Le climat des affaires allemand s’améliore légèrement entre janvier et février. L’indicateur composite de l’IFO passe de 90 à 92, avec une progression des perspectives de l’ordre de trois points, légèrement plus marquée que celle des conditions courantes, qui regagnent seulement un peu plus d’un point. Dans la lignée des PMI de vendredi, l’explication à cette hausse est à chercher du côté de l’industrie, les autres secteurs demeurant à la traine, malgré un très léger mieux. Comme dans le cas de Markit, ces chiffres interrogent. Le détail sectoriel de l’enquête IFO, publié demain, pourrait permettre d’y voir plus clair.
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Pas sûrs de savoir ce qu’il y a derrière la bonne récolte des PMI manufacturiers
Tandis qu’avec les restrictions sanitaires, les indicateurs PMI dans les services tendent à se replier, jusqu’à menacer de contraction le PIB du premier trimestre en zone euro, le climat des affaires manufacturier tient bon, malgré un petit coup de mou aux Etats-Unis, effacé, dans ce cas, par la résistance du côté des services. En Allemagne, l’indicateur manufacturier de Markit atteint des niveaux proches de ses records passés, ce qui laisse envisager que la production finisse par récupérer ses pertes des douze derniers mois. En France, il gagne plus de trois points à 55, un plus haut depuis février 2018. Manifestement il se passe quelque chose sur le front industriel en Europe. Reste à savoir quoi. Les dernières informations en matière de demande domestique n’étaient pas de meilleur augure, notamment dans l’automobile où les immatriculations se sont de nouveau effondrées en janvier. Le Brexit explique sans doute une partie de ce regain de confiance en Europe tandis que certains secteurs tels l’aéronautique en France renaissent de leurs cendres. Selon Markit, les carnets de commandes à l’exportation se regarnissent tandis que l’industrie semble également profiter d’un regain de « pricing power », à même de doper la confiance. On gardera en tête qu’entre la rapidité de remontée des PMI et la croissance effective, il y a souvent de grands écarts, surtout lorsque les distorsions sont aussi importantes entre les services et l’industrie.
BMG janvier 2021 – Pas de tire-fesse pour la conjoncture mondiale
Notre indicateur global de momentum d’activité se stabilise, à 0,2 en janvier, tandis que le chiffre de décembre, initialement à 0,4 a été révisé à la baisse. Malgré la dégradation de la situation sanitaire, les composantes n’enregistrent pas, pour l’instant, de tendance claire, mais les indicateurs les plus avancés -consommation et climat des affaires-, sont les moins bons. Le momentum d’inflation demeure en zone neutre, à 0, avec un probable mouvement haussier à venir, pour l’instant invisible.
Les PIB européens, un relatif satisfecit quant à la gestion de crise, reste le plus dur
Les PIB allemand et espagnol ressortent en très légère hausse, de respectivement 0,1 % et 0,4 % au quatrième trimestre. Le PIB français recule, mais dans des proportions bien plus réduites qu’envisagé en début de période : -1,3 %, quand l’INSEE prévoyait une chute de 4 % et que les premiers temps du confinement de novembre faisaient redouter un choc plus marqué encore. A l’heure où la perspective d’un troisième confinement généralisé se fait de plus en plus menaçante, ces résultats sont donc quelque peu réconfortants : contrairement au premier semestre, la gestion plus fine des restrictions sanitaires a porté ses fruits et le « stop & go » des politiques publiques, bien que particulièrement mal vécu, a permis de limiter la casse économique. Plusieurs bémols à cette première réaction, néanmoins, dont :
- Si la chute de la mobilité en France ne s’est pas traduite avec une ampleur similaire à celle du premier semestre sur le PIB, la consommation, elle, en a tout de même été la principale victime, avec nouvelle contraction d’ampleur en fin d’année
- Les dégâts sectoriels restent immenses et hautement préoccupants pour ce qui concerne la plupart des activités tertiaires, en particulier en Espagne. Leur remise à niveau conditionnera les perspectives de sortie de crise.
BMG décembre 2020 – Erosion, toujours
Notre indicateur global de momentum d’activité piétine en zone légèrement positive à 0,4, avec une baisse de 0,1 point, la cinquième consécutive. Toutes ses composantes se situent en territoire légèrement positif, et, en général, seuls les indicateurs britanniques se dégradent de façon notable. Le momentum d’inflation repasse en zone neutre, à -0,1 ; il n’a pas affiché de valeur positive depuis vingt mois.
ISM/PMI américains, ça monte ou ça descend ?
Écarts de méthodes, écarts d’historiques, biais sensoriels… Les résultats d’enquêtes auprès des professionnels n’aident pas toujours à y voir plus clair sur la situation économique. PMI des services et ISM non-manufacturier américains du mois de novembre en sont une belle illustration. Le premier, en hausse en première estimation a été révisé plus haut encore aujourd’hui, à 58,4 points, un niveau qu’il n’avait pas connu depuis mars 2015 qui marque également une franche accélération depuis juin lorsqu’il n’était qu’à 47,9 points. L’ISM non-manufacturier s’est, à l’inverse replié pour le deuxième mois consécutif pour terminer à un niveau inférieur à celui de juin alors qu’il était déjà à 57,1 points… On pourrait s’en tirer en considérant que les deux indicateurs convergent peu ou prou mais, on le sait, la tendance vaut souvent plus que le niveau absolu et, pour le coup les deux tendances racontent deux histoires bien différentes. Alors l’économie américaine est-elle en phase d’accélération ou de décélération ?
BMG novembre 2020 – Résistance à confirmer
Notre indicateur global de momentum d’activité se maintient en zone positive mais connaît son quatrième mois consécutif de ralentissement,à 0,3 après 0,5, sur fond de deuxième vague de Covid. Les indicateurs d’investissement, de consommation et d’exportations demeurent en zone positive, tandis que le celui du climat des affaires recule en zone neutre. L’indicateur d’inflation, à -0,3, et n’est plus passé en positif depuis janvier.
Sans surprise, le risque de récession repointe son nez en France
Après s’être lentement repris, sans toutefois retrouver sa moyenne de long terme, le climat des affaires français retombe en octobre. L’indicateur composite de l’INSEE perd deux points, pour revenir à 90, son niveau du mois d’août. Particulièrement impactés par les nouvelles restrictions liées au retour de l’épidémie, les services expliquent une bonne part de ce recul. La situation n’est guère encourageante cependant dans l’industrie dans laquelle la reprise des secteurs-clés marque clairement le pas.