Trop confiante, la BCE ne parvient pas à contenir l’euro sous les 1,25 $

Si les partisans de la prudence ont emporté la bataille d’aujourd’hui, permettant en particulier de réitérer les guidances du mois d’octobre dans leur intégralité, y compris l’idée d’un possible prolongement du QE au-delà du mois de septembre en cas de besoin ou de nouveau risque, le ton du communiqué n’est guère celui d’une banque centrale prête à batailler face à une menace jugée trop importante que représenterait la hausse du taux de change…

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Le bas niveau des taux longs, fatalité démographique ou aberration?

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La chute généralisée des taux des emprunts d’Etat de ces dernières années est souvent perçue comme le reflet d’un phénomène inéluctable, coïncident au processus de vieillissement démographique planétaire. Cette fatalité qui voudrait que des économies vieillissantes voient naturellement le niveau de leur taux d’intérêt s’ajuster à celui d’une croissance tendanciellement plus faible, à l’image de l’expérience japonaise de ces quinze dernières années, est, pourtant, largement discutable. Si le coût du capital est, en effet, l’expression du rapport des capacités aux besoins de financement, alors des sociétés vieillissantes, par nature moins pourvoyeuses d’épargne, ne seraient-elles pas plus propices à une remontée du coût de celui-ci plutôt que l’inverse ? Au moment où l’évolution des marchés obligataires internationaux semble prendre un tour de plus en plus structurel, les enseignements de la relation entre les fondements démographiques et le niveau des taux d’intérêt à long terme sont assez largement incontournables à qui recherche des points d’ancrage structurels.

Yellen résiste. Elle fait bien mais peut-elle faire autrement ?

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Le principal risque associé à la réunion du FOMC de ces deux derniers jours tenait dans l’éventualité d’un changement de cap de la politique de la Fed. Tel n’a pas été le cas. Le communiqué d’aujourd’hui ne laisse pas plus de place que les précédents à l’anticipation d’une remontée des taux directeurs à horizon prévisible. Nous ne pouvons que saluer la détermination de la Fed et sa résistance à la pression croissante des marchés. Janet Yellen prendrait, en effet, un risque inconsidéré en entrouvrant la brèche d’une possible hausse de ses taux directeurs. Car, si l’économie américaine va mieux qu’il y a quelques mois, sa capacité à faire face à une remontée des taux longs qui, forcément, accompagnerait des anticipations de hausse des taux directeurs, est, selon notre diagnostic, proche de zéro ; ceci, même après les bons chiffres apparents du PIB du deuxième trimestre.

T-Bonds – Bunds : pas d’écartement en vue du spread

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A défaut de pouvoir décemment anticiper un scénario rose, les marchés ne manquent pas de ressources pour se réconforter, quitte certaines fois, à envisager l’inédit ou le très faiblement probable. Dans ce registre, sont apparus ces dernières semaines des éléments troublants dans les mises à jour des prévisions d’un certain nombre de maisons, s’exprimant en particulier par l’anticipation d’un creusement exceptionnel de l’écart de taux longs entre les États-Unis et la zone euro. Un scénario, à ce jour, sans doute plus idéaliste que réaliste.

L’Humeur du Vendredi 30 mai 2014

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3 raisons pour lesquelles les taux longs devraient continuer à refluer

Le mouvement de baisse des rendements des obligations d’État s’est accéléré ces dernières semaines soulevant une indécision croissante de la part des investisseurs à qui le consensus avait promis le mouvement inverse. Nous voyons plusieurs justifications à cette baisse des taux longs qui, selon nous, n’est pas un phénomène temporaire mais devrait, au contraire, se poursuivre.

1- Le marché n’achète pas les prévisions de la Fed et a raison
2- La BCE entame un long processus d’actions non-conventionnelles qui, dans un contexte de ralentissement de la croissance, devrait davantage bénéficier aux marchés obligataires qu’aux actions
3- La désinflation mondiale gagne du terrain

Emploi américain, les marchés ont la berlue

L’annonce d’un nouveau repli des inscriptions hebdomadaires au chômage aux États-Unis (« weekly jobless claims ») a supplanté la publication beaucoup moins sympathique d’une contraction du PIB de 1 % au premier trimestre. La baisse des inscriptions au chômage continuant à être perçue comme le signal d’une amélioration du marché de l’emploi, et donc des perspectives de consommation, a conforté l’idée que la baisse du PIB du premier trimestre était à mettre du côté des accidents de parcours et ne préjugeait en rien de la réalité de la situation américaine. L’ensemble justifierait ainsi de regarder devant, plutôt que derrière nous. Notre lecture de ces données est assez éloignée de celle-ci quand les indicateurs de l’emploi ne sont guère rassurants. Deux raisons suffisantes pour ne pas prendre pour argent comptant le regain d’optimisme des marchés de ces derniers jours.

États-Unis : les indicateurs d’une accélération de l’activité ne sont pas au RDV

Schizophrénie obligataire

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Monteront, monteront pas ? L’incertitude sur l’évolution à venir des taux d’intérêt à long terme n’en finit pas, et l’impatience grandit, avec, toutefois, ce paradoxe : la crainte d’être surpris par une chute intempestive des marchés obligataires (soit une envolée des taux longs), face au désir contradictoire, de pouvoir, enfin, envisager une remontée de ces mêmes taux, qui viendrait signer une amélioration définitive des perspectives économiques. Alors que ces incertitudes animent le marché américain depuis déjà près d’un an, moment à partir duquel la Fed a laissé entendre une possible fin du QE, voilà que la Banque du Japon s’inquiète de l’absence de prise en considération du changement de contexte inflationniste du pays par le marché obligataire japonais, se disant préoccupée du risque que représenterait un réveil tardif de ce dernier. De tels commentaires ne manquent pas de surprendre…

 

Quel message nous renvoient les marchés obligataires ?

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Quel message nous renvoient les marchés obligataires ?

Depuis le début du tapering de la Fed en janvier, les taux de rendement des T-bonds américains à 10 ans ont baissé de 25 points de base, les taux espagnols de même échéance ont reflué de près de 80 pb, ceux de l’Italie de 65 pb et ceux de l’Allemagne de 30 pb. Même la mauvaise surprise du dernier FOMC de mercredi n’a eu qu’un effet marginal sur les taux à 10 ans américains qui ont terminé la journée d’hier à 2,77 %, soit le même niveau qu’une dizaine de jours auparavant. 

L’ensemble est bien éloigné du schéma généralement anticipé des conséquences du changement de politique de la Reserve Fédérale américaine dont le consensus attendait qu’il provoque une remontée significative des taux longs dans le monde occidental. Comment expliquer que tel ne soit pas le cas et quel message en retenir ?

Chine : recherche croissance désespérément

Quel est le degré de détérioration du contexte économique chinois pour que les autorités s’affairent à ce point ces dernières semaines ? 

Depuis la mi-janvier, la banque populaire de Chine a orchestré une chute de 3 % du yuan. Nos soupçons d’une rupture de politique de changes se trouvent donc renforcés (voir à ce sujet : « Revirement chinois ?», 28 février) et s’il s’agissait d’introduire de la volatilité pour décourager les flux de capitaux entrants, voilà qui est fait. Le mouvement pourrait ne pas s’arrêter là car la Chine semble bel et bien aux abois, face à une difficulté majeure : assainir son économie des excès de dette privée tout en préservant sa croissance. La partie n’est pas gagnée et, force est de constater, que l’objectif d’une croissance du PIB de 7,5 % cette année est de moins en moins crédible.