La « bonne » blague des PMI de Markit !

« L’invasion de l’Ukraine par la Russie fait chuter la croissance de la zone euro et entraine une baisse des exportations ainsi qu’un fort repli de la confiance et une hausse record des prix ». Même les analystes de Markit évacuent les résultats de leurs indicateurs. Car, contrairement à cette phrase introductive du rapport sur la zone euro, la confiance mesurée par les PMI ne s’est pas effondrée mais a subi une pichenette d’un point en mars ; autrement dit, il ne s’est rien passé. En France, la situation économique se serait même améliorée et en Allemagne l’impact de la crise ukrainienne serait mineur. Le commentaire de Markit traduit, sans doute, un certain inconfort par rapport à de tels résultats et il y a de quoi.  Bref, inutile d’y passer plus de temps. Espérons juste que la BCE qui aime à faire référence à ces indicateurs dans ses commentaires prendra un peu de recul. L’enquête mensuelle de l’INSEE raconte une autre histoire, incontestablement plus convaincante et également plus en phase avec l’indicateur de confiance des ménages de la Commission européenne publié hier, lequel signale une récession imminente…

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Powell-Lagarde, même discours, même combat… ça promet !

Confiance, en apparence, sans limite dans les perspectives de croissance et crise ukrainienne, de facto, avant tout perçue comme un facteur d’inflation additionnel. Le message de la FED, comme celui de J. Powell, a rarement été aussi clair : le temps est venu de durcir les conditions de politique monétaire, ce qui assurera de ramener l’inflation dans les clous dès l’année prochaine, à 2,3 % en fin d’année pour les prix à la consommation hors énergie et alimentation.

Pour arriver à cette fin, la FED programme de relever ses taux directeurs jusqu’à 1,9 % d’ici décembre au lieu de 0,9 % envisagé il y a trois mois, soit quatre hausses de taux d’un quart de point supplémentaires qui portent à sept le nombre total de hausses cette année, une à chaque FOMC, le rythme étant susceptible d’être accéléré si la FED le juge opportun. Est-ce pour ne pas être accusée d’être derrière la courbe qu’elle se cale sur les anticipations des marchés ? C’est vraisemblable au moment où s’emballent à nouveau les anticipations de long terme. Comme le dit J. Powell, pas d’inquiétude à avoir, puisque les marchés anticipent déjà ce qu’elle annonce ce soir !

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Vers un zéro pointé pour la consommation américaine au premier trimestre

Conformément aux messages envoyés par l’Université du Michigan, l’inflation américaine est en train de balayer les espoirs de reprise de la consommation escomptés de l’amélioration du contexte sanitaire aux Etats-Unis. De fait, sinon enregistrer les hausses des prix, les ventes de détail, n’ont pas fait grand-chose en février. Leur progression n’a pas dépassé 0,3 % sur le mois ce qui, corrigé de la hausse de 0,8 % de l’indice des prix à la consommation sur la même période, correspondrait à une contraction de 0,5 % en termes réels. Hors essence et achats automobiles, leur variation nominale est d’ailleurs de -0,4 %. Certes, les données de janvier avaient été bien meilleures et ont, de plus, été révisées à la hausse, mais décembre avait été médiocre de sorte qu’en moyenne au cours des trois derniers mois, la hausse des ventes en volume n’aurait pas excédé 0,5 % en rythme annualisé. Alors que les dépenses de consommation ont bien peu de chances de rebondir en mars, au contraire de ce que feront sans doute les prix, la consommation trimestrielle semble bien partie pour afficher une croissance zéro au premier trimestre de l’année, avant même les effets à venir de l’impact du conflit ukrainien et des hausses des taux d’intérêt sur la croissance…

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Récession en vue en Allemagne

Tandis que se succèdent les annonces d’un choc, somme toute, relativement mineur consécutif à la guerre russo-ukrainienne sur les perspectives de croissance de la zone euro, généralement compris entre un demi-point et un point sur l’ensemble de l’année 2022, les résultats du ZEW dévoilent une autre réalité. L’indice synthétique, en chute de 53 points entre février et mars, enregistre, en effet, sa plus forte baisse historique et retombe à -35 points, un niveau indiscutablement synonyme de récession. Les conditions courantes, en repli de -8 à -21 évoluent plus modestement mais sont généralement en retard sur l’indicateur des perspectives qui lui, s’effondre de 94 points, de +54,3 à – 39,3. Le sentiment sur les perspectives d’inflation s’envole, quant à lui, d’un niveau bizarrement très bas de -37 à un record de + 70 points. Un bien mauvais point pour l’IFO qui sera publié la semaine prochaine, lequel influence traditionnellement beaucoup plus le sentiment des observateurs économiques et politiques.

