industrie en octobre

+3,2 %, la hausse mensuelle de la production manufacturière d’octobre n’a pas été aussi forte depuis douze mois en Allemagne. La bonne surprise tient quasi-intégralement au secteur automobile, en progression de 12,5 %. Si des signes avant-coureurs de cette respiration ont bien été notés ces dernières semaines, décrispation du marché des semi-conducteurs et rebond de la production américaine notamment, la surprise reste de taille, au vu par exemple des détails sectoriels de l’enquête IFO. Une hirondelle ne fait naturellement pas le printemps, surtout en ces temps troublés. Les industriels allemands ont peut-être pris les devants dans la perspective de possibles perturbations sanitaires à venir. La bonne nouvelle est qu’ils ont, néanmoins, pu produire plus et qu’ils sont donc moins gênés par les pénuries. De facto, s’agissant d’un secteur-clé dont les intrants représentent environ 80 % de la production, la chaîne en amont et en aval de l’automobile en profite. Les bonnes statistiques du commerce extérieur chinois de ce matin ne sont vraisemblablement pas étrangères à ce rattrapage de l’automobile mondiale. Suffisant pour revoir l’avenir sous un nouveau jour ? Les marchés y croient, les banques centrales suivront-elles ?

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BMG novembre 2021 – Le pire était en passe d’être dépassé avant la 5e vague

Notre baromètre économique global se reprend légèrement, mais demeure en zone neutre, à 0,2 après 0 (inchangé) en octobre. L’indicateur de production et de climat des affaires rebondit fortement, celui du commerce extérieur reste en zone positive mais celui de la consommation piétine en zone négative. Notre baromètre d’inflation perd un peu de terrain, à 0,8 après 1, dans un mouvement de recul commun à la plupart des pays sous revue.

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BMG septembre 2021 – Retour à la surface de notre baromètre global

Notre baromètre économique global revient timidement en zone neutre, à -0,1 après un passage en zone négative en août, à -0,5 contre -0,4 en première estimation. Le momentum de chacune des composantes revient vers zéro en septembre, synonyme d’un arrêt de la dégradation. L’indicateur d’inflation remonte à 1,1, en revanche, et retourne en zone franchement positive pour la première fois depuis mai.

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Scénario trimestriel – De conjectures en conjoncture

Derrière l’écran de fumée d’un scénario de croissance mondiale toujours exceptionnellement dopé par les acquis du rattrapage de la fin de l’année dernière, la situation économique se révèle de plus en plus complexe et les perspectives de plus en plus incertaines. Non seulement, la croissance mondiale n’a cessé de décélérer depuis l’été 2020 jusqu’à s’annuler au deuxième trimestre 2021, selon nos estimations, mais la conjoncture s’est singulièrement détériorée depuis. D’une pause, après leur ascension souvent inédite du premier semestre, les indicateurs avancés ont amorcé une correction marquée, sur fond de difficultés d’approvisionnement grandissantes, à l’origine de tensions exceptionnelles sur les prix. Perçues dans un premier temps comme des arguments en faveur du scénario de reflation plébiscité par les marchés, ces tendances sont progressivement apparues sous un jour nettement moins favorable, à même non seulement de remettre en cause les perspectives de croissance mais de pousser les banques centrales à un resserrement précoce des conditions monétaires susceptible de grandement fragiliser l’environnement de marché.

Le contexte économique et financier s’est, au total, considérablement complexifié ces dernières semaines et les perspectives semblent conditionnées à un nombre croissant de variables, toutes aussi incertaines les unes que les autres. Parmi celles-ci nous identifions six points-clés pour l’avenir : l’évolution des relations sino-américaine, celle du marché des matières premières, de l’issue des promesses de relance aux Etats-Unis et des risques entourant les perspectives d’investissement mondial, d’une part. De l’autre, l’évolution des politiques monétaires et des risques financiers qui les entourent. Cela fait incontestablement beaucoup et laisse entrevoir une instabilité durable sur les marchés, ballotés entre les espoirs de reflation qui ont prévalu depuis l’élection de J. Biden et les craintes d’un scénario de stagflation de plus en plus prégnantes.

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De Covid en variants, la grande usure de la conjoncture mondiale

Le troisième trimestre devait être l’un des plus prometteurs, il flirte finalement avec une récession. Alors que les variants du Covid défient les succès attendus de la vaccination ; que l’industrie mondiale, à l’arrêt depuis janvier s’apprête, à rechuter ; les indicateurs des services flanchent maintenant tour à tour, souvent de manière très prononcée. La croissance du T3 n’est manifestement pas partie du bon pied !

Aux Etats-Unis, elle sera sans doute récupérée par les stocks et l’impact des difficultés d’approvisionnement sur le solde commercial ; pour le reste, c’est quasiment un zéro pointé qui se profile. En Europe, où les indicateurs de climat des affaires ont mieux résisté, les signes de fragilité de la conjoncture se multiplient. Au Japon, les industriels tirent profit de leur positionnement sur l’électronique mais la demande domestique est doublement affectée par le contrecoup des J.O. et l’envolée des cas de Covid.

