Les PMI victimes des effets de base et ça va durer

C’est parti pour trois mois au moins, les indicateurs du climat des affaires décollent et ce n’est pas fini. Attendons-nous à des records impressionnants, proportionnels aux dégâts inédits de la crise sanitaire de l’an dernier. Ceci ne nous renseigne en revanche en rien sur l’évolution en temps réel de la situation économique. La raison ? La référence des entreprises est rarement le mois précédent mais, le plus souvent, le même mois de l’année passée. Cette approche permet notamment de raisonner à périmètre constant, notamment saisonnier. Sauf qu’en l’occurrence le printemps 2020 n’avait rien de normal, plombé par une récession inédite. C’est ce que les économistes appellent effets de base et ceux-ci vont se décliner sur la plupart des indicateurs économiques des prochains mois et semer, c’est quasi certain, une sacrée pagaille pour les analystes et, sans doute, les banques centrales.

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Scénario trimestriel : renouveau industriel contre digitalisation des services : quel modèle?

L’environnement économique mondial demeure profondément incertain. Si le scénario de reflation privilégié par les marchés est largement poussé par la perspective de la fin de l’épidémie, les mesures de relance et les politiques de verdissement potentiellement très favorables à l’industrie, la digitalisation accélérée post-Covid inquiète. Les pertes d’emplois structurelles qu’elle laisse entrevoir ne font assurément pas bon ménage avec l’optimisme en présence sur le renouveau industriel et la remontée des anticipations d’inflation qui l’accompagne. Le chemin de la croissance verte est loin d’être tout tracé. Un épais brouillard plane toujours sur les perspectives de croissance structurelles malgré des prévisions de fort rebond, dopées aux effets de base historiques provoqués par une crise inédite. Le risque d’erreur d’interprétation et de faux pas des marchés et des banques centrales est assurément élevé.

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Consommation allemande : janvier comme avril dernier

Plombée par le reconfinement et la fin de la TVA à taux réduit, la consommation allemande de biens se replie fortement en janvier. Les ventes de détail hors automobile reculent de 4,5% après une première chute, de plus de 9 %, en décembre, et atteignent leur plus bas niveau depuis avril dernier. Par rapport à janvier 2020, le recul enregistré est de 8,7 %, le plus fort depuis la réunification. Corrigée des effets saisonniers et calendaires (janvier 2020 comptait notamment un jour ouvré supplémentaire), la variation sur 12 mois est de -5,5 %, une chute aussi importante, donc, qu’au cœur de la première vague.

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Usure du côté des consommateurs français, l’épargne n’est pas prête de baisser

La consommation des ménages en biens s’est repliée de 4,6 % en janvier par rapport à décembre, ce qui engendre une croissance nulle sur 12 mois. Un chiffre que l’on aurait considéré comme particulièrement mauvais il y a deux ans mais que l’année 2020 a rendu presque normal, d’autant qu’à première vue, les pertes liées au couvre-feu sont un tiers moindres que celles liées au dernier confinement de novembre. A ceci près que le couvre-feu se prolonge, et pourrait même se transformer en confinement sous peu, et que la corde s’use manifestement du côté des consommateurs.

 

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M. Draghi face à l’exception italienne

La nomination de Mario Draghi à la tête de l’exécutif italien sera-t-elle à la hauteur des espoirs qu’instinctivement elle inspire? L’aura de l’ex-président de la BCE dans la communauté financière est considérable. Souvent considéré comme le sauveur de la zone euro, il est également perçu comme l’Italien de la situation. Celui qui connaît suffisamment bien les instances européennes pour en tirer le meilleur parti pour son pays et donner le maximum de levier aux dispositifs de relance adoptés ces derniers mois par la Commission européenne. La tâche n’en reste pas moins considérable, à bien des égards plus complexe que celle qu’il a menée à la tête de la Banque centrale, dès lors qu’il ne s’agit pas de convaincre de l’importance d’un bien commun, la monnaie unique, mais de reconstruire un pays ruiné.

Si la nomination de M. Draghi accroît à brève échéance les chances d’une résorption supplémentaire des écarts de taux de financement que la crise de 2008 a réouverts, elle pourrait, à terme et sous réserve de son maintien à ce poste, être celle de la renégociation d’un insoutenable fardeau que constitue la dette accumulée par le pays.

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L’engouement des investisseurs pour les marchés émergents est-il économiquement justifié ?

Depuis le début de l’année, les bourses émergentes ont continué de surfer sur la vague enclenchée à l’automne dernier, avec un gain additionnel de plus de 10 % qui porte la progression de l’indice MSCI émergent en dollar à 90 % depuis son point bas de mars 2020. Si la première jambe de hausse de mars à octobre derniers trouve bon an mal an son explication dans l’évolution des déterminants classiques de sa performance, ces derniers ne justifient guère les 25 % supplémentaires enregistrés depuis. Dans un tel cas de figure, deux hypothèses sont envisageables :

  • l’invalidation du modèle passé par un phénomène nouveau, par nature non appréhendé dans les estimations, que l’on cherchera à élucider.
  • Le constat d’une anomalie, laquelle, sera tôt ou tard corrigée.

Où placer le curseur ?

 

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Inquiétude palpable à la FED ; cristallisation des doutes sur les marchés

Les marchés attendaient peu du FOMC de ce mois-ci mais avaient sous-estimé l’inquiétude de la FED sur la situation sanitaire et ses potentielles retombées économiques. Fini les références à l’amélioration de la conjoncture qui avaient marqué ses communiqués entre juillet et décembre ; la FED acte ce mois-ci « la modération de la reprise de l’activité et de l’emploi et les faiblesses concentrées dans les secteurs les plus impactés par la pandémie ». Si elle s’est jusqu’alors montrée résolument prudente quant aux conséquences de moyen terme de la crise sanitaire, la référence au moyen terme a disparu de son communiqué, remplacée par cette formulation laconique et d’autant plus cinglante : « la crise de santé publique en présence continue à peser sur l’activité économique, l’emploi et l’inflation et pose des risques considérables sur les perspectives économiques ».

 

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C. Lagarde, en mode pause

Comme prévu, la BCE garde sa politique monétaire inchangée ce mois-ci après une augmentation importante de ses différents programmes d’achats d’actifs et de refinancement bancaire en décembre. Mme Lagarde parle d’une récession au quatrième trimestre de l’année dernière et un début d’année compliqué du fait du regain de l’épidémie mais rassure : « ces développements sont en ligne avec le scénario présenté en décembre »… La présidente de la BCE se veut donc réconfortante en attendant l’effet salvateur des vaccinations et tandis que les craintes autour du Brexit et de l’adoption du plan de relance européen encore en place en décembre, sont aujourd’hui levées. Il est vrai que le dispositif annoncé en décembre laisse de la marge pour faire face à d’éventuelles déceptions additionnelles. À ce titre, la résistance des marchés à la crise politique italienne est incontestablement un facteur de confiance tandis que la remontée des anticipations d’inflation sur leur niveau d’avant crise n’est pas pour déplaire… L’euro apprécie.

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