BMG octobre 2022 – L’activité résiste, l’inflation se tend

En octobre, notre baromètre n’évolue pas, à 0,1 comme en septembre (initialement à 0). Malgré un climat des affaires toujours en berne, les sous-composantes globales d’activité restent ou progressent en territoire positif. La consommation et l’investissement résistent et les exportations frémissent. L’UEM se redresse et le rebond chinois continue d’opérer. Le baromètre américain stationne en zone négative et le britannique s’enfonce à nouveau. Surtout, notre baromètre d’inflation se reprend nettement, à 0,7, un plus haut depuis mai.

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Récession évitée en UEM mais la croissance flanche et l’inflation menace davantage

Le PIB réel allemand au troisième trimestre surprend : attendu stable voire en baisse sur fond d’enquêtes désastreuses, il progresse de 0,3 % après 0,1 % entre avril et juin. Encore un trimestre de gagné pour la première économie de la zone euro qui vraisemblablement a encore tiré les bénéfices de la reprise dans les services, tout au moins en début d’été, quand bien même, cette appréciation méritera confirmation avec les détails du PIB attendus fin novembre. En France où la croissance s’est établie à 0,2 %, ce sont les stocks qui ont fait le travail, avec une consommation des ménages inerte. Quant à l’Espagne, elle enregistre également une croissance de 0,2 %, bien maigre au regard des espoirs suscités par le rebond du tourisme. Son retard par rapport à l’avant crise, reste de 2 %.

Dans ce contexte, la nouvelle et, parfois, forte progression de l’inflation en octobre, est des plus malvenues. Comment s’en sortira la BCE ? La question reste entière après une communication plutôt dovish d’hier.

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Le meilleur PIB américain de l’année est le plus récessif

Le PIB réel américain a progressé de 2,6 % r.a au troisième trimestre et a retrouvé, voire très légèrement dépassé, son niveau de la fin 2021 malgré les deux baisses successives de 1,6 % et 0,6 % r.a du début d’année. Loin d’être homogène, cette croissance est principalement due au commerce extérieur, qui y contribue à hauteur de 2,8 points, un résultat paradoxal dans le contexte de hausse du dollar, qui reflète surtout l’effet de la langueur de la demande domestique sur les importations de biens et services. Ces dernières se sont contractées de quasiment 7 % r.a. au troisième trimestre, un fait jusque-là rarissime en dehors des périodes de récession. L’immobilier dont la chute s’accélère aussi dangereusement n’est donc plus le seul signal préoccupant pour la conjoncture américaine. Malgré une croissance du PIB, il y a peu, inespérée, c’est bien vers des risques accrus de récession que pointe ce rapport ; une bonne nouvelle pour les marchés de taux d’intérêt que les bourses ont néanmoins du mal à digérer.

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La BCE plus proche d’un début de pivot que de nouveaux tours de vis

Le communiqué de la BCE et les commentaires de Mme Lagarde sont clairs :

  • La BCE estime avoir déjà fait beaucoup pour retirer l’excès de soutien monétaire et se félicite de la fin de l’assouplissement quantitatif.
  • Les futures hausses de taux dépendront des développements à venir sur le front de l’inflation et de l’impact des hausses de taux passées sur l’activité.

Autrement dit, après une nouvelle remontée de ses taux directeurs de ¾ de points, la BCE semble prête à lever le pied. Si elle dit se préparer à poursuivre le cycle de remontée de ses taux, face à une inflation durablement supérieure à son objectif, c’est, a priori, à un rythme plus graduel que ses deux derniers mouvements de 75 pb chacun.

La banque centrale prend acte de la dégradation du contexte conjoncturel et ajuste sa communication en conséquence. Elle apparaît, au total, moins hawkish que redouté et remet au mois de décembre la question de la réduction des actifs à son bilan, se limitant à ce qui était attendu, à savoir, un ajustement du programme de liquidité des banques, le TLTRO III. De quoi, néanmoins, précipiter une inversion de la courbe des taux de rendement et faire repasser l’euro sous la parité contre le dollar en dépit des mauvais signaux renvoyés par le PIB américain du 3ème trimestre.

