Poker menteur

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La confusion dont font preuve les marchés financiers ces derniers mois a viré à l’anarchie cette semaine, avec d’un côté la persistance d’un rapprochement des anticipations de hausse des taux de la Fed, illustré par une nette remontée des taux à deux ans, et de l’autre, l’écrasement généralisé des taux à long terme, résultat d’une nette accentuation de l’aversion au risque au niveau mondial.

De telles distorsions ne peuvent, à l’évidence, perdurer. Soit, en effet, l’environnement mondial s’améliore et la Fed pourra répondre à une meilleure santé de l’économie américaine par l’amorce d’un cycle de hausse de ses taux directeurs ; les taux longs retrouveront dans ce cas une tendance résolument haussière, cohérente avec celle des taux à 2 ans. Soit les boulets européens et géopolitiques internationaux l’emportent et la Fed n’aura pas le loisir de pouvoir ajuster sa politique à une éventuelle poursuite de l’embellie domestique, auquel cas les taux à 2 ans reflueront en même temps que les perspectives économiques mondiales.

En d’autres termes, le scénario aujourd’hui privilégié, qui semble celui d’une Fed capable d’ajuster sa politique à la seule évolution de la santé économique américaine, n’est guère crédible et finira donc par être reconsidéré.

L’essentiel de la rentrée : la balle est dans le camp politique

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Les bonnes nouvelles récentes en provenance de l’économie américaine finiront-elles par l’emporter sur la montée des crispations géopolitiques et commerciales internationales et les évidences de l’enlisement des économies de la zone euro et du Japon ? C’est bien en ces termes que se résument les enjeux de cette rentrée 2014 pour les marchés financiers et, au-delà, les responsables de politique économique à travers la planète. Si l’écrasement généralisé du niveau des taux d’intérêt à long terme depuis le début de l’été donne une idée du degré d’inquiétude en présence, le message renvoyé par les marchés boursiers reste à ce jour plus confiant, malgré un sérieux coup de froid durant la première semaine du mois d’août. Il est toutefois peu probable que de telles distorsions entre les marchés obligataires, d’une part, et les marchés d’actions, de l’autre, puissent perdurer…

T-Bonds ou S&P lequel de ces deux marchés se trompe ?

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L’amélioration des indicateurs économiques, le maintien d’un cap résolument accommodant de la part de la Fed et la bonne récolte de résultats des entreprises ont propulsé les indices actions américains vers de nouveaux records ces derniers jours, l’indice S&P cumulant une augmentation de 6 % au cours des trois derniers mois (18 % sur un an) pour dorénavant flirter avec un niveau de 2000 points. La confiance dont témoignent ces tendances est pourtant bien éloignée de ce que nous renvoient les marchés obligataires. Ainsi, depuis la fin avril, le rendement des T-Bonds à 10 ans a nettement reflué pour retrouver un niveau inférieur à 2,50 % ces derniers jours, inférieur de 25 points de base à ceux de mi-avril et de 50 pb à ceux du début de l’année. De telles distorsions entre les marchés d’actions et les marchés obligataires sont difficilement conciliables dans la durée et finiront par être corrigées, toute la question étant de savoir quand et comment.
La réponse viendra des évolutions économiques des prochains mois, que faut-il dès lors observer de très près ?

Immobilier américain, quelle importance ?

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Considérée comme acquise par la grande majorité des économistes depuis le printemps 2012, la reprise immobilière américaine fait faux bond depuis l’été 2013. Alors que la plupart des indicateurs économiques se sont favorablement réorientés ces derniers mois, l’immobilier manque toujours à l’appel. Très instables d’un mois à l’autre, les mises en chantier ne progressent guère, en effet : à moins de 900 000 unités en juin elles affichent un niveau comparable à celui de la fin 2012, toujours très éloigné de leur moyenne de long terme que beaucoup imaginaient pouvoir retrouver dès cette année.

À quel point s’en inquiéter ? Quelles seraient les implications d’une absence de normalisation de l’activité dans ce secteur sur le cycle en cours ? Comment la Fed peut-elle pondérer ces déceptions dans sa prise de décision ? 

