La crise politique italienne -ou nouvelle manifestation de la crise de la dette- fait partie de ces épisodes susceptibles d’ébranler les confiances en un rien de temps et de transformer en une crise existentielle de la monnaie unique une mauvaise donne politique chez un de ses partenaires, qui plus est parmi les pionniers de la construction européenne.
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Hausse du pétrole versus détérioration des fondamentaux américains, une partie serrée pour la paire euro-dollar
Après avoir perdu quasiment toute influence sur le cours de l’euro-dollar depuis de début de l’année dernière, les écarts de taux d’intérêt semblent avoir repris la main sur ce marché, dans le sillage de l’envolée des cours du brut. Ce regain de sensibilité, s’il persiste, pourrait avoir des conséquences radicales sur les taux de changes. À supposer, en effet, que le comportement de la paire euro-dollar se normalise par rapport à sa fonction de réaction de long terme, c’est un cours inférieur à la parité que suggèreraient les situations respectives actuelles des États-Unis et de la zone euro…
Reste cependant, que cette fonction de réaction a été largement démentie ces derniers temps, affaiblie par la détérioration des perspectives structurelles de l’économie américaine, de sorte que, nombreux économistes qui s’étaient fiés à ces modèles ont été pris à revers tout au long de l’année dernière. Alors, l’envolée des cours du pétrole aura-t-elle ce pouvoir de normaliser la situation et de conduire à une envolée du billet vert dont le corolaire serait un effondrement de l’euro ?
L’insoluble problème de la dette publique italienne
Avant même de s’être mis d’accord sur un improbable projet de coalition, c’est à la dette que s’attellent la Ligue du nord et le mouvement M5S italiens avec la revendication d’un allègement de celle-ci pour 250 mds des titres détenus par la BCE. Si la demande a peu de chances d’aboutir, elle a néanmoins le pouvoir de raviver les vieux démons de la crise souveraine et de nuire aux conditions de financement de l’ensemble des pays du sud de l’Europe. Le risque d’une nouvelle épidémie de tensions souveraines est sérieux.
L’inflation core chute à 0,7 % en zone euro en avril, une déception que la BCE ne pourra pas ignorer le 14 juin
A 0,7% l’an en avril, l’inflation sous-jacente en zone euro est compatible avec un risque élevé de déflation selon les dires de M. Draghi il y a quelques temps. Difficile, dès lors, d’imaginer que la BCE soit en mesure d’annoncer la fin de ses opérations d’achats d’actifs ou un quelconque « tapering » de son QE au terme de son prochain Comité de politique monétaire, du 14 juin.
M. Draghi, La réponse qui dit tout… ou rien
La BCE juge les signes de ralentissement conjoncturel suffisamment sérieux pour ne pas avoir abordé la question de ce qui suivrait le mois de septembre…
Comme souvent, c’est des réponses de Mario Draghi aux questions des journalistes que proviennent les éléments de détails permettant de mieux appréhender le sens des échanges qui ont animé le conseil de politique monétaire. Une réponse plus que toute autre nous semble importante, à ce titre. Lire la suite…
Les commandes allemandes, un signe additionnel du coup de mou conjoncturel outre-Rhin
Les indicateurs sur la conjoncture allemande ne sont pas à la fête ces derniers temps. Après le tassement des indicateurs de confiance -ZEW, IFO, PMI-, les commandes adressées à l’industrie allemande en février ne sont pas du meilleur cru. Au-delà de la très forte instabilité des derniers chiffres (successivement +2.6 % en décembre, -3.5 % en janvier et +0,3 % en février) qui se transforment en +1.1 %, -0,4 %, -1,7 % hors éléments principaux, se profile une détérioration de moins en moins discutable des tendances de l’activité outre-Rhin.
A la tête de la BCE, les colombes conservent la main et ne concèdent que des ajustements cosmétiques
La question était : la BCE supprimera-t-elle de son communiqué son biais accommodant exprimé dans la formulation introduite en 2016 selon laquelle « si les perspectives deviennent moins favorables, ou si les conditions financières ne permettent plus de nouvelles avancées vers un ajustement durable de l’évolution de l’inflation, nous sommes prêts à accroître le volume et/ou à allonger la durée du programme d’achats d’actifs (asset purchase programme, APP) » au-delà du mois de septembre.
La BCE contrainte une nouvelle fois de passer son tour
Les déclarations s’étaient multipliées après le dernier comité de politique monétaire du 25 janvier, suggérant un inconfort croissant à l’égard du statu quo alors privilégié par Mario Draghi et son économiste en chef Peter Praet. À analyser les différentes interventions, l’optimisme de Benoît Cœuré en particulier, la BCE ne tarderait pas à modifier le cap de sa politique en faveur d’une réduction de son soutien à l’économie. Son programme d’achat d’actifs étant programmé pour s’étendre jusqu’à la fin du mois de septembre, nombreux s’attendaient à ce que la BCE précise dès le printemps son intention d’y mettre définitivement fin, certains envisageant même qu’elle évoque un possible agenda de remontée de ses taux directeurs pour 2019. Les taux futurs pouvaient donc se redresser, la courbe des taux se pentifier, le secteur bancaire célébrer l’approche de jours meilleurs et l’euro poursuivre sa course à la hausse…