Jusqu’où ira le rétropédalage de J. Powell ?

L’’incompréhension suite au dernier FOMC incite à la prudence (voir « Les étrennes avant l’heure de J. Powell : Noël au balcon, Pâques au tison? »). J. Powell pourrait-il ne modifier qu’à la marge son discours et se contenter d’attendre la mise à jour du scénario trimestriel de la FED dans six semaines pour être plus précis ? L’hypothèse est fragile. La probabilité implicite d’une baisse des Fed Funds à l’occasion du prochain FOMC avoisine encore 50 % (46 % exactement) sur les marchés à terme, J. Powell devrait donc avoir à cœur de faire évoluer davatage ces anticipations et d’apparaître, de ce fait, plus restrictif et plus soucieux de prendre son temps qu’en décembre. Sa tâche ne devrait pas être compliquée, a priori : la croissance du PIB a de nouveau surpris positivement, le taux de chômage ne remonte que très graduellement et les marchés financiers ne renvoient pas l’image d’un stress particulier. Parviendra-t-il, néanmoins, à rectifier le tir sans mettre en péril les dotplots du mois de décembre et risquer de verser du côté hawkish ? L’exercice n’est pas gagné.

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Message colombe de BCE et déflateur du PIB américain font refluer les taux

Les marchés n’ont pas attendu la conférence de presse de Mme Lagarde pour prendre ce qu’ils attendaient de la communication de la BCE, en l’occurrence, une nette inflexion du ton du communiqué relativement au mois de décembre, lequel, s’il ne mentionne pas de futures baisses des taux, est suffisamment clair pour convaincre : la BCE est confortée dans ses perspectives de repli de l’inflation, elle constate l’efficacité de sa politique sur la demande et le bon relai des hausses de taux dans les conditions de financement. Bien que, toujours, « data dependant », le message de Mme Lagarde est sans ambiguité, la présidente de la BCE nuançant, au passage, les propos de son chef économiste de la semaine dernière en rappelant, que si les salaires étaient suivis de près, ils n’étaient qu’un indicateur parmi de nombreux autres que la BCE surveille et, qu’en l’occurrence, la plupart de ceux-ci, y compris ces derniers, allaient dans le sens d’une modération de l’inflation.
Dont acte. Si mentionner une baisse de taux est encore interdit à Mme Lagarde, tout est dans son discours pour envisager que la BCE prépare le terrain en ce sens, y compris ses commentaires sur les perspectives très timorées de croissance, dont notamment le durcissement des politiques budgétaires. A peine le communiqué publié, les taux à deux ans décrochaient, avant de poursuivre leur tendance au repli tout au long de la conférence.

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La BCE devrait confirmer la baisse de taux à venir, toute la question est quand

L’essentiel a déjà été formulé par Mme Lagarde la semaine dernière : la BCE devrait abaisser le niveau de ses taux directeurs cette année. Un pas a donc, déjà, été franchi par rapport à sa posture du mois de décembre lorsqu’elle refusait d’aborder la question, laquelle n’avait, selon ses dires, même pas été évoquée lors du dernier Conseil de politique monétaire. Reste la délicate question du timing de cet assouplissement et la manière dont elle sera adressée. La position du chef économiste de l’institution, Philip Lane, est apparue rigide la semaine dernière, ce dernier arguant du fait que la BCE ne pourrait agir qu’après avoir connaissance des données attendues au mois de juin, en l’occurrence celles des salaires. Voilà qui semble bien éloigné, au vu des attentes des marchés et, plus encore, de la médiocrité de la conjoncture ambiante, en particulier en Allemagne où crise industrielle, crise immobilière et crise politique forment un cocktail de plus en plus préoccupant. Mme Lagarde s’est montrée moins précise, mais pas forcément plus ouverte à une action plus précoce. Campera-t-elle sur cette position jeudi ou le conseil des gouverneurs lui offrira-t-il l’option d’apparaître un brin plus flexible ? C’est toute la question et ce qui pourrait faire toute la différence pour les anticipations des marchés

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C. Lagarde, muselée par les « hawks » du conseil de la BCE, peine à convaincre

Madame Lagarde a été fidèle à la tradition de la BCE, un brin plus austère, même, que ce que nous avions envisagé. Les plus faucons du conseil des gouverneurs ont-ils été agacés par le changement de posture de la Fed, trop précoce à leurs yeux ? Ce n’est pas impossible. Toujours est-il qu’il que la communication de C. Lagarde a clairement pris le contrepied de celle de J. Powell, précisant notamment que le sujet de possibles baisses des taux n’avait même pas été évoqué lors le conseil de ce mois-ci et omettant de mentionner la chute des anticipations d’inflation des marchés, indicateur pourtant regardé de très près habituellement. On avait envisagé que la BCE ne voie pas d’un bon œil l’accélération du changement des anticipations de politique monétaire de ces dernières semaines et qu’elle cherche, de ce fait, à en temporiser le mouvement. C’est bien ce qui ressort de ce rendez-vous de fin d’année, à une nuance près : la BCE n’a guère convaincu. Si les taux à deux ans allemands ont, effectivement, regagné un peu du terrain perdu après la réunion de la Fed, ils terminent la journée en repli de quasiment 10 points de base, à 2,54 %, signalant avec plus de conviction encore les perspectives d’un net repli à venir des taux directeurs de la part des marchés. Sauf sur les marchés des changes sur lequel l’euro s’est envolé à quasiment 1,10$ (de 1,2 %), la communication officielle de la BCE ne semble guère prise en considération.

