Les PMI montrent une croissance soutenue par les services, l’INSEE en affiche les limites

En avril, les PMI français et allemands ont poursuivi sur leur lancée : malgré la nouvelle dégradation des indicateurs manufacturiers, leur remontée dans les services ont suffi à pousser les PMI composites à leurs plus hauts depuis un an. Fin de l’histoire ? C’est plus compliqué. Nous avons déjà souligné le mois dernier la fragilité d’une situation reposant uniquement sur les services, quand bien même le soutien du secteur tertiaire a dépassé le simple rattrapage post covid.

L’enquête INSEE publiée hier illustre les premiers craquements de la conjoncture française, avec une baisse de la plupart de ses composantes et un indicateur de retournement conjoncturel très mal orienté.

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Un rebond en trompe-l’œil de l’économie chinoise, sans locomotive

Sans surprise, l’économie chinoise a profité de la fin des restrictions sanitaires en début d’année. Sa croissance a, ainsi, atteint 2,2 % au premier trimestre par rapport à la fin de l’année dernière, soit encore 4,5 % sur un an, son plus fort taux de croissance annuel depuis ce même premier trimestre 2022. Ce résultat, légèrement plus soutenu qu’anticipé par le consensus, est, a priori, bienvenu dans un contexte de montée généralisée des inquiétudes sur les perspectives mondiales. La croissance chinoise est traditionnellement synonyme de locomotive pour le reste du monde, exportateurs de matières premières, dont elle ne peut se passer, et grands exportateurs de produits manufacturés dont elle a constitué l’un des principaux débouchés mondiaux depuis 2009. Le schéma a pourtant vieilli ces dernières années et la reprise telle qu’elle se profile jusqu’à présent ne semble guère lui correspondre. Les autorités chinoises voulaient une croissance plus endogène depuis la crise de 2008, ils y parviennent après la paralysie de la fin de l’année dernière. Au vu des informations de la nuit dernière, rien ne dit cependant que le mouvement ira bien loin ni qu’il aura la capacité de tirer le reste du monde dans son sillage. En l’occurrence, on pourrait même redouter l’inverse si la réaction moutonnière des marchés des matières premières venait à prendre plus d’envergure…

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Verre à moitié vide ou à moitié plein pour la Fed, après le CPI

Malgré la baisse d’un point de l’inflation totale, de 6 % à 5 % entre février et mars, le rapport sur les prix à la consommation est, en tout état de cause, insuffisant pour envisager que la bataille soit gagnée. Non que les détails soient particulièrement mauvais, ils montrent d’ailleurs quelques signes encourageants, mais ceux-ci sont encore bien trop ténus pour convaincre et, en l’occurrence, insuffisants pour stabiliser l’inflation sous-jacente, de nouveau en légère hausse, à 5,6 % après 5,5 % en février. L’inflation sous-jacente est, donc, dorénavant, supérieure à l’inflation totale et, quand bien même ceci n’a rien de surprenant après un choc de l’ampleur de celui de l’année dernière, il ne s’agit naturellement pas d’un résultat des plus favorables pour faire valoir l’efficacité de l’action de la FED qui devra continuer à arbitrer entre risque bancaire, croissance et inflation. Tout au plus, la chute de l’inflation totale, lui servira-t-elle de parachute, pour opérer un changement de cap face au risque de récession de plus en plus palpable. De quoi, potentiellement sauver la mise de court terme mais certainement pas convaincre qu’elle en aura fait suffisamment pour définitivement éradiquer l’inflation.

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Conjoncture américaine : pour se gâter, ça se gâte!

Inutile d’attendre le rapport sur l’emploi de vendredi pour être fixé : la conjoncture américaine prend l’eau et pourrait bel et bien faire regretter à J. Powell sa dernière hausse des taux, quand bien même celle-ci a plutôt bien été digérée par les marchés. Il y a dans les données récentes de quoi, a minima, assurer une pause lors du prochain FOMC et laisser bien peu de place aux promesses de réduction du bilan que la président de la FED avait jugé bon de réitérer il y a deux semaines, en pleine crise bancaire. Les anticipations de resserrement de la politique monétaire américaine ont donc définitivement du plomb dans l’aile. Les marchés escomptent à quasiment 100 % la probabilité d’une baisse des Fed Funds d’ici décembre, de sorte que les taux longs s’effondrent, à moins de 3,30 % pour le 10 ans et 3,70 % pour le 2 ans.

