La FED, en mode définitivement restrictif, relève son objectif de taux réel à 150 pb

Le ton est donné et, comme J. Powell a jugé bon de le souligner devant la presse, c’est le même que celui de Jackson Hole : la FED fera tout pour ramener l’inflation à 2 % et en assume le coût économique, notamment pour le marché de l’emploi, qui reste, à ses yeux, le problème numéro un. J. Powell, presque gêné d’avoir à formuler les choses en ce sens, fait de la remontée du taux de chômage un passage obligé pour lutter contre l’inflation. Il envisage pour cela de relever le taux des Fed Funds à 4,50 % d’ici décembre et entre 4,75 % et 5 % d’ici la fin de l’année prochaine, une projection qui laisse la porte ouverte à la possibilité de taux temporairement plus élevés début 2023, avant une légère détente en 2024.

Si le FOMC n’a pas jugé bon de relever les Fed Funds de 100 pb cette semaine, il s’est rattrapé sur ses projections et délivre, ainsi, un message des plus déterminés, que confirme le déroulé de son communiqué et chacune des réponses de J. Powell aux questions des journalistes. La FED maintiendra l’économie américaine en sous-régime pendant une période suffisamment longue pour éradiquer l’inflation et s’est fixée pour cela de parvenir à des taux réels positifs de 150 points de base au moins en 2023 et 2024, ce qui pourrait la pousser à des hausses plus importantes de ses taux d’intérêt si l’inflation reflue moins vite que prévu. Un message on ne peut plus clair !

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L’inflation dépasse 10% dans 10 pays de la zone euro, la BCE prépare le sauvetage ?

Que restera-t-il de la consommation une fois le rattrapage lié à la normalisation des conditions sanitaires effectué si l’inflation poursuit sa course, éventuellement aggravée par le renchérissement à venir du gaz et de l’électricité ? Les données de ce matin nous donnent quelques pistes… L’inflation en zone euro a encore gagné 0,2 point en août, à 9,1 %, avec une progression à deux chiffres dans 10 pays. Par ailleurs, les données de consommation de biens en France sont sans appel, avec une chute de 0,8 % des achats réels en juillet et un plus bas depuis 2013 pour l’alimentaire, dont les prix ne cessent d’accélérer. Encore l’Hexagone est-il plutôt protégé avec une inflation harmonisée de 6,5 %, en légère baisse par rapport à juillet, et surtout la plus basse de l’union monétaire, et un soutien assez massif de l’État. Les sacrifices semblent pourtant avoir été de taille (pour sauver les vacances ?) et la situation ne s’arrangera pas si les prix énergétiques s’emballent à nouveau d’ici la fin de l’année. La BCE ne manquera probablement pas l’occasion de pointer les risques induits de l’envolée des prix pour justifier le durcissement de sa posture la semaine prochaine. Voilà que les risques de récession pourraient donc l’encourager à relever un peu plus ses taux…

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La FED ne trouvera pas dans le rapport sur l’emploi de quoi faire dans la dentelle

Bien peu de choses dans le rapport sur l’emploi américain du mois de juin pour retenir la FED d’aller dans le sens souhaité en matière de resserrement monétaire. L’économie américaine aurait créé 372 K postes le mois dernier dont 381 K dans le seul secteur privé, davantage qu’en mai quand les créations de postes privés avaient atteint 330 K. Voilà de quoi conforter la lecture de J. Powell sur la vigueur de l’économie américaine et prendre largement à revers la révision à la baisse des anticipations de hausse des taux des marchés de ces dernières semaines. La FED a tout en main pour poursuivre le chemin vers un durcissement accéléré de ses conditions monétaires, tel que souligné dans les minutes du dernier FOMC publiées plus tôt cette semaine qui, au vu des chiffres du jour, sont loin d’être dépassées. Du moins n’ira-t-elle pas rechercher les informations qui pourraient la dévier de sa course en juillet, tels le ralentissement du taux de salaires ou le déficit persistant d’un demi millions de postes par rapport à février 2020 : la probabilité d’une hausse de ¾ de points des Fed Funds en fin de mois est indiscutablement augmentée.

