Quelles perspectives pour l’industrie mondiale ?

La reprise post-covid des services, maintenant, derrière nous, c’est en large partie des développements industriels que dépendent les perspectives 2024. Or, c’est peu de dire que le sujet divise les économistes. Les plus optimistes voient dans la baisse de l’inflation et des taux d’intérêt les éléments porteurs d’une reprise de la demande de biens de consommation et d’investissement, à même de réveiller une dynamique mondiale en souffrance depuis deux ans. Ceux-là ont eu gain de cause au cours de dernières semaines de l’année dernière qui ont vu la performance des valeurs industrielles largement surperformer les indices boursiers, en même temps que revenait l’appétit pour les cycliques et, plus généralement, pour le risque.

Le vent a néanmoins tourné en début d’année, offrant aux plus négatifs l’occasion d’une revanche, simultanément portée par les doutes sur l’ampleur de la désinflation, les médiocres PMI et indicateurs d’activité industrielle, lesquels ne portent cependant que sur la fin de l’année dernière. Quelle école est dans le vrai ? Nous tentons d’y voir plus clair.

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PMI, l’Europe droit dans le mur

L’indicateur PMI composite de la zone euro s’est encore replié d’un point, à 48,9, sous le double coup de la récession industrielle et des difficultés croissantes des services. Déjà en récession, l’Allemagne a vu sa situation continuer de se dégrader en juillet. La France n’est pas épargnée par la contagion, ce qui accroit significativement la probabilité d’une récession et contredit la relative stabilité des climats des affaires de l’INSEE publiés jeudi dernier.
Le Royaume-Uni s’est replié à 50,8, soit une baisse de deux points, ce qui est loin de dissiper les craintes de mauvais troisième trimestre. Parmi les chiffres de ce matin, donc, seuls les japonais ont véritablement tenu bon, avec un PMI stable en zone d’expansion, à 52,1.

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La production allemande, plus robuste, dans la foulée des commandes

Avec une hausse de la production industrielle de 2 % en février (construction incluse) après 3,7 % en janvier, l’économie allemande semble retrouver un peu de vigueur en ce début d’année. Sa composante manufacturière, en augmentation de 2,4 %, a atteint son plus haut niveau depuis trois ans.

Atténuation de la crise énergétique, soutien public, demande internationale, les explications potentielles à ces bonnes données sont nombreuses et difficiles, pour l’heure, à discriminer. La quasi-totalité des secteurs a, en effet, enregistré une hausse entre les deux premiers mois de l’année.

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IFO allemand : le verre est encore à moitié vide

Dans la foulée des PMI, les indicateurs de climat des affaires de l’INSEE et de l’IFO se sont améliorés ce mois-ci. Reste que dans les détails, les résultats des enquêtes de ce mois-ci sont encore de bien médiocre qualité, notamment en Allemagne où, sauf dans le commerce, les hausses du climat des affaires sont particulièrement faibles, sauvées par celles des perspectives mais plombées par la dégradation de la situation courante, de l’industrie notamment.

L’économie allemande est manifestement toujours à la peine ce qui incite à considérer les bons résultats relatifs de l’enquête mensuelle de l’INSEE avec un certain recul.

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L’industrie européenne flanche, l’UEM enregistre un déficit commercial record

L’activité industrielle a été violemment frappée en mars avec des baisses de la production manufacturière modérées en France (0,3 %) et en Espagne (1,4 %) mais beaucoup plus importantes en Allemagne où la chute atteint 4,6 % entre février et mars. De crise en crise, la situation finit donc par être dramatique pour la première puissance industrielle de la région, avec comme répercussion une récession presque assurée au deuxième trimestre, étant donnés les acquis en présence, en même temps qu’une disparition de ses excédents commerciaux, doublement impactés par la langueur des exportations de ces trois dernières années et le renchérissement récent des importations. Un signe de plus des stigmates en mesure de marquer le futur de la zone euro après le double choc de la crise sanitaire et de la guerre, ainsi qu’en témoigne la chute de l’euro.

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Les industriels allemands finiront-ils par rattraper leur retard sur leurs commandes?

La réponse à cette question conditionne dans une très large mesure les écarts de perspectives sur l’économie allemande depuis plus d’un an et prend, dans le contexte actuel, une plus grande importance encore. La production manufacturière allemande a réussi à se maintenir en février, malgré un recul de 2,2 % des commandes. De tels écarts ne sont, a priori, guère surprenants ; la hausse de quasiment 5 % des commandes des deux mois précédents aurait en l’occurrence justifié une progression de l’activité plutôt qu’une stagnation. Sans doute, les perturbations internationales récentes peuvent-elles, légitimement, être considérées comme responsables de cette déception ; pas de quoi s’émouvoir, donc, l’Allemagne pourra rattraper ce retard une fois la situation  apaisée.  Cette lecture pourrait cependant avoir ses limites. Les écarts atypiques entre les commandes et la production effective de l’industrie allemande ne sont pas récents, en effet. Apparus depuis la fin de la première vague de Covid du printemps 2020, ils n’ont cessé de ses creuser depuis. Nombreux y voient un potentiel de rattrapage considérable de l’activité, une fois les tensions en matière d’approvisionnement dépassées. Pourrait-il en être différemment ?

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Plus proche du ZEW que des PMI, l’IFO allemand dévisse en mars

Sans surprise, si ce n’est peut-être sur l’étendue de la chute, le climat des affaires IFO allemand se replie lourdement en mars, sous l’effet d’un recul généralisé des perspectives. L’indicateur composite global passe, ainsi, de 98,5 à 90,8, son plus bas niveau depuis plus d’un an, tandis que sa composante avancée recule de plus de 13 points, à 85. L’IFO offre donc une première appréciation de l’effet du conflit russo-ukrainien sur l’économie allemande et celle-ci a de quoi inquiéter. Comme dans le cas du ZEW publié la semaine dernière, ces chiffres pointent clairement, en effet, vers une récession imminente ; pas forcément au premier trimestre (l’indice des conditions courantes ne perd qu’un point et demi), mais au moins au deuxième.

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Omicron fait reculer les PMI, sauf en Allemagne grâce aux effets de base

Les restrictions consécutives à la propagation du variant Omicron ont causé un reflux des PMI dans les services, synonyme de ralentissement de l’ensemble de l’économie, peu importe, la relative bonne tenue de l’industrie. Les indicateurs composites japonais, français et britanniques ont, ainsi, reculé de respectivement 4, 3 et, plus anecdotiquement, 0,2 points. Dans un tel contexte, le rebond de plus de 4 points de l’indicateur allemand interpelle. L’Allemagne serait-elle dans une situation plus favorable, profitant déjà de l’allègement de contraintes qui avaient été plus précoces et plus sévères qu’ailleurs à la fin de l’année dernière ? La réponse n’est assurément pas celle-ci. Cet écart tient avant tout, en effet, à la comparaison favorable avec janvier 2021 ; période qui correspondait à la troisième vague d’épidémie et avait conduit le pays à des mesures beaucoup plus drastiques qu’ailleurs, notamment en France. Les PMI ont cette particularité d’être surtout le reflet de la variation annuelle du contexte conjoncturel et de très peu renseigner sur son évolution au mois le mois. Dit autrement, ne nous attendons pas à une amélioration de l’activité allemande en janvier, tout du moins pas en comparaison de la fin 2021.

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