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Les étrennes avant l’heure de J. Powell : Noël au balcon Pâques au tison ?

C’est une chose de considérer que la Fed retrouvera d’importantes marges de manœuvre pour baisser ses taux en 2024, comme l’illustrent, sans surprise, les changements apportés par ses membres à leurs prévisions. C’en est une autre que de s’engager dès aujourd’hui sur le terrain de futures baisses des Fed Funds, après, d’ores et déjà, une chute des taux longs de l’ampleur de celle de ces dernières semaines. La Fed aurait, en effet, pu être tentée de temporiser la chute des anticipations de taux, le temps, au moins, de pouvoir en apprécier les conséquences sur l’économie américaine. Tel n’a pas été son choix.

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La FED crée la surprise : plus qu’un statu quo, J. Powell passe en mode pause

Comme largement anticipé et pré-annoncé par J. Powell il y a deux semaines, la FED a laissé inchangé le niveau des Fed Funds, à 5,25 %-5,50 %. Restait néanmoins les incertitudes sur la manière dont elle verrait les choses pour la fin de l’année et au-delà, après une série d’information plutôt contrariantes. C’est là qu’elle surprend. Malgré un début de communiqué plutôt hawkish « les indicateurs récents suggèrent que l’activité économique a progressé à un rythme soutenu au troisième trimestre. Les créations d’emplois ont ralenti depuis le début de l’année, mais restent fortes, et le taux de chômage est resté faible. L’inflation reste élevée. Le système bancaire est solide et résilient… », c’est sur la suite que J. Powell va construire un argumentaire nettement moins agressif, en l’occurrence, sur les effets encore à venir d’un haut degré de restriction monétaire sur les ménages et les entreprises. La Fed considère, manifestement, que le resserrement monétaire est dorénavant suffisant pour continuer à infuser ses effets sur l’emploi et l’inflation futurs et ses critères d’appréciation évoluent. La remontée des taux longs n’y est pas pour rien, quand J. Powell mentionne bon nombre de risques sur les perspectives, dont un possible shutdown de l’administration. Mais c’est sur une possible amélioration du potentiel de croissance de l’économie américaine qu’il appuie, surtout, son raisonnement, ce qui le conduit, notamment, à minimiser l’importance du bas niveau du taux de chômage sur l’inflation.

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Dans l’inconfort de la FED, un FOMC pour rien

Le 19 octobre, moins de deux semaines après l’éclatement du conflit entre Israël et le Hamas, J. Powell s’est montré particulièrement prudent devant le Club économique de New York. Face à la montée des risques géopolitiques et aux difficultés à déchiffrer les tendances de la conjoncture américaine, son message était clair : la FED se devait d’agir avec précaution et prolongerait son statu quo le 1er novembre. Son intervention a, de facto, conduit à la quasi-disparition des anticipations d’une nouvelle hausse des Fed Funds d’ici la fin de l’année, en dépit des projections du FOMC d’un mois auparavant.

Le cycle de hausse des taux semblait donc avoir touché son terme et, quand bien même, les marchés avaient intégré qu’une baisse des taux ne serait pas immédiate, ils se mirent en ordre de marche, favorisant l’anticipation d’une réduction progressive des Fed Funds à partir de l’été 2024, qui permit une stabilisation des taux à 10 ans. Sauf que depuis, ni le conflit dans la bande de Gaza ni les données économiques n’ont apporté d’eau au moulin de J. Powell. Malgré les tensions croissantes, le conflit ne représente pas un risque imminent pour l’économie américaine à ce stade et, côté conjoncture, la robustesse de la croissance ne cesse de surprendre. Or, les résultats sur le front de l’inflation appelleraient, à l’évidence, une plus grande réserve que celle exprimée par J. Powell il y a deux semaines… La tâche ne sera donc pas des plus évidentes ce mercredi, la FED risquant soit de prendre les marchés à revers en contredisant les dires de son président, soit de paraître trop laxiste, ce qui pourrait in fine se traduire par un exercice de grand style, sans réelle direction, histoire de gagner du temps d’ici au prochain FOMC de décembre.

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Mme Lagarde : « we are holding »

Le ton du communiqué de la BCE a préparé le terrain avant la conférence de sa présidente: ne laisser transparaître aucun élément susceptible de laisser place à la formation d’anticipations d’un possible assouplissement de la politique monétaire à venir. Cet objectif implique une posture bien calculée. Ainsi, au lieu de se satisfaire des résultats sur l’inflation, en forte baisse et amenée à suivre sa tendance des mots même de Mme Lagarde, cette dernière choisit d’insister sur son niveau encore trop élevé et sur la ferme intention de la BCE de la ramener à 2 %. Par ailleurs, plutôt que de souligner de quelconques préoccupations sur la croissance, dont elle reconnait, là encore, que la transmission monétaire jouant pleinement son rôle, les perspectives se détériorent, la présidente de la BCE préfère souligner l’effet supposé salvateur à venir de la baisse de l’inflation sur le pouvoir d’achat des ménages…

Jusque là, le discours est assez aisé. Le degré de confort baisse, cependant, assez notablement lorsque Mme Lagarde commente les résultats de l’enquête BLS auprès des banques et le durcissement des conditions de crédit qui en ressort. Interrogée sur ce point, elle insiste : la transmission de la politique de la BCE est forte, en particulier dans le secteur bancaire, ce qui affecte le crédit, pas seulement du fait d’une réduction de la demande, mais parce que les banques referment le robinet. Les entreprises s’en ressentent et l’immobilier aussi.

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