Italie, une situation de tous les dangers

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L’Italie va mal. À voir l’allure des indicateurs les plus récents, l’économie italienne pourrait avoir une nouvelle fois basculé en récession cet été, situation dont elle n’est parvenue à s’extirper qu’au début de l’année dernière depuis la mi 2011, il y a cinq ans. Le bilan sur la période est, ainsi, parmi les plus calamiteux de la zone euro, uniquement doublé par la Grèce, bien pire in fine que les cas espagnol et portugais. Alors que ces deux derniers ont réussi à retrouver une tendance ascendante de leur PIB par habitant depuis deux ans, celui de l’Italie stagne, affichant un déclin de plus de onze pourcents par rapport à la situation d’avant crise. À ce rythme-là, la péninsule italienne pourrait se retrouver dans l’œil du cyclone à la moindre embûche, qu’elle soit d’ordre politique ou économique.

État des lieux d’une économie sur laquelle planent les menaces d’une crise bancaire laissée pour compte sur fond de risque politique accru par les séquelles d’une stagnation séculaire.

PMI ITALIE

Eté indien pour l’Eurostoxx 50

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Les chances de voir l’indice européen sortir par le haut du couloir étroit dans lequel il navigue depuis près de six mois ne semblent jamais avoir été aussi importantes depuis le début de l’année malgré les réserves qu’imposent les paris préalables à une telle conclusion, à savoir :

  1. que la Fed ne fasse pas preuve d’un excès de zèle au mois de septembre;
  2. que la perspective d’un rééquilibrage du policy-mix international appelée par des voix de plus en plus nombreuses poursuive sa progression;
  3. que le problème des banques italiennes et, plus encore, celui de cette économie moribonde, ne restent pas sans réponse.

Des conditions aujourd’hui envisageables, sinon 100 % garanties.

 

Synopsis de rentrée

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Le mois d’août aura finalement été calme, même relativement porteur pour les marchés financiers internationaux. Dans le sillage d’une progression toujours solide des indices américains, malgré la prudence qu’inspire une surévaluation patente, les marchés mondiaux ont pour la plupart enregistré de belles performances sur fond, qui plus est, de rebond des cours des matières premières.

Sur le front économique, les nouvelles ont généralement été réconfortantes : aux États-Unis où les bonnes statistiques d’emploi ont été confortées par celles de l’activité industrielle et immobilière ; en zone euro où la croissance du PIB a été sauvée par l’Allemagne ; au Royaume-Uni où, pour l’instant, les stigmates du Brexit sont quasiment absents ; en Chine, enfin, où si la situation ne s’améliore pas véritablement, elle cesse de se détériorer.

Avec une croissance dorénavant supérieure à celle des États-Unis, la zone euro redevient plus attractive pour les investisseurs. Ainsi malgré le rebond de l’euro face au dollar, l’Eurostoxx a surperformé les grands indices américains depuis début août, une tendance susceptible de perdurer si l’Europe parvient à prendre les mesures nécessaires pour gérer la crise bancaire…

Sommaire

  • La Fed a raté le coche en juillet, pas sure qu’elle puisse rattraper le coup d’ici décembre
  • La BCE temporise ; les bancaires restent sur leur faim
  • Brexit, rira bien qui rira le dernier
  • Japon, refuge malgré lui
  • La situation chinoise se stabilise sur un matelas de dettes de plus en plus préoccupant ; les pays émergents respirent
  • Les marchés se ressaisissent

 

La BoJ, le yen et l’Eurostoxx

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On s’en doutait, les moyens à disposition de la Banque centrale du Japon pour infléchir le cours des choses, en particulier celui du yen, sont pour le moins réduits. La raison ne tient pas tant à sa politique, outrancièrement accommodante, qu’au privilège malheureux d’avoir une devise au statut de valeur refuge. Peu importent, dès lors, les moyens mis en œuvre, c’est du degré d’aversion au risque global que dépendent en premier lieu les évolutions du taux de change ces derniers mois. Or, le climat n’est pas particulièrement favorable à l’appétit pour le risque, en témoignent l’ascension des métaux précieux depuis le début de l’année et la chute des taux d’intérêt à long terme. Dans un tel contexte, le reflux des matières premières et celui du dollar depuis mercredi ne facilitent guère la tâche de la BOJ ; le risque que le yen ait entamé aujourd’hui une nouvelle phase d’ascension est donc probablement élevé.

