L’exercice d’équilibriste de J. Hunt

C’est dans un contexte bien peu favorable que sera présenté le premier « mini budget », demain, du gouvernement Sunak : une inflation à plus de 11 %, une baisse du PIB, probablement la première d’une longue série, de 0,2 % au troisième trimestre, et une perte de poids économique du pays symbolisée par le dépassement de la City par la bourse de Paris. Sans oublier un parti conservateur très affaibli après les expériences Johnson et Truss. Malgré le soutien budgétaire qu’appelle, traditionnellement, une période de récession, c’est un budget marqué par l’austérité que prépare J. Hunt afin de restaurer une crédibilité britannique sapée par L .Truss en à peine un mois. Pour l’heure, il est aidé dans sa tâche par les marchés, avec un fort rebond de la livre et un repli des taux des Gilts, qui ont vu dans sa nomination le signe du retour au sérieux budgétaire. Reste à savoir qui portera la plus grande part du fardeau de l’austérité promise et si le gouvernement a retenu les leçons de la crise de 2008, après laquelle la cure d’austérité avait handicapé durablement les services publics et les territoires les plus pauvres. Dans le cas contraire, il risquerait d’ancrer plus encore dans le temps la dépression déjà annoncée par la BoE.

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Encore un peu de boulot pour casser la frénésie de crédit, M. Powell !

Dans la jungle des indicateurs économiques, les choix qu’aura à faire la FED dans les prochains mois seront, de toute évidence, bien délicats et les risques de ne pas prendre les bonnes décisions au bon moment proportionnellement élevés. Les données du jour donnent un aperçu des dilemmes auxquels elle risque de se confronter.

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L’apaisement des tensions sur les prix à la production se confirme à l’échelle mondiale

Manquaient les données américaines pour valider les tendances observées dans plusieurs pays ces dernières semaines, c’est chose faite avec la publication des prix à la production du mois d’octobre et le résultat est peu discutable : les tensions sur les prix en amont de l’appareil productif se détendent. Aux Etats-Unis, le PPI n’a augmenté que de 0,2 % en octobre, comme en septembre selon les données révisées (contre 0,4 % initialement), tandis que l’indice hors énergie et alimentation ressort inchangé, après un mouvement également révisé à la baisse, à 0,2 % en septembre. Sur un an, la décélération du PPI reprend donc, à 8 % après 8,4 % en septembre et 6,7 % pour la partie sous-jacente, contre 7,1 %. Bonne nouvelle également ce matin en provenance d’Allemagne avec un repli des prix de gros de 0,6 % en octobre à l’origine d’une décélération annuelle de 19,9 % en septembre à 17,4 %.  Les prix à la production étant généralement en avance sur ceux à la consommation, ces tendances sont de bon augure pour l’inflation future et redonnent un peu de crédibilité aux prévisions du consensus et des banques centrales d’un net apaisement des tensions inflationnistes en 2023.

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Ça ne s’améliore pas en Asie

Japon comme Chine ont publié une batterie de données conjoncturelles ce matin, dans l’ensemble, encore très médiocres et toujours largement impactées par les problématiques sanitaires. Au Japon, le PIB du troisième trimestre a reflué de 0,3 % au lieu de l’amélioration escomptée d’à peu près autant. La reprise des sorties touristiques du pays, venue enfler les importations, n’a probablement pas aidé mais on note surtout la faiblesse de la demande domestique et la détérioration accélérée des données avancées sur ce front en octobre. Par ailleurs, la croissance des exportations est très en retrait de ce que la chute du yen aurait pu laisser supposer. Il faut dire que le premier partenaire du pays, la Chine, n’a guère constitué de support et que, là encore, les indices avancés de la croissance de fin d’année ne sont pas de meilleur augure. En octobre, l’activité industrielle chinoise a de nouveau fortement ralenti, de 6,3 % l’an en septembre à 5 %, une évolution en partie explicable par le dégonflement des prix à la production dont la hausse est retombée à zéro, qui reste néanmoins très éloignée des attentes. De son côté, la croissance des ventes de détail est ressortie en repli de 0,5 % l’an en valeur, un bien mauvais signal, bien que, là aussi, en partie explicable par la baisse de sept dixièmes de l’inflation en octobre, à 2,1 %. Toujours ‘sous cloche’ pour raison sanitaire et happés par les méfaits de la crise immobilière, les ménages chinois n’ont ni les moyens ni le cœur pour faire mieux, à en juger par le bas niveau de leur confiance. La situation des deux plus grands pays d’Asie est, décidément, difficile à réconcilier avec les attentes que la région suscite.

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L’inflation sous-jacente américaine sur un plateau ; reste maintenant à en descendre.

