Le symbole envoyé par l’UE est fort mais le compte n’y est pas encore pour une relance

Face aux risques auxquels sont exposés les économies et l’avenir européen, la signature de l’accord de l’UE-27 de ce jour est indiscutablement un événement réconfortant doté d’une valeur hautement symbolique : la concrétisation d’une possible cohésion que l’on désespérait de voir aboutir après près de dix ans d’attente. Vient ensuite le temps du décompte et du nécessaire travail d’estimation de l’enveloppe dédiée aux défis provoqués par la crise sanitaire. Il en résulte un sentiment de déception qu’alimente le risque évident du possible gâchis d’une initiative historique faute d’une concentration suffisante des efforts envisagés !

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L’espoir européen semble à portée de main. N’est-il vraiment pas permis?

A l’occasion d’un échange avec une journaliste sur les perspectives de rebond conjoncturel des différentes régions du monde, je me suis surprise à formuler l’idée que l’Europe puisse constituer l’un des meilleurs partis. Il y a tellement longtemps qu’une telle perspective ne s’était offerte qu’elle surprend même son auteure. Comment la justifier ?

Le raisonnement tenait en deux points.

1-  La maitrise de la maladie conditionnerait le calendrier de sortie de crise ; l’Europe s’en sortait plutôt bien à ce stade. L’Asie du sud, encore mieux, mais cette dernière retrouverait difficilement une situation assainie tant que l’épidémie sévissait dans trop de pays dont son activité dépend.

2-  Les initiatives contracycliques pendant la crise et les mesures de relance pour préparer la suite donneraient plus ou moins de chance de transformer la sortie de crise en reprise pérenne. Or, là encore, force est de constater, que les mesures anti-crise européennes ont été d’une inédite efficacité, au point parfois de faire oublier la réalité du choc subi. Manquait toutefois l’assurance de politiques aussi enhardies au sortir de l’épidémie. Les mesures de sauvegarde ont tellement aggravé la situation financière des entreprises et des États que le risque que l’économie européenne s’englue à l’avenir dans une déflation chronique ponctuée de crises à répétition était encore largement dominant. Restait cependant l’espoir que la prise de conscience de la gravité de la situation dont témoignait l’initiative de relance franco-allemande l’emporte et fasse bouger les lignes de la solidarité européenne.

Cet espoir qui semblait à portée de main en début de semaine s’évapore peu à peu à l’approche du sommet européen. Or, s’il est interdit d’espérer, à quoi bon croire en l’Europe ?

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L’industrie française marque quelques points

La production industrielle française a progressé de 19,6 % entre avril et mai et de 22 % pour l’industrie manufacturière, soit une récupération presque intégrale des chutes de respectivement 20,6 % et 22,3 % du mois d’avril. Reste que les gros retards du début d’année sont loin d’être comblés et qu’en moyenne au cours des trois derniers mois, les pertes manufacturières sont toujours de 26 %. La France ne fait donc guère mieux que l’Allemagne où la production n’a augmