À 0,25 %, la croissance rabougrie du PIB français du premier trimestre remet en jeu les perspectives 2018

Ce n’est une surprise pour personne, la croissance du premier trimestre a décroché. Si l’arrondi sauve l’honneur, avec une première estimation à 0,3 %, c’est de justesse ; une bien maigre consolation toutefois à en juger par les détails de cette première publication qui, malgré le tassement de la demande domestique, n’offre même pas le réconfort d’une contribution positive des échanges extérieurs.

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D. Trump, président de l’investissement, vraiment ?

C’est généralement comme cela qu’est appréciée l’action de D. Trump : président de l’investissement et, de facto, de la productivité qui devrait s’ensuivre. Cette perspective nourrit non seulement celles de la rentabilité future des entreprises américaines et les valorisations qui vont avec, mais également les anticipations de normalisation des taux d’intérêt qu’une économie plus robuste, parce que plus productive, est censée pouvoir mieux supporter. C’est de ces perspectives réunies que le dollar peut encore échapper à un vent de défiance trop violent que serait à même de provoquer une réforme fiscale par trop coûteuse si elle était jugée inapte à gagner ce pari de la productivité…

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La croissance résiste en Chine, c’est officiel….

En 2017, la croissance chinoise est ressortie à 6.9 %, après 6,7 %, sa première hausse après six ans de décélération/stagnation. La bonne nouvelle pourrait perdre un peu de son lustre face à la multiplication récente des révélations de ‘Fake economic data‘, sur le trucage des chiffres de croissance régionaux. Toutefois, davantage que les niveaux absolus de croissance de l’économie chinoise, au sujet desquels chacun s’est fait sa religion, c’est le momentum que les marchés suivront. Or, celui-ci, est plutôt meilleur qu’attendu.

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Un optimisme de rigueur… dans un brouillard à couper au couteau

En ces premiers jours de l’année 2018, l’heure est à la confiance. Après une fin d’année en fanfare, au cours de laquelle l’économie mondiale a selon toute vraisemblance renoué avec une croissance de plus de 4 %, la bonne tenue des indicateurs de début d’année ne laisse guère de place au scepticisme : la croissance est en place et, a priori, là pour durer ! Les justifications en faveur de ce diagnostic ne manquent pas : conditions monétaires exceptionnellement accommodantes à l’échelle mondiale, reprise de l’investissement productif et des échanges internationaux, reflux généralisé du chômage, soutien, au moins ponctuel, de la réforme fiscale adoptée en toute fin d’année aux Etats-Unis… Le tout couronné d’effets richesse de plus en plus visibles, simultanément alimentés par des valorisations financières et immobilières exceptionnellement élevées.

... À l'optimisme forcené qui meuble aujourd'hui la communication, mieux vaut néanmoins préférer la cohérence.

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La reprise française, de plus en plus convaincante

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Les données de l’INSEE publiées ce matin offrent leur lot de bonnes nouvelles avec une révision à la hausse du PIB du premier trimestre, ainsi qu’une forte révision des chiffres de consommation de biens du mois de mars. Plus persuasives, toutefois, sont les données détaillées des comptes trimestriels, desquels il ressort notamment :

–     une nette accélération des dépenses de services des ménages,

–     ainsi qu’une vigoureuse remontée des dépenses réelles d’investissement des entreprises.

Un ensemble, au total, beaucoup plus convaincant d’une embellie de la conjoncture hexagonale que jusqu’à présent.

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Inertie de l’investissement, les enjeux

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Les écarts de perception sur les tendances à venir de l’investissement privé constituent de loin la première source de division de la communauté des économistes ces dernières années.

  • Les plus confiants, largement majoritaires, voient dans le haut niveau des profits actuels, les besoins de renouvellement du parc productif et la remontée des taux d’utilisation des capacités, les arguments les plus convaincants d’une reprise à venir de l’investissement productif. Source d’amélioration de la productivité, de rattrapage de l’emploi et in fine de réduction de l’output gap des pays industrialisés, ce rebond attendu permet d’appréhender les années à venir sous un jour relativement optimiste, caractérisé par le retour d’une croissance soutenue à l’échelle mondiale, une normalisation du niveau des taux d’intérêt et encore de beaux jours pour les marchés d’actions.
  • Les seconds, moins nombreux bien que récemment plus représentés, expriment des doutes quant à l’amorce d’un tel cercle vertueux. Nous faisons partie de ceux-ci, considérant que, freinée par l’anémie des gains de productivité, la faible croissance des profits l’emportera sur leur haut niveau absolu et la décision d’investir, quand, par ailleurs, les perspectives de demande restent très largement incertaines, les PME sont encore confrontées à d’importantes difficultés et les conditions de financement sont toujours difficiles. Le scénario qui en découle est nettement moins enthousiaste que le précédent, laissant peu de place à la probabilité de retrouver une croissance économique durablement plus solide nécessaire à une reprise décente de l’emploi, à celle une normalisation du niveau des taux d’intérêt et à la prolongation du cycle boursier.

Malgré un léger mieux sur le front de l’activité internationale ces derniers mois, les tendances recensées dans notre dernier moniteur de l’investissement mondial ne remettent pas fondamentalement en cause notre analyse.

Moniteur de l’investissement mondial : toujours décevant

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L’amélioration du climat économique mondial depuis la fin de l’année dernière n’offre pas les résultats escomptés sur le font de l’investissement. Si la reprise européenne redonne quelques signes d’espoir, la lecture transversale des tendances de l’investissement mondial reste décevante :

  • Aux États-Unis, où ni les résultats récents ni les indicateurs avancés ne sont à la hauteur des attentes,
  • Au Japon, où le regain de 2013 est très largement conditionné par la performance à l’exportation des entreprises, aujourd’hui plus aléatoire,
  • Dans le monde émergent, où de nombreux pays d’Asie sont confrontés à des excès de capacités, quand la plupart des autres grandes nations sont rattrapées par leurs défaillances structurelles,
  • L’Europe, seule région au monde où les indicateurs avancés sont véritablement encourageants, pourrait-t-elle relever ce défi ? Un tel scénario est bien évidemment illusoire.

L’absence prolongée d’amélioration des perspectives d’investissement constitue la contrainte la plus préoccupante des développements économiques à venir. Nous abordons ce sujet plus en détail dans « Inertie de l’investissement : les enjeux ».