L’inflation du mois d’octobre offre quelques bonnes nouvelles aux Etats-Unis. Malgré le rebond de l’énergie et une hausse mensuelle de l’indice des prix à la consommation encore relativement soutenue, de 0,4 %, l’inflation annuelle a ralenti d’un demi-point, à 7,7 %, s’éloignant un peu plus de son pic de 9,1 % du mois de juin. Plus important, les composantes sous-jacentes ont augmenté moitié moins vite qu’au cours des deux derniers mois, de 0,3 %. Après s’être tendu à 6,6 % en septembre, le taux d’inflation sous-jacent est ainsi retombé à 6,3 %, son niveau d’août. Satisfécit, donc, pour le mois écoulé. Le plateau de l’inflation sous-jacente semble se consolider. Reste à en descendre. C’est sur ce mouvement que la FED se montrera, sans doute, exigeante quand bien même ces résultats lui redonnent un peu plus de latitude sur la cadence de ses prochains mouvements de hausse des Fed Funds et libèrent, par là-même, la pression sur les autres banques centrales, avec un dollar en net repli, de retour sur ses niveaux de la mi-août.

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La Banque d’Angleterre un pas en avant, deux pas en arrière, fait rechuter la livre !

Mais pourquoi, diantre, la Banque d’Angleterre s’est-elle fendue de ce commentaire qui laisse entendre qu’elle s’apprête à lever le pied plus tôt, ou plus vite, que ne l’anticipent les marchés ? Si le but était de rassurer pour estomper les effets de sa décision du jour, d’une remontée de ¾ de point de son taux directeur à 3 %, la plus forte en 30 ans, c’est raté ! Cette seule remarque vaut à la livre de s’effondrer à nouveau, à 1,1182 USD, quand elle avait dépassé 1,16 USD il y a une semaine et aux taux longs de s’envoler de nouveau, au risque de réveiller les tensions qui s’étaient manifestées le mois dernier.

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« Pas de place pour la complaisance, les taux monteront plus que prévu », J. Powell

Toute la communication du président de la FED est dans ce titre, inspiré de sa conférence de presse. Malgré une nouvelle hausse de ¾ de points des Fed Funds, à 4 %, la FED n’envisage pas de pause, quant au ralentissement du rythme de hausse de ses taux, oui, il y aura un moment où cette question se posera mais il est trop tôt et ce moment-là ne signifiera pas forcément un arrêt du processus. En l’occurrence, les récents développements inflationnistes incitent plutôt la FED à considérer que le point final de la hausse de ses taux directeurs sera plus élevé qu’envisagé en septembre. En d’autres termes, J. Powell préannonce une révision des « Dot Plots » lors du FOMC de décembre sans sembler avoir d’idée prédéterminée sur le degré de changement à venir ni sur la capacité de la FED à correctement anticiper jusqu’où elle devra, in fine, aller. Une chose est claire néanmoins, la FED dit vouloir retrouver une neutralité des taux réels sur l’ensemble de la courbe. L’inertie des taux longs que J. Powell explique par les anticipations erronées des marchés sur sa politique à venir est, dès lors, perçue comme contrariante, jouant comme un frein à la diffusion de sa politique monétaire aux conditions de crédits des agents économiques qui se financent à moyen et long terme. Face à cette réalité, la FED pourrait être amenée à considérer deux options : (1)Modifier substantiellement ses projections afin de créer un choc suffisant à la hausse des taux de moyen et long terme. (2) Accroître le programme de réduction de son bilan.

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La FED, le Saint Pivot et le dieu Tirésias

Pivotera, pivotera pas… L’idée d’un « pivot » de la FED, a commencé à germer cet été et a progressivement pris de plus en plus d’importance sur les marchés, rythmant les phases successives de regain d’appétit pour le risque et de stress plus ou moins profond des marchés de taux, de changes, d’actions et des matières premières. L’idée aurait pu être ensevelie sous la déferlante de nouvelles toutes aussi contrariantes les unes que les autres mais elle a résisté et, aujourd’hui, tellement entretenue par les avertissements sur les risques à poursuivre la cadence des hausses de taux de cet été qu’il en devient difficile d’imaginer que la FED ne s’y plie… du moins que les marchés aient une autre lecture de ses décisions de ce mercredi. Si la FED relève ses taux de ¾ de points, ils y verront sans doute l’évidence que ce sera le dernier mouvement de cette ampleur. Si elle ne procède qu’à ½ point de hausse, ce sera le pivot avant l’heure… Ainsi, sauf, un changement radical de ses perspectives pour 2023 que contiendraient les ‘dots’, les chances que les marchés continuent à voir midi à leur porte semblent assez importantes. La FED les prendra-t-elle à revers ? Réponse demain mais à trop se focaliser sur la perspective d’un pivot immédiat, on risque d’oublier l’essentiel : l’inflation et ce que pourrait provoquer un ralentissement effectif des hausses de taux sur les marchés financiers. Or, il semble de plus en plus évident qu’il y ait là une bonne partie de l’équation inflationniste en présence.

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