C’est malgré tout, en provenance du monde émergent que nous arrivent les plus mauvaises nouvelles. De Chine, en tout premier lieu, où la médiocrité des derniers indicateurs rompt, assurément, avec l’image généralement accolée au pays, mais également de la plupart des économies qui ne bénéficient pas de l’appel d’air de l’industrie technologique et pâtissent de l’inertie de la demande mondiale de biens ou souffrent plus qu’elles ne profitent de l’envolée des prix de matières premières.

Derrière ces tendances, le variant Delta et des effets de base statistiques nettement moins porteurs qu’en première moitié d’année mais, surtout, l’expression d’une absence indéniable de moteur global, face à laquelle les politiques publiques semblent largement inopérantes.

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Tour d’horizon des données récentes : ça se gâte sur la scène internationale

Une situation sanitaire toujours délicate et les échanges mondiaux paralysés par les vagues successives de coronavirus : les indicateurs économiques demeurent déprimés. Au niveau global, la mobilité reste réduite dans la plupart des pays, avec même, en Espagne et aux Etats-Unis, un léger recul observé à la suite de la résurgence du coronavirus. Aux quatre coins du monde, les indicateurs confirment le diagnostic d’une reprise, il ne pouvait pas en être autrement après la paralysie d’avril, mais soulignent surtout le profil d’une reprise lente, voire par à-coups, avec un risque évident de « double-dip » temporaire du côté américain.

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Omnipotence des banques centrales, capitalisme financier et capital productif

A l’heure où le pire de la crise provoquée par la pandémie de coronavirus semble dépassé, les incertitudes sur « l’Après » restent considérables. L’onde de choc provoquée par les mesures de prévention sanitaire a créé des dégâts majeurs et rendu plus menaçantes les faiblesses préalablement existantes de l’économie mondiale. Pour parer aux risques extrêmes, gouvernements et banques centrales ont usé de moyens exceptionnels dans des proportions souvent inédites, avec un effet incontestablement salvateur à court terme. Cependant, ces réactions ne suffiront vraisemblablement pas à remettre en bon ordre de marche la situation économique mondiale, comme le soulignent d’ailleurs, les projections des grandes institutions internationales et des banques centrales. Face à l’envolée de la dette des États et des entreprises consécutive à cette nouvelle crise, un point fait néanmoins consensus : les banques centrales poursuivront, pour longtemps encore, leurs politiques quantitatives.

Cette évidence justifie à bien des égards le retour de l’optimisme sur les places financières.

Les conséquences de ces pratiques monétaires sont, toutefois, assez largement inconnues sur le long terme. Censées faciliter le financement des économies et, idéalement donc, l’investissement productif qui serait nécessaire à l’amélioration du socle structurel de la croissance, elles ont échoué jusqu’alors et l’explosion des liquidités qui se profile ne semble pas avoir beaucoup plus de chances de succès en la matière. Plus encore, leur effet stimulant sur les prix des actifs finit par détourner le capital de la sphère économique au lieu de l’enrichir, ce qui alimente un puissant mécanisme de montée des inégalités.

Rompre cette mécanique ne pourra venir des banques centrales mais d’initiatives politiques de très grande envergure. Malgré le moyens exceptionnels déployés ces dernières semaines, nous n’y sommes pas encore.

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Humeur d’un Vendredi Saint : aléa moral

Les crises extrêmes sont propices à la révélation d’écarts de tempéraments que la disparition subite des repères fait jaillir. De ces différentes expressions se forgent peu à peu les scénarios pour le futur.

Il y a les anxieux, paniqués à l’idée d’une disparition de l’ancien monde; les éblouis,  convaincus que rien ne pourra ébranler un modèle tout puissant et irremplaçable;  les réfractaires, qui dénoncent depuis longtemps les dérives d’un système arrivé à bout de souffle, par trop libéral et inégalitaire, et espèrent de la crise qu’elle soit un catalyseur de prise de conscience permettrait de remettre l’homme et la protection du bien commun au cœur des préoccupations du politique. Il y a, enfin, les historiens, qui ne peuvent s’empêcher d’observer ce qui se déroule dans une perspective de long terme. Généralement mieux préparés à l’idée d’importants bouleversements systémiques, qui ne croient pas que le modèle d’une économie hyper-financiarisée, née de caractéristiques démographiques particulières de ces quarante dernières années puisse se prolonger très longtemps mais  qui savent aussi que les systèmes établis sont peu prompts au changement spontané et que face à la menace de rupture, le réflexe de conservation est toujours plus puissant, conduisant le plus souvent à une fuite en avant annonciatrice de dysfonctionnements et des crises plus graves encore à venir.

 

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