Casse-tête de vacances : l’énigme démographique

Vieillissement, surpopulation, Afrique… Les esprits s’échauffent tout à coup. Les développements démographiques en cours ne sont pourtant pas nouveaux et ont été annoncés de longue date sans que les économistes ne daignent, pour la plupart, s’en préoccuper. Sujet à bien des égards tabou, trop intime pour être considéré comme du domaine des politiques publiques ou de trop long terme pour inspirer les responsables politiques, la démographie a été sortie du champ de l’analyse économique contemporaine, par ailleurs, trop convaincue du caractère inépuisable du développement de l’offre, capable tout à la fois de garantir les moyens de subsistance d’une population croissante et de se substituer à une main d’œuvre en voie de raréfaction annoncé. Le sujet revient avec d’autant plus de fracas au fur et à mesure que se développe l’évidence de moins en moins contestable du réchauffement climatique et la prise de conscience de l’épuisement des ressources planétaires qui en découle, en même temps, peut-être, que les interrogations que suscitent l’enlisement économique de ces dernières années.

Les nouvelles projections de l’ONU ont été publiées courant juin et le rappellent : selon le scénario le plus probable, la population mondiale atteindrait 9,7 milliards d’individus d’ici 2050, contre 7,6 milliards aujourd’hui, soit une hausse de 2,1 milliards au cours des prochaines 32 années, à peine inférieure de 500 millions personnes à celle des 32 années écoulées. La tendance démographique suit donc son cours sans changement majeur par rapport au passé. Pourquoi, dès lors, ces projections suscitent-elles tant de panique ? Il y a plusieurs raisons à cela.

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