Les entreprises européennes et, par voie de conséquence, les marchés européens, pourraient s’en réjouir. Quatrième exportateur mondial derrière l’Allemagne, cinquième si l’on comptabilise l’Union européenne, le Japon est loin d’avoir un rôle secondaire sur le front de la compétition internationale, en tout premier lieu à l’égard de l’Allemagne avec laquelle il occupe, dans bien des domaines, les mêmes terrains. Pourquoi dès lors ne pas prendre comme une bonne nouvelle le quasi-statu-quo de la Banque du Japon de ce mois-ci ?

Quid de la FED face à la rechute des matières premières ?

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Quid de la FED face au nouveau round d’assouplissement monétaire que préparent la rechute des MP et la montée des risques britanniques ?

Sur le papier, la FED aurait largement de quoi changer une nouvelle fois son fusil d’épaule et préparer le terrain pour une communication relativement « hawkish » au terme du FOMC de la semaine prochaine, tout du moins au vu des derniers chiffres sur l’économie américaine. C’est le propre, en effet, d’une gestion de court terme, assise sur un panier d’indicateurs plus ou moins définis, que d’être soumise à des contradictions répétées. Faute d’avoir su revoir son objectif d’inflation à la hausse, les va et viens incessants de la FED depuis le début de l’année l’ont déjà conduite à changer par trois reprises son fusil d’épaule, soit quasiment autant que de FOMC depuis janvier !

Sans doute est-ce, en l’occurrence, ce qui se prépare à nouveau pour la semaine prochaine car, avec un horizon d’analyse grosso modo mensuel, la cause est sans appel : emploi, consommation, salaires, inflation sous-jacente, record du S&P 500, BRexit sous contrôle de Theresa May, Chine de nouveau sous anesthésie de crédit… tout est potentiellement en place pour ?que la FED vienne à reconsidérer l’opportunité d’un relèvement de ses taux d’intérêt dès le mois de septembre.

 

Plus confiants, oui mais…

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Les développements intervenus au cours de la semaine écoulée ont ouvert la voie à une nette récupération des marchés boursiers internationaux avec pour conséquence la propulsion des indices phares américains sur de nouveaux records historiques et, dans leur sillage, un retour généralisé de l’appétit pour le risque. Après une clôture jeudi de l’indice MSCI monde sur un plus haut depuis le 1er décembre 2015, la tentation est grande de voir dans le regain de confiance de ces derniers jours les signes avant-coureurs d’une embellie durable des marchés mondiaux à l’heure, qui plus est, où les liquidités ne manquent pas.

Qu’en penser ?

Sticky inflation USExports All

L’Espagne et le Portugal, à l’amende. L’UE continue de marcher sur la tête.

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Souvent cités en exemple pour leurs prouesses fiscales, notamment lors des négociations sur le dossier grec, l’Espagne et le Portugal sont aujourd’hui menacés de pénalités par la Commission européenne pour leur négligence en matière de gestion des déficits en 2014 et 2015. Si la sanction n’est pas encore prononcée, une première si elle venait à l’être, cette annonce ne tombe assurément pas au meilleur moment, dans le contexte d’une Union européenne en question après le vote britannique.

Mais que dirait-on si, précisément après le Brexit, l’Europe reculait devant des règles qu’elle s’est elle-même fixées ces toutes dernières années ? Sauf à ce que l’on revoit, ce qui n’est pas à l’ordre du jour, le traité de 2012 sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG), à bien des égards critiquables et que les Britanniques avaient refusé de ratifier, l’Espagne et le Portugal pourraient, ainsi, être les victimes indirectes du durcissement des positions européennes après le vote britannique. C’est bien l’ironie et l’enjeu de cet épineux dossier et de ceux qui, irrémédiablement, suivront si les textes ne sont pas modifiés.

BREXIT – un mal pour un bien ?

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Une semaine après le vote britannique en faveur d’une sortie de l’UE, les incertitudes sur ce que seront in fine les conséquences de ce résultat sont à leur comble : nouveau référendum ou annulation « pure et simple » de celui du 23 juin ; sortie du Royaume-Uni de l’UE à un terme tellement lointain que ce processus finirait par se diluer dans le temps pour, peut-être, ne jamais aboutir… Les spéculations vont bon train sur les moyens de tourner la page d’un choc sans pareil dans le ciel européen et sur les possibilités d’une configuration nettement moins préoccupante qu’initialement redouté.

Après le choc de vendredi dernier, l’heure semble au regain de confiance depuis le milieu de semaine, ainsi qu’en témoigne le rebond généralisé des indices boursiers.

Les marchés ont-ils perdu la tête ou voient-ils juste ?