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La banque centrale chinoise déçoit, la correction boursière s’accélère

Malgré un ensemble de données économiques, plutôt rassurantes, les marchés chinois ont enregistré une nouvelle séance de fort repli face aux craintes redoutées du confinement de l’agglomération de Shenzhen et au statu quo de la Banque Populaire sur ses taux, à la veille de la remontée attendue des Fed Funds par la FED…

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L’acquis d’inflation américaine 2022 bat déjà celle de 2021, la récession guette

Nouvelle hausse de l’inflation américaine, de 7,5 % en janvier à 7,9 % en février, avec sur le mois une augmentation de 0,8 %, cvs, de l’indice des prix. Sa composante sous-jacente accélère à 6,4 % contre 6 % malgré un léger ralentissement mensuel, à +0,5 % contre +0,6 % en janvier, notamment permis par une baisse des prix des véhicules d’occasion et des biens d’éducation. En février, les prix de l’énergie se sont accrus de 3,8 %, d’ores et déjà beaucoup plus nettement qu’au cours des deux mois précédents, et ceux de l’alimentation de 1 % ; deux postes amenés à enfler davantage l’inflation américaine à brève échéance. Quoiqu’il se passe dans les mois à venir, l’inflation de 2022 marquera un nouveau record. Si les prix se stabilisaient totalement (hors effets saisonniers) entre mars et décembre, l’inflation de 2022 atteindrait, en effet, 4,8 %, un dixième de point au-dessus de celle de 2021 et un plus haut depuis 40 ans, avant même les conséquences du conflit ukrainien…

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Avec la crise russe, c’est l’ordre établi après la 2nde Guerre Mondiale qui bascule

L’ordre du monde élaboré par les alliés aux lendemains de la 2nde guerre mondiale s’est bâti sur l’organisation d’une coopération internationale dont les principes peuvent être grossièrement résumés par les deux points suivants : (1)Les pays ont intérêt au commerce, qui les enrichit. (2)Ils n’ont pas intérêt à la guerre, qui les appauvrit. On consacre, par là même, le primat de l’économie et du commerce sur le militaire et le politique, tout en épargnant des vies humaines et en permettant l’enrichissement des individus. Pour qui veut aller plus loin, cet enrichissement conduit à une démocratisation des régimes. Si, contrairement à ces préceptes, la notion de protectionnisme a déjà refait surface ces dernières années, celle d’expansionnisme territorial reste quasi-unanimement combattue. La réponse occidentale à l’invasion de l’Ukraine par la Russie de V. Poutine s’inscrit dans ce schéma : la Russie est, économiquement, un « petit » pays qui va payer très cher son non-respect des règles internationales. Là où le bât blesse, c’est que la différence de régime et de conception entre les démocraties libérales occidentales et la Russie risque de faire échouer cette approche comme cela a déjà été le cas après 2014. Mais, surtout, le retour de la guerre, « irrationnelle » d’un point de vue économique, marque, pour le meilleur ou pour le pire, celui du politique au premier plan de la compétition internationale.

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ISM manufacturier vs PIB d’Atlanta, deux versions de la conjoncture américaine

L’ISM manufacturier américain a regagné un point en février, à 58,8 ; une bonne nouvelle a priori si ce n’est que le haut niveau de l’indicateur n’a guère fait preuve de fiabilité en matière de croissance effective de l’économie américaine ces derniers temps. Entre novembre et janvier, la production manufacturière n’a quasiment pas évolué malgré des ISM plus élevés qu’aujourd’hui. Une fois encore, ces enquêtes semblent être victimes d’effets de base trompeurs : en février 2021 la production manufacturière avait, en effet, chuté de plus de 3 %…

L’estimation de la FED d’Atlanta pour la croissance du premier trimestre donne un autre son de cloche. Son dernier chiffrage dévisse un peu plus pour ne ressortir qu’à 0,04 %, une bien médiocre performance par rapport aux attentes du consensus qui, bien que modestes, oscillent encore entre 1 % et 3 % r.a., en dépit des effets supposés positifs de l’amélioration de la situation sanitaire et tandis que les effets du conflit avec la Russie sont encore à venir. A la fin de la semaine dernière, le prix du gallon d’essence avait déjà rejoint ses quasi-records historiques de 2014. Le WTI n’était alors qu’aux environs de 95 $ le baril, il est aujourd’hui à plus de 106 $… Au contraire du message des ISM, c’est le risque d’une récession qui pointe à l’horizon.

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