À défaut de QE, la BCE passe aux « minutes »

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A défaut de QE, la BCE passe aux « minutes »

La BCE a besoin de temps pour compléter son dispositif de mesures contre la déflation. Mais ne nous y trompons pas, elle procèdera à pas comptés. L’espacement de ses réunions sur un rythme de six semaines plutôt que mensuel et l’innovation qui consiste en la publication de minutes semblent ainsi n’avoir qu’une seule justification : éviter de laisser se créer trop d’attentes sur ses actions à venir. Voilà en substance ce qui est ressorti du Comité mensuel de politique monétaire cette semaine. En d’autres termes, pas de révolution sous le ciel européen : l’horloge de la BCE fonctionne toujours au ralenti et a minima.

États-Unis, après l’emploi, l’inflation en ligne de mire

Après avoir détaillé les indicateurs qu’elle allait suivre pour mieux appréhender les évolutions du marché de l’emploi, la Fed ne devrait plus tarder à détailler ceux qu’elle compte privilégier en matière d’inflation. Avec un taux de chômage dorénavant à 6,1 % de la population active et une amélioration soutenue des créations d’emploi ces derniers mois, c’est en effet sur son diagnostic inflationniste que portera sa communication dans les prochains mois et ses décisions éventuelles sur le timing de hausse de ses taux d’intérêt.

Chaud devant !

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La France trébuche, l’Allemagne faiblit, les Américains vacillent, le Brésil joue sa balle de match et J. Bullard nous promet des hausses de taux d’ici mars… l’été s’annonce chaud ! 

L’agenda des fusions et acquisitions sera-t-il suffisamment rempli pour continuer à alimenter la confiance des investisseurs ? La partie s’annonce en tout cas serrée à en juger par la tournure des développements économiques et les couacs de communication des banquiers centraux. Revenons sur les éléments les plus perturbants de la semaine écoulée.

– Zone euro : locomotive allemande contre boulet français

– États-Unis : la croissance ne dépassera pas 1,5 %, dans le meilleur des cas, cette année

– Brésil : balle de match

Les responsables de politique économique marchent sur des œufs. Espérons que le message délivré par Mme Yellen le 18 juin sera bien celui retranscrit dans les minutes du FOMC du même jour dont la publication devrait avoir lieu le 9 juillet et que M. Draghi saura être plus convaincant dès sa prochaine conférence de presse de juillet !

Révolution culturelle au FMI ?

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Passée presque inaperçue, la recommandation d’une hausse du salaire minimum faite aux responsables américains par le FMI à l’occasion de la révision à la baisse cette semaine de sa prévision de croissance 2014 est, pourtant, intrigante. Il n’est guère dans la tradition de l’institution new-yorkaise, en effet, d’appeler à une hausse des salaires pour améliorer les perspectives économiques d’un pays quel qu’il soit.
Sept ans après le début de la crise économique, cette proposition est-elle révélatrice d’une prise de conscience que les politiques jusqu’alors pratiquées ont échoué et qu’il faut passer à autre chose ? Plusieurs indices pourraient le suggérer, à en juger par les prises de positions et publications de ces derniers mois. La recommandation aux Américains mériterait alors plus d’attention qu’on ne lui en a donnée jusqu’à présent.

Après le flop de la BCE, à quelle branche se rattraper ?

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Trop tardives, insuffisantes ou tout simplement peu crédibles, les annonces de la BCE ont fait un flop. Censées pour de nombreux observateurs faire chuter l’euro, doper les bourses, en particulier les valeurs bancaires et les cycliques, et faire remonter le niveau des taux longs par leurs effets bénéfiques sur les perspectives de la zone euro, les mesures prises par la BCE n’ont pas convaincu : les bourses piétinent, les valeurs bancaires s’essoufflent, les rendements obligataires allemands n’ont quasiment pas bougé et l’euro oscille sur les niveaux qui étaient les siens avant les annonces du 6 juin… Bien sûr, la partie n’est pas forcément perdue mais force est de constater que c’est ailleurs qu’elle se jouera, à savoir : aux États-Unis, en Chine, voire en Irak, ce dernier point constituant, à l’heure où nous écrivons, le risque immédiat le plus préoccupant. Que l’on se tourne d’un côté ou de l’autre, les facteurs réconfortants manquent définitivement à l’appel.