Les indicateurs français et allemands de climat des affaires poursuivent globalement leur amélioration en septembre, à l’image du composite de l’INSEE, qui reprend deux points, à 92, et de l’IFO qui en gagne un, à 93. Trois ombres, non négligeables, au tableau, néanmoins. La première concerne la lenteur du rattrapage, en comparaison des mois précédents. La deuxième est relative au caractère toujours très inégal de la reprise industrielle, très concentrée dans l’automobile et l’alimentaire. La troisième, à la fois prévisible mais véritablement préoccupante, vient du retournement des perspectives dans les services.
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INSEE, IFO et PMI : les politiques de soutien domestique payent mais ne suffisent pas
La publication de l’enquête INSEE a clôt ce matin la série des principaux indicateurs régionaux du climat des affaires entamée la semaine dernière avec les PMI. Les résultats sont assez dissonants entre ces différentes sources. Si les PMI ont largement déçu, avec de lourdes baisses dans l’industrie française et les services allemands, les enquêtes nationales ont, à l’inverse, plutôt agréablement surpris. L’IFO allemand a regagné un peu plus de terrain, grâce à une amélioration plus notable du sentiment sur les conditions courantes. En France, le climat des affaires ressort en progression de presque sept points, grâce notamment à un bond de 10,5 points de sa composante industrielle. Dès lors qui croire, les PMI, ou les enquêtes nationales ?
Après les PMI, retour sur terre avec les enquêtes INSEE et IFO
C’est une douche froide après l’enthousiasme suscité hier par la publication des PMI sur les marchés boursiers. Les résultats des enquêtes nationales de l’INSEE en France et de l’IFO en Allemagne ne soufflent pas le même air, en effet. Si ces deux sources confirment l’amélioration incontestable de la situation par rapport à ces derniers mois, les niveaux des indicateurs synthétiques de climat des affaires et, surtout, le détail de ces enquêtes ne renvoient assurément pas le même message. De part et d’autre du Rhin, les perspectives des chefs d’entreprises s’améliorent, c’est indéniable. On aimerait cependant retrouver du côté de leurs commandes des évolutions plus en phase avec ce mouvement. Or, tel n’est guère le cas, comme illustré par le graphique ci-dessous dans l’industrie française dans lequel on peine à trouver une quelconque hausse significative de l’opinion sur les ordres depuis leurs points bas d’avril.
IFO : Les perspectives remontent, mais la reprise attendra
L’opinion des entreprises allemandes sur la situation économique présente ne s’est pas améliorée en mai malgré le déconfinement décidé en début de mois, avec un indicateur stagnant à 79. Leurs perspectives remontent en revanche de 11 points ce qui permet à l’indice synthétique du climat des affaires de regagner 5 points par rapport au mois d’avril. Tandis que l’horizon s’éclaircit dans les services et le commerce, l’industrie, initialement moins touchée par la crise, est à la peine aujourd’hui.
Des nouvelles du front économique
Les nouvelles économiques nous arrivent d’un peu partout et confirment la brutalité du choc planétaire provoqué par les mesures de prévention face à l’épidémie de coronavirus. Sans surprise, la dégradation est exceptionnelle qu’il s’agisse des données asiatiques de la nuit, de celles d’Allemagne ce matin ou des inscriptions hebdomadaires au chômage aux États-Unis cet après-midi. Si les résultats de l’enquête INSEE semblent mieux résister que ceux d’ailleurs, ils décrivent cependant un brutal changement de décor tandis que leurs détails offrent une idée de la hiérarchie de l’exposition des différentes branches d’activité aux mesures de confinement.
IFO : l’Allemagne en récession
Sans surprise, et dans la foulée du ZEW, les chiffres IFO de climat des affaires connaissent leur plus lourde chute depuis 2005. L’indicateur global passe ainsi de 96 à 87,7. Plus encore que l’indicateur de situation courante, qui ne perd « que » 5 points, à 93,8, c’est le recul des perspectives qui frappe : -11 points à 82, 3 points seulement au-dessus du plus bas de décembre 2008. En revanche, les détails sectoriels nous montrent quelques disparités, avec des services qui dévissent franchement.
IFO Allemand : il va falloir être patient
L’indicateur IFO du climat des affaires en Allemagne reste pour le moins timide. Après un rebond généralisé des perspectives en octobre, les résultats sont nettement plus mitigés ce mois-ci, notamment pour ce qui concerne la situation de l’industrie. En novembre, l’opinion des industriels allemands sur la situation courante signe, en effet, un nouveau plus bas de 9 ans, à 90 points, tandis que l’indicateur des perspectives stagne.
Les perspectives dans les services se redressent légèrement à nouveau, en attendant, là aussi, la confirmation d’une amélioration sur la situation courante. Les retours en provenance du commerce sont plus encourageantes, avec une première hausse en cinq mois des conditions courantes, de 2 points , et une poursuite de l’amélioration des perspectives, signe que la demande domestique se tient.
L’indicateur synthétique de l’IFO, ne gagne, in fine, que 0,3 points, à 95, trop peu, à l’évidence, pour constituer un véritable signal de reprise. Seule satisfaction, l’indicateur de retournement retrouve la zone neutre, après 7 mois en territoire négatif.
Les enquêtes nationales de l’INSEE et l’IFO, nuancent les PMI, sans infirmer le diagnostic
En septembre, l’indice IFO du climat des affaires en Allemagne a connu son premier rebond depuis 6 mois avec une hausse de 0,3 points pour s’établir à 94,6. De quoi remettre en question les très mauvais chiffres PMI publiés hier ? Pas vraiment : non seulement les rares rebonds observés sont insignifiants en comparaison des baisses des derniers mois, mais les perspectives continuent de se dégrader. En France, en revanche, les chiffres de l’INSEE sont somme toute corrects, avec un climat des affaires en hausse à 106 points. Les pressions sur les prix dans les services et le haut niveau des stocks industriels sont toutefois, nettement moins engageants…