L’inertie des matières premières aux données chinoises, argument de tapering ?

Les principales données d’août sur l’économie chinoise ont été publiées ce matin et, sans surprise, sont mauvaises. La croissance annuelle de la valeur ajoutée industrielle ressort à 5,3 %, à comparer à des prix à la production en hausse de plus de 9 % l’an ; ce qui correspond vraisemblablement à une contraction à vive allure. La croissance des ventes de détail s’écrase, l’estimation officielle en volume n’étant plus que de 0,9 % l’an. Le taux de croissance des immobilisations d’actifs fixes (investissement) s’étiole un peu plus, tandis que la décélération persistante des prix immobiliers semble corroborer un regain de difficulté de ce secteur, en pleine crise d’Evergrande. Le plus ennuyeux est, néanmoins, que les marchés des matières premières qui, ces dernières années s’étaient montrés particulièrement sensibles à la conjoncture chinoise, ne font aujourd’hui guère cas de cette situation : le pétrole approche 75$ le baril ce matin et le nickel, le zinc, le cuivre, l’aluminium ou le palladium, lui emboîtent le pas. Les données d’importations chinoises réfutent pourtant bel et bien la thèse d’une demande exceptionnelle de la part de l’Empire du milieu. La spéculation est-elle à ce point débridée ? Et dans ce cas, le mieux qu’auraient à faire les banques centrales ne serait-il pas de casser cette dynamique néfaste, par un tapering ?

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Le « formidable » rebond de la Chine oublie ses consommateurs sur le bas-côté

Pas facile d’y voir clair dans les données chinoises de ce début d’année, lesquelles, outre les difficultés habituelles liées au mode de publication le plus souvent en variations annuelles, se comparent à la période particulièrement chahutée de 2020. Les progressions, quelles qu’elles soient, sont spectaculaires comparées à la quasi paralysie de février de l’an passé. Dans l’automobile, les ventes ressortent en hausse de plus de 400 %, ce qui pour le non averti peut être particulièrement trompeur. Leur niveau, même non désaisonnalisé, est sans aucun doute un meilleur indicateur de la réalité, comme le sont les évolutions sur 24 mois. Sauter à pied joint au-dessus des données de 2020, lorsque les données officielles nous le permettent, donne une autre lecture de la situation chinoise. De celle-ci il ressort que, si l’industrie s’en sort bon an mal an, principalement soutenue par la production de masques et autre matériel médical ainsi par les produits électroniques, les consommateurs, eux, ont beaucoup plus de mal. La hausse du taux de chômage de 5,2 % en décembre à 5,5 % en février ne nous dit pas autre chose, d’ailleurs.

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L’envers du décor de la reprise chinoise

Les images des Chinois en vacances durant la « Golden week » se propagent sur la toile en renfort de données économiques réconfortantes publiées la nuit dernière selon lesquelles la croissance annuelle du PIB du pays est ressortie à 4,9 % au troisième trimestre, après 3,2 % au printemps, celle de la production industrielle à 6,9 % en septembre, après 5,6 %, ou encore celle des ventes de détail à 3,3 % après 0,5 %. L’économie chinoise serait donc sortie de l’auberge, à deux doigts d’avoir effacé les plaies de la crise sanitaire. Que la Chine s’en sorte mieux que le reste du monde dans lequel sévit de nouveau l’épidémie est indiscutable. L’enthousiasme des commentaires a néanmoins quelque chose de gênant au regard du détail des données. Ces derniers mois nous ont appris à ne pas surestimer les messages renvoyés par les seules variations annuelles. Ces dernières passent sous silence le plus dur de la crise de la première moitié de l’année que les données en moyennes annuelles ne pourront camoufler et qui conditionneront, bel et bien, les perspectives 2021.

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