Première à avoir publié ses comptes trimestriels pour ce début d’année, la Chine a plutôt fait bonne figure. À 4,8 %, la croissance annuelle de la deuxième économie mondiale a dépassé les espoirs. Comme dans plusieurs pays, les exportations ont brièvement sauvé la donne avant que n’éclate la guerre en Ukraine. La production manufacturière s’est ressaisie et l’activité minière a fait le reste dans un contexte de remontée fulgurante des prix mondiaux de l’énergie et de progrès vers un nouveau mixte énergétique. Pour autant, Omicron et la stratégie zéro-Covid du gouvernement constituent une menace grandissante. En mars, les ventes de détail sont ressorties en baisse de 3,5 % l’an. Au cours du même mois, la croissance cumulée de la production de services n’était plus que de 2,5 % par rapport à la même période de 2021, au lieu de 13 % en janvier ; des données qui confirment une vraisemblable récession, comme signalé par la plupart des enquêtes.
Manifestement, le consommateur chinois n’est pas à la fête. Sauf que cette situation, qui dure depuis au moins deux ans, finit par questionner. A y regarder de plus près, c’est à se demander si la stratégie de recentrage mise en place par le gouvernement après la crise de 2008 a encore les moyens de porter ses fruits, malgré le retard toujours considérable au regard des standards des pays de son rang.