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Malgré le léger rebond allemand, l’industrie européenne piétine

Malgré des indicateurs de climats de affaires encore relativement satisfaisants, les retours en provenance de l’industrie européenne restent moroses. En France, la production a reculé de 0,1 % en avril et de 0,4 % pour sa composante manufacturière, après déjà des baisses de respectivement 0,4 % et 0,2 %. L’Espagne s’en est sortie un peu mieux, avec une progression de 2,1 % de son activité en avril, après toutefois une baisse d’ampleur similaire en mars. En Allemagne, enfin, la production industrielle a augmenté de 0,7 % mais de seulement 0,4 % pour sa composante manufacturière, après une chute de 4 % : l’acquis pour le deuxième trimestre s’établit ainsi à -2,6 % Outre-Rhin ; un bien mauvais point de départ pour la croissance de ce printemps quand bien même le rattrapage dans les services pourrait en atténuer les conséquences sur le PIB.

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La FED n’en fait pas trop ; les taux et le dollar fléchissent, les bourses et les MP respirent

Fait inhabituel, J. Powell a débuté sa conférence de presse en s’adressant aux Américains pour les rassurer sur le fait que la FED a les moyens de lutter contre l’inflation et de restaurer la stabilité des prix. Elle justifie ainsi la remontée de son l’objectif des Fed funds d’un demi-point, pour la première fois en 22 ans, et envisage de faire de même à l’occasion des deux prochaines réunions. Pour autant, la FED ne considère pas devoir aller plus vite ; il n’en fallait pas davantage pour rassurer sur le fait qu’elle ne partait pas bille en tête dans une stratégie trop agressive ainsi que certains propos ou indicateurs récents avaient pu le laisser craindre.

La réduction de son bilan, est, par ailleurs, confirmée et débutera en juin, selon les termes déjà précisés dans les minutes du dernier comité, à raison de 95 milliards de dollars par mois, pour une durée envisagée de 3 ans, soit une baisse de 3 000 milliards de dollars qui abaisserait son stock d’actifs d’un tiers, si elle parvient à son terme.

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Les PMI tout feu tout flamme : c’est tout bon ?

Les PMI avaient surpris par leur insensibilité à la crise ukrainienne en mars et leur écart aux autres indicateurs du climat des affaires (IFO et INSEE notamment en Europe). Avril est du même tonneau, voire meilleur, avec un plus haut en quatre ans pour le PMI composite français. Alors, même pas mal ? Le choc de la guerre, les pénuries, la flambée des prix de l’énergie et les pertes de pouvoir d’achat n’ont-elles qu’un effet marginal face aux bénéfices issus de la fin d’Omicron ? L’histoire, on s’en doute, est plus compliquée.

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Aux Etats-Unis, le rapport sur l’emploi qui détonne

Les données de l’ADP auront une nouvelle fois envoyé un signal trompeur ce mois-ci : l’emploi salarié américain n’a pas baissé comme indiqué mercredi mais se serait, au contraire, amélioré beaucoup plus nettement qu’attendu, avec 467 K créations de postes, après 501 K en décembre selon les données révisées, plus de deux fois supérieures aux données initiales. De quoi y perdre son latin. Les révisions des uns et des autres ne facilitent pas la tâche : nettoyage annuels des données d’emplois et de population active et nouvelles estimations des coefficients saisonniers font valser les étiquettes. Si, comme le précise le BLS dans son rapport de ce jour, les révisions s’équilibrent entre les corrections à la baisse des créations mensuelles de mars à juillet 2021 et à la hausse sur le reste de l’année, pas sûr que la perception qu’en auront les marchés et la FED sera aussi équilibrée.

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Sauf en Allemagne, la croissance a bien résisté en fin d’année dernière

Au quatrième trimestre, la France affiche une hausse de son PIB de 0,7 % qui, combinée aux révisions d’un dixième des trimestres précédents, porte la croissance sur l’ensemble de 2021 à 7 %. L’Espagne fait mieux sur les trois derniers mois de l’année, avec une hausse de 2 % de son PIB. La forte révision du troisième trimestre permet là aussi une croissance annuelle un peu meilleure que prévu, de 5 %. Quant à l’Allemagne, la hausse de 2,8 % sur l’ensemble de 2021 cache une baisse de 0,7 % en fin d’année, sous l’effet, notamment, d’une plus faible mobilité. En termes de rattrapage, la France garde donc largement une position de tête par rapport à ses deux voisins : le PIB hexagonal est supérieur de 0,8 % à celui d’avant crise, alors qu’il est en retard de plus de 4 % en Espagne et de 1,5 % en Allemagne.

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