PIB et emploi américains : J. Powell moins libre qu’il ne le pense…

À 1,9 %, la première estimation de la croissance américaine est au-dessus des attentes (1,6 %), offrant a priori peu d’arguments à la FED pour défendre une nouvelle baisse des taux directeurs qui devrait être annoncée ce soir. Dans un tel cas de figure, c’est plutôt un discours relativement ferme sur son intention de stopper l’exercice d’assouplissement monétaire qui pourrait être attendu. A y regarder de plus près, pourtant, les données américaines sont beaucoup moins réconfortantes. Les détails du PIB du troisième trimestre portent de plus en plus les stigmates d’une fin de cycle, une conclusion que ne remettent à l’évidence pas en cause les données de l’ADP après de sérieuses révisions apportées sur les six derniers mois. Conséquence de tout cela, les anticipations d’une nouvelle baisse des taux des Fed Funds en décembre sont remontées de 17 % hier à plus de 26 % aujourd’hui ! Dans de telles conditions, J. Powell devra faire état d’une prudence renouvelée…

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L’inflation américaine, plombée, n’autorise pas pour autant de baisse des taux de la FED en octobre

Avec près de 81 % de probabilité d’une nouvelle baisse des taux des Fed Funds le 30 octobre, les anticipations des marchés sont décidément bien ancrées. Brièvement impactées par l’annonce d’un nouveau repli du taux de chômage vendredi dernier, les chiffres d’inflation les ont déjà regonflées. Mais la Fed n’en veut pas et on peut la comprendre. Ses marges de manœuvre ne sont pas aussi confortables en effet qu’elle puisse en user autrement qu’avec une très grande parcimonie. Sauf échec des négociations avec la Chine suivi de secousses financières menaçantes, elle préférera privilégier le statu quo, comme l’a rappelé hier le président de la FED de Dallas, R. Kaplan.

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À voir les indicateurs récents, il sera difficile à J. Powell de stopper la baisse de ses taux

La communication de J. Powell et les prévisions de taux d’intérêt de la FED post-FOMC du 18 septembre suggéraient un arrêt de la baisse des taux des Fed Funds. Selon le président de la FED, le nécessaire aurait été fait pour satisfaire à l’ajustement de milieu de cycle requis par la situation en présence et le prochain mouvement était supposé être à la hausse, quand bien même à un terme assez éloigné. Les marchés, qui n’avaient pas pris pour argent comptant ce scénario dans un premier temps, ont progressivement revu leur copie en même temps que germait, à nouveau, l’espoir d’un possible accord commercial avec la Chine. La nouvelle baisse de l’indice ISM manufacturier du mois de septembre pourrait bien changer la donne.

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Les enquêtes nationales de l’INSEE et l’IFO, nuancent les PMI, sans infirmer le diagnostic

En septembre, l’indice IFO du climat des affaires en Allemagne a connu son premier rebond depuis 6 mois avec une hausse de 0,3 points pour s’établir à 94,6. De quoi remettre en question les très mauvais chiffres PMI publiés hier ? Pas vraiment : non seulement les rares rebonds observés sont insignifiants en comparaison des baisses des derniers mois, mais les perspectives continuent de se dégrader. En France, en revanche, les chiffres de l’INSEE sont somme toute corrects, avec un climat des affaires en hausse à 106 points. Les pressions sur les prix dans les services et le haut niveau des stocks industriels sont toutefois, nettement moins engageants…

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Le Royaume-Uni dépasse la France, pour combien de temps?

Le PIB britannique serait repassé devant celui de la France en 2014, remontant ainsi au 5ème rang mondial. La nouvelle suscite une grande curiosité côté français, avec cette tentation de rechercher dans la voie britannique un quelconque modèle. On oublie trop souvent, toutefois, de rappeler que l’économie britannique est avant tout une plateforme financière hors norme en Europe : le secteur financier y concentre encore 7,5 % du PIB et à peu près autant de la masse salariale du pays, contre moins de 5 % en France et moins de 4 % en Allemagne. Dans le contexte financier international de ces dernières années, la City a drainé de nombreux capitaux de par le monde, dans le sillage desquels de larges pans de l’activité économique ont été alimentés, de la finance à proprement parler aux multiples services qui y sont rattachés, sans oublier l’immobilier et les transports. L’économie britannique est ainsi probablement la plus grande bénéficiaire des injections de liquidités de la Fed sur les marchés financiers depuis la fin 2012.

L’exposition du pays à des marchés dorénavant moins porteurs, soumis en outre à l’assèchement des flux de capitaux en provenance de Russie ou autres producteurs de pétrole, augure de jours vraisemblablement plus compliqués outre-Manche. Car les progrès effectivement réalisés par le pays en dehors du secteur financier sont ténus : ses performances industrielles ou à l’exportation ne sont guère plus avantageuses que celles de la France, par exemple, quand, par ailleurs, le pays enregistre un déficit courant de plus de 5 % de son PIB et un déficit public de même ampleur.

Dès lors ne rougissons pas trop, le « modèle » britannique est encore très relatif…