La rumeur s’est répandue ces dernières heures selon laquelle la BCE s’apprêterait à modifier sa cible d’inflation, laquelle a été interprétée par les marchés comme le signal d’un plus grand degré d’assouplissement monétaire à venir à l’origine d’un accès de faiblesse ponctuel de l’euro dans la journée. Que la BCE réfléchisse à ce type d’ajustement n’est pas impossible au vu des difficultés à parvenir à ses fins depuis plusieurs années maintenant. Que ce changement soit synonyme d’un assouplissement accru de la politique monétaire est loin de couler de source, en revanche. En l’occurrence si la BCE venait à abaisser son objectif d’inflation, ce serait sans doute, en effet, pour le rapprocher de l’inflation présente. Elle aurait donc plutôt moins de raisons de faire plus, non ? À moins que ce geste soit perçu comme une capitulation, ce qui serait potentiellement plus dangereux encore. Décidément, quelque chose nous échappe.
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M. Draghi se ravise, « les taux peuvent baisser » ! L’euro se replie… Les banques aussi…
Le président de la BCE dont la communication avait été pour le moins ambiguë à la suite du dernier comité de politique monétaire, semble avoir révisé sa copie. Apparu un brin « hawkish », le 6 juin, avec notamment une révision à la hausse de ses prévisions de croissance et d’inflation pour cette année, le message de la BCE avait ouvert la voie à une remontée des cours de l’euro qui, face au changement de posture de la FED, risquait de se transformer en boulevard en faveur d’une hausse de la monnaie européenne. Les propos d’aujourd’hui viennent corriger le tir mais fragilisent par là-même un peu plus le secteur bancaire.
Une dernière ligne droite bien sinueuse pour Mario Draghi
Le premier conseil de politique monétaire de la BCE de l’année se déroulera demain, dans un contexte particulier à, au moins, deux titres :
- Il s’agit d’un des derniers conseils présidés par l’actuel président, Mario Draghi, qui quittera son poste fin octobre. Cela n’est pas anodin ; le président de la BCE cherchera, en toute logique, à soigner sa sortie.
- Le ralentissement de l’activité en place est beaucoup plus marqué que celui escompté par la BCE et ses prévisions de croissance et d’inflation sont aujourd’hui de moins en moins défendables (voir « La BCE persiste dans la langue de bois»). Les modifier impliquerait néanmoins de repousser dans le temps les perspectives de relèvement des taux directeurs. Pas sûr, que Mario Draghi ait le soutien nécessaire pour amorcer ce virage.
La dernière « ligne droite » de la présidence de Mario Draghi se présente sous un jour plus sinueux qu’il ne l’aurait sans doute souhaité.
L’énigme du cours de l’euro-dollar
L’Europe, cette prison de moins en moins dorée dont seule la devise continue à tirer les bénéfices
Tétanisé a l’idée de lâcher le navire européen sans un accord susceptible de rendre supportable le coût de ce divorce, le Royaume-Uni semble en passe de rester amarré à l’UE. Par ailleurs, gouvernement italien et Commission européenne ont camouflé leurs désaccords, parvenant à maquiller des comptes qui, s’ils ne trompent personne, confirment un objectif partagé d’éviter une nouvelle crise aux conséquences improbables. Décidément se défaire de l’euro ou de l’Europe n’est pas aussi simple que les politiques le suggèrent ! D’ailleurs, selon le dernier baromètre sur le sujet, plus de deux européens de la zone euro sur trois plébisciteraient la monnaie unique.
Le risque existentiel d’un euro mal-aimé a donc finalement cédé du terrain ces dernières semaines, au grand dam de la conjoncture de la zone euro qui, à un cheveu d’une nouvelle récession, risque en outre de subir les affres d’une devise ragaillardie. Alors, si, même sur ce point, l’euro dysfonctionne, une chose est sure, la monnaie unique a la vie dure et tant, qu’il en sera ainsi, bénéficiera de cette malencontreuse vertu de valeur refuge !
BCE, les risques basculent à la baisse
En juillet, malgré l’accumulation d’indicateurs avancés en demi-teinte, le discours de la BCE était resté résolument optimiste sur ses perspectives de croissance et d’inflation. Depuis, la détérioration s’est accentuée, pointant vers une révision à la baisse du scénario macroéconomique et légitimant, selon nous, le retour d’un discours plus accommodant.
Dépréciation du yuan, quel risque sur l’inflation en zone Euro ?
Depuis mi-juin, l’euro s’est apprécié de plus de 6 % par rapport au yuan, flirtant avec la barre de 8 yuans pour 1 euro, soit peu ou prou ses points hauts de l’été dernier. Le yuan comptant pour 23 % du taux de change effectif de l’euro, la glissade de la devise chinoise contribue donc à elle seule à l’apprécier de 1.5 % sur cette période. Ajouté à cela, depuis mi-2016, un certain nombre de devises asiatiques ont cherché à réduire leur volatilité par rapport au yuan. C’est le cas du won coréen ou du dollar singapourien dont les variations avec la devise chinoise ont évolué dans un corridor de plus ou moins 2.5 %. Lire la suite…
Le yuan glisse, glisse… Contre le $ et, de facto, d’autres devises, dont l’euro. Les anticipations d’inflation trinquent
La guerre commerciale entre les États-Unis et le reste du monde bat son plein et vire à la guerre des changes, en attendant comme d’aucuns l’envisagent qu’elle aboutisse in fine à abaisser les tarifs douaniers plutôt que l’inverse, une fois que D. Trump aura suffisamment fait trembler la planète… Si la Chine n’a pas officiellement dévalué sa monnaie, évitant par là même le fracas qu’avait causé son action d’août 2015, nul n’est besoin de faire grand-chose, il lui suffit de laisser aller le yuan là où les marchés, logiquement, le poussent : le taux de change a ainsi perdu plus de 5 % de sa valeur contre le billet vert depuis la mi-juin, sans que les autorités n’interviennent, tout au moins jusqu’à ce vendredi. Les conséquences d’une dépréciation du yuan d’ampleur significative seraient considérables à l’échelle mondiale. Dépassant largement la sphère du conflit sino-américain, elles pourraient sans tarder rebattre l’ensemble des cartes des perspectives économiques et financières internationales.
Peter Praet fait bouger les lignes au salon de actuaires : l’euro et les taux italiens répondent, les banques, non
Principal soutien au maintien d’une politique exceptionnellement accommodante de la BCE, l’économiste en chef, Peter Praet a joué un rôle déterminant dans la communication de la banque centrale européenne ces derniers mois, retenant les plus pressés de mettre un terme au programme de rachat d’actifs en prônant sans relâche la nécessité de maintenir les conditions en place pour consolider les chances de voir, à terme, l’inflation converger vers l’objectif officiel de 2 %. Son allocution de ce matin semble signaler un changement d’appréciation.