Ground Zero

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La panoplie des mesures annoncées par la BCE sera-t-elle suffisante pour évacuer le risque de déflation et restaurer la croissance en zone euro ? La réponse tient en trois points :

  • L’ampleur effective de ce paquet de mesures,
  • La capacité de réveil de la demande de crédit,
  • Le retour d’un environnement international plus porteur à même de donner aux efforts compétitifs en partie à l’origine du risque déflationniste tout leur sens.

Aucun de ces critères n’étant à ce stade garanti, les marchés ne pouvaient accueillir ces mesures qu’avec réserve. 

L’Humeur du Vendredi 30 mai 2014

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3 raisons pour lesquelles les taux longs devraient continuer à refluer

Le mouvement de baisse des rendements des obligations d’État s’est accéléré ces dernières semaines soulevant une indécision croissante de la part des investisseurs à qui le consensus avait promis le mouvement inverse. Nous voyons plusieurs justifications à cette baisse des taux longs qui, selon nous, n’est pas un phénomène temporaire mais devrait, au contraire, se poursuivre.

1- Le marché n’achète pas les prévisions de la Fed et a raison
2- La BCE entame un long processus d’actions non-conventionnelles qui, dans un contexte de ralentissement de la croissance, devrait davantage bénéficier aux marchés obligataires qu’aux actions
3- La désinflation mondiale gagne du terrain

Emploi américain, les marchés ont la berlue

L’annonce d’un nouveau repli des inscriptions hebdomadaires au chômage aux États-Unis (« weekly jobless claims ») a supplanté la publication beaucoup moins sympathique d’une contraction du PIB de 1 % au premier trimestre. La baisse des inscriptions au chômage continuant à être perçue comme le signal d’une amélioration du marché de l’emploi, et donc des perspectives de consommation, a conforté l’idée que la baisse du PIB du premier trimestre était à mettre du côté des accidents de parcours et ne préjugeait en rien de la réalité de la situation américaine. L’ensemble justifierait ainsi de regarder devant, plutôt que derrière nous. Notre lecture de ces données est assez éloignée de celle-ci quand les indicateurs de l’emploi ne sont guère rassurants. Deux raisons suffisantes pour ne pas prendre pour argent comptant le regain d’optimisme des marchés de ces derniers jours.

États-Unis : les indicateurs d’une accélération de l’activité ne sont pas au RDV

France : les résultats d’enquêtes convergent… pour le pire

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Les distorsions de la fin de l’année dernière entre les enquêtes PMI, prémonitoires de récession, et celles de l’INSEE, plutôt réconfortantes, se sont résorbées. Bonne nouvelle dans un premier temps, alors que les PMI rattrapaient leur retard, la convergence actuelle ne l’est plus : les enquêtes, quelles qu’elles soient, sont définitivement mauvaises. À cela deux raisons :

1/ le regain de frilosité des consommateurs,

2/ l’absence de redémarrage des exportations.

L’ensemble est préoccupant. Après une croissance nulle au premier trimestre, le retournement des indicateurs les plus récents accentue le risque de rechute ou de stagnation durable de l’activité. La prévision jusqu’alors relativement consensuelle d’une croissance de 1 % en moyenne cette année s’en trouve caduque : cette dernière aura vraisemblablement du mal à excéder 0,5 % ! Il s’agit d’une bien mauvaise nouvelle pour la France, comme pour le reste de la zone euro.

« Our currency, Your problem »

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Les choses sont un peu plus claires depuis la conférence de presse de Mario Draghi : la BCE considère le niveau de l’euro comme un facteur de risque déflationniste. Elle devrait donc agir en conséquence, de manière vraisemblablement très mesurée dès le mois de juin, davantage par la suite, si nécessaire, ce qui sera probablement le cas.
Dans un contexte où la plupart des autres grandes banques centrales pratiquent des politiques de dépréciation de leur monnaie, l’immobilisme de la BCE n’était plus tenable. Il s’agit donc d’une bonne nouvelle. Mais ne nous y trompons pas, en agissant de la sorte M. Draghi tente de se battre à armes égales avec les autres banques centrales, il met donc des bâtons dans les roues de la Fed, la BoJ et la BoC, non l’inverse.

Quand les Américains privilégient leur santé, la Fed peut-elle vraiment être satisfaite ?

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Au premier trimestre, les Américains ont consacré plus de la moitié de la hausse de leurs dépenses de consommation à leur santé, soit une augmentation de 10 % en rythme annualisé par rapport au trimestre précédent. Sans cette accélération, la consommation réelle des ménages n’aurait pas progressé de 3 % comme publié avant-hier, mais de seulement 1,3 %, quant au produit intérieur brut, il n’aurait pas stagné mais se serait, toutes choses égales par ailleurs, contracté de 1,0 %. 

L’analyse détaillée de ces chiffres, vient sans nul doute tempérer le regain d’optimisme consécutif à l’annonce d’une hausse de 4,6 % des dépenses de services au premier trimestre et à la publication du rapport encourageant sur l’emploi du mois d’avril. La Fed ne devrait pas y être hermétique.

Schizophrénie obligataire

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Monteront, monteront pas ? L’incertitude sur l’évolution à venir des taux d’intérêt à long terme n’en finit pas, et l’impatience grandit, avec, toutefois, ce paradoxe : la crainte d’être surpris par une chute intempestive des marchés obligataires (soit une envolée des taux longs), face au désir contradictoire, de pouvoir, enfin, envisager une remontée de ces mêmes taux, qui viendrait signer une amélioration définitive des perspectives économiques. Alors que ces incertitudes animent le marché américain depuis déjà près d’un an, moment à partir duquel la Fed a laissé entendre une possible fin du QE, voilà que la Banque du Japon s’inquiète de l’absence de prise en considération du changement de contexte inflationniste du pays par le marché obligataire japonais, se disant préoccupée du risque que représenterait un réveil tardif de ce dernier. De tels commentaires ne manquent pas de surprendre…

 

Économie française, le croche-pied de trop

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Huit à neuf pays de la zone euro sont probablement déjà happés par la déflation. Face à une telle situation, l’orientation de la politique économique sera décisive. La BCE ne prendra pas de sitôt les mesures d’envergure nécessaires pour contrer la propagation de ce fléau, c’est donc aux politiques budgétaires et fiscales qu’incombe cette responsabilité. En se pliant aux contraintes de la Commission Européenne, la France, prend le risque de précipiter son économie en déflation et avec elle l’ensemble de la zone euro.

Décrochage chinois, regardons les choses en face

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Les raisons ne manquent pas pour justifier les mauvais chiffres du commerce extérieur chinois du mois de mars : effets de base, effets calendaires, intempéries américaines… Les résultats du mois de mars n’en sont pas moins mauvais et préoccupants à plus d’un titre. En premier lieu, bien sûr, quant à leurs implications sur l’activité du pays, à un moment où les ressorts domestiques de la croissance chinoise sont eux-mêmes impactés par le resserrement monétaire qu’implique la lutte contre les pratiques de shadow banking. En second lieu par leur diffusion extérieure.