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La réduction du bilan de la BCE au menu de cette semaine ?

La BCE l’a déjà annoncé, elle conservera le cap restrictif qui est le sien depuis l’été et relèvera probablement ses taux directeurs de ¾ de point jeudi comme en septembre, de 1,25 % à 2 %, niveau qu’ils n’ont plus connu depuis 2009. Le mouvement est, de fait, largement attendu et, en l’absence de mise à jour de ses prévisions trimestrielles, c’est sur la communication au sujet de sa politique à venir que se portera l’attention. L’occasion pourrait être toute trouvée pour commencer à adresser la question de la réduction de son bilan. L’Allemagne pousse en ce sens et le conseil des gouverneurs pourrait y voir trois avantages : un moyen de consolider son soutien à l’euro au moment où ce dernier profite des anticipations d’un possible pivot de la FED, celui de se substituer à des hausses de taux par trop coûteuses pour la croissance, celui, enfin, de rappeler à l’ordre des gouvernements dont les largesses récentes ne sont pas de son goût. Du dosage de sa communication en ce sens dépendra la perception des marchés sur le caractère plus ou moins restrictif de la posture de la BCE. Face à une inflation qu’elle juge largement hors de contrôle, il semble cependant peu probable que le conseil des gouverneurs laisse beaucoup de place à la surenchère reflationniste des marchés de ces derniers jours.

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Le temps est compté pour la BoJ

L’échec de ses interventions sur les marchés des changes pour stopper l’hémorragie du yen pourrait-il signaler un changement de cap monétaire de la BoJ ? La question se pose indiscutablement après les dernières tentatives du 21 octobre au cours desquelles les montants d’interventions auraient approché le niveau record de 37 milliards de dollars sans quasiment aucun effet sur la devise. La BoJ ne semble pourtant guère préparée à changer son fusil d’épaule et l’inverse constituerait une énorme surprise ce jeudi à l’occasion de son comité de politique monétaire. Ses taux directeurs devraient donc rester inchangés à -0,10 % et son programme d’achat de JGB largement ouvert pour maintenir les taux à 10 ans à moins de 0,25 % comme elle s’y est engagée jusqu’à maintenant. L’obstination de la BoJ a cependant de moins en moins de sens dans le contexte international en présence et finit par être contre-productive. Si ce n’est pas cette fois-ci, on voit mal comment elle pourra longtemps conserver le cap qui est le sien.

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Les marchés plébiscitent la récession à la normalisation monétaire

C’est bien le message de ces derniers jours qui justifie notamment les réactions positives à la mauvaise moisson des PMI du mois d’octobre et à l’annonce de l’arrivée de Rishi Sunak au 10, Downing Street à Londres, aujourd’hui, pressé d’effectuer un tournant en faveur de la rigueur budgétaire. L’enthousiasme ne durera sans doute qu’un temps, celui nécessaire pour avoir une idée plus précise de la récession qui menace et de ses effets sur les résultats des entreprises. Peut-être ne passera-t-il même pas la semaine avec une BCE attendue des plus « hawkish » mais la réaction des marchés pointe clairement le dilemme de la situation en présence qui ne souffrira pas longtemps les contradictions d’un policy-mix dans lequel s’entrechoquent les objectifs budgétaires et monétaires .

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Inflation, récession, chute du GBP, la place laissée vacante par L.Truss ne fait pas envie

Après la nouvelle accélération des prix de mardi, ce sont des ventes de détail en fort recul en septembre et une confiance des ménages, toujours extrêmement déprimée en octobre, qui ont été publiées aujourd’hui. Les indices de récession s’accumulent. La BoE, lors de sa dernière réunion, avait averti de cette éventualité, avec une prévision de baisse du PIB dès le troisième trimestre sans pour autant considérer devoir lever le pied en matière monétaire. La crise de ces dernières semaines appelle de fait, une action d’envergure à l’encontre d’une situation conjoncturelle d’ores et déjà très mal en point et dans un contexte politique de crise. Du côté politique, les volontaires à la succession de L. Truss risquent de voir leurs marges de manœuvre quasiment réduites à néant.

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