Tant que perdure l’inflation et que les données d’activité sont peu ou prou satisfaisantes, il n’y a pas vraiment de question à se poser sur l’orientation à venir de la FED : elle restera restrictive. C’est probablement la principale conclusion à retirer des données publiées aujourd’hui. Les ventes de détail nominales ont progressé de 0,3 % en août, soit de deux dixièmes de plus que l’inflation totale mais ont été révisées à la baisse de quatre dixièmes le mois précédent, à -0,4 %. La production industrielle baisse de 0,2 % en raison du recul des utilities mais sa composante manufacturière ne fait pas grand-chose, avec un gain marginal, de 0,1 %. Reste le recul de l’indicateur sur les conditions courantes du Philly Fed qui retombe à ses niveaux de juillet mais qui est nuancé par le léger rebond des perspectives et la remontée de l’indicateur new-yorkais, l’« Empire State »… L’ensemble n’a rien de particulièrement palpitant mais assez largement insuffisant pour inquiéter la FED.
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Bonnes nouvelles économiques : regain de tensions sur les taux
Après avoir marqué une pause la semaine passée, les anticipations de hausses de taux repartent de plus belle dans la foulée des données successivement publiées au Royaume-Uni et aux Etats-Unis aujourd’hui. Ce matin, la nouvelle baisse du taux de chômage britannique et l’accélération des salaires ont déjà fait leur effet, quand bien même ces chiffres ne concernent que le mois de mars. Les taux à 2 ans du Gilt se sont envolés de plus de 18 points. Aux Etats-Unis les hausses de 0,9% des ventes de détail et celle de 1,1 % de la production industrielle sont venues en renfort. Les taux à 2 ans américains se reprennent de 10 points de base et ne sont plus qu’à une grosse dizaine de points de leur plus haut de début mai (2,80 %). En zone euro, les tendances suivent ; il est de plus en plus évident que la BCE ne pourra faire bande à part très longtemps si FED et BoE ne sont pas freinées dans leur élan… L’euro en profite pour regagner un peu de terrain. Si les points hauts récents sur les taux d’intérêt futurs ne sont pas encore dépassés, les chances de les revoir sont accrues.
La production américaine garde le rythme en mars
Le premier trimestre aura été celui d’une progression régulière de la production industrielle américaine, avec une hausse de 0,9 % en mars, comme en février. Par rapport aux trois mois précédents, la hausse observée est d’un peu plus de 2 %. Pour sa seule composante manufacturière, elle décélère légèrement, de 1,2 % en février à 0,9 % en mars. Toujours est-il que les évolutions internationales n’ont pour l’heure pas beaucoup de conséquences sur l’activité industrielle, qui affiche ses plus hauts volumes de production depuis presque 15 ans.
Contrairement à l’Europe, la majorité des secteurs a retrouvé ses niveaux d’avant crise voire les a, parfois largement, dépassés. De même, entre mars et février, seule la production de métaux primaires a légèrement reculé. A noter, enfin, la très forte hausse de la production automobile, de presque 8 %, qui atteint son plus haut niveau depuis janvier 2021.
Minutes de la FED, ventes de détail et production américaines
Réduction de son bilan à un rythme accéléré par rapport à 2017-2019 et hausse de ses taux plus rapide qu’à partir de 2015, ainsi se résument les principales précisions apportées par les minutes du dernier FOMC de la FED. Sur ces deux points ses prises de positions sont fermes et relativement « hawkish ». Toutefois la FED se garde de toute précision et soumet ses décisions à venir aux résultats économiques, qu’elle juge encore incertains, et aux développements des marchés financiers. Ces dernières nuances ont suffi pour rassurer. Quant aux données publiées plus tôt dans la journée, elles semblent montrer que la conjoncture s’est quelque peu redressée en janvier, au vu des premiers chiffres disponibles et malgré les conséquences de la crise sanitaire sur la mobilité, qui avaient notamment fait dévisser les climats des affaires.
Les anticipations de taux s’emballent face à des données américaines plutôt bonnes
La production industrielle américaine a progressé de 1,6 % entre septembre et octobre, tandis que sa composante manufacturière a gagné 1,3 % grâce à l’automobile et retrouve son plus haut depuis la fin d’année 2018. Voilà qui donne un peu d’air à l’économie américaine puisqu’il s’agit de la plus forte accélération depuis mars, après bien des embûches : covid, pénuries, ouragan… Possible, dès lors, que le mois d’octobre signe la fin de cette parenthèse, marquée par une progression médiocre du PIB au troisième trimestre, même si les incertitudes, notamment sanitaires, demeurent. Quand bien même, il en faudra beaucoup plus pour sortir de la stagnation qui touche la quasi-totalité des secteurs industriels, informatique excepté, depuis près de cinq ans. Mais les marchés pourraient ne pas s’embarrasser de telles considérations ; les anticipations de hausses des taux se retendent, au bénéfice du dollar…
Recul de la production américaine : la croissance du 3ème trimestre en basses eaux
La production industrielle américaine baisse de 1,3 % en août et sa composante manufacturière recule de 0,7 % après -0,4 % en août. Sans surprise, la fabrication de véhicules à moteurs continue d’être, de loin, la plus touchée, avec une chute de 7 %, deux fois plus importante qu’en août. Elle est cependant loin d’être seule, puisque l’énergie, la chimie ou l’alimentaire connaissent également des variations négatives. Du côté des bonnes nouvelles, toutes relatives, les machines, l’équipement électrique ou les métaux bruts se reprennent quelque peu… après leur baisse du mois précédent.
Réouverture de l’économie américaine : ça décoiffe, sauf pour les taux…
L’efficacité des chèques gouvernementaux pour doper la consommation n’est plus à prouver et, complétée de l’allègement des contraintes sanitaires, elle donne des résultats détonants : en mars, les ventes au détail ont bondi de 9,8 % aux Etats-Unis. S’il y a un domaine où le rattrapage post-Covid semble bel et bien se profiler c’est donc celui-ci, pour lequel la moyenne sur douze mois des ventes en volume a quasiment renoué avec sa tendance d’avant crise.
Coup de froid pour l’économie américaine
La production industrielle américaine a subi en février sa première véritable contraction depuis avril 2020, en repli de 2,2 % sur un mois et de 4,2 % sur un an. Sa composante manufacturière baisse, elle, de 3,1 % et retombe aux niveaux d’octobre dernier ; pas franchement en ligne avec les messages renvoyés par les ISM ou autre PMI manufacturiers… Dans le même temps, les ventes de détail reculent de 3 %, après néanmoins une forte révision à la hausse des données de janvier, à 8,7 % contre 6 % initialement publié. Le communiqué de la Fed justifie, en partie, le repli de la production industrielle par les mauvaises conditions climatiques, une raison que l’on peut également appliquer aux données du commerce. La rudesse de l’hiver n’explique cependant pas tout et la langueur du rétablissement industriel interpelle. Alors que les chèques du plan Biden arrivent dans la poche des Américains, sans doute ces mauvais chiffres ne retiendront-ils pas davantage l’attention des marchés, tandis que la FED pourrait s’en servir pour gagner un peu de temps. Pendant ce temps, les prix à la production progressent encore, en hausse de 2,8 % sur un an, avant même que les effets de base ne fassent exploser les données en glissement annuel d’ici peu : les taux à dix ans marquent le coup et remontent à 1,62 % tandis que les 30 ans flirtent les 2,40 %…