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Enfin un message un peu plus convaincant sur l’industrie européenne

Après avoir suscité maintes inquiétudes, les commandes allemandes ont rebondi de 4,8 % en février après leur frémissement de 0.5 en janvier. Quoique, pour une bonne part, explicable par la vigueur des commandes exceptionnelles, ce résultat n’en est pas moins significatif pour un début d’année qui bénéficie d’un regain de demande étrangère, comme l’ont montré, hier, les données du commerce extérieur.

De bonnes nouvelles qui ne se limitent pas à l’Allemagne puisque la France a, aussi, enregistré une hausse de 1,3 % de sa production manufacturière, insuffisante, néanmoins, pour compenser les pertes de janvier.

Il reste donc bien du chemin à parcourir et celui-ci ne sera pas de tout repos mais les données européennes de ce matin vont plutôt dans la bonne direction.

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L’industrie américaine, décidément, languissante, les services tiendront-ils ?

Nouveau recul des indices ISM manufacturiers américains, à 46,3 après 47,7 en mars, avec des composantes en territoire de contraction et en baisse, à l’exception des perspectives de production. Parmi les secteurs, seuls le pétrole et les machines ont pu atteindre le territoire d’expansion et il semble que l’automobile ait un peu moins le vent en poupe que ces derniers mois, malgré le soutien procuré par l’IRA.

En temps normal, comme le rappelle le compte rendu qui accompagne cette publication, de tels niveaux seraient compatibles avec un recul du PIB de 0,9 % r.a . La balle est donc dans le camp des services, jusqu’à présent plutôt résistants, bien qu’incontestablement fragiles.

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En UEM, l’inflation chute et le sous-jacent montre de très légers signes d’apaisement

Conformément aux anticipations et aux données allemandes, françaises et espagnoles, l’inflation totale en zone euro a nettement ralenti en mars, avec un recul de 1,6 point, à 6,9 %. Reste que, comme anticipé, aussi, cette baisse n’est due qu’à sa composante énergétique, d’ailleurs repassée en territoire négatif, à -0,9 % au cours des douze derniers mois. L’inflation alimentaire a, en effet, poursuivi sa hausse, à 15,4 % après 15 % en février, et reste un sujet de préoccupation majeure dont on a notamment vu les effets sur les données de consommation publiées ce matin en France et en Allemagne.

Tout n’est pas mauvais, cependant, dans ce rapport. L’inflation sous-jacente, à 5,7 %, n’est supérieure à celle de février que de quelques centièmes. Est-ce un premier signal de moindres tensions, déjà suggéré par les retours d’enquêtes récentes, qui coïnciderait avec le temps généralement imparti aux effets de second tour ? Le rapport d’aujourd’hui, autorise, enfin, à l’envisager.

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L’inflation hors énergie n’est pas à la hauteur des attentes de la BCE

Les premières données d’inflation disponibles en zone euro pour le mois de mars confirment le fort recul par rapport à février, de 1,3 points en Allemagne, à 7,4 % et de presque trois points en Espagne, à 3,3 %. À l’origine de ce mouvement, principalement, les effets de base énergétiques. La forte remontée des cours du pétrole en mars 2022 (23 % en un mois) constitue, en effet, une base de comparaison annuelle très élevée.

Ces bonnes nouvelles actées, les autres informations délivrées ce jour restent largement en-deçà des espoirs de désinflation. Les tensions alimentaires perdurent et l’inflation hors énergie et alimentation ne lâche que bien peu de terrain. De quoi continuer à interroger la BCE sur l’efficacité de son action anti-inflationniste, malgré un certain nombre d’avancées, en particulier relayées ce matin dans les résultats d’enquêtes mensuelles de la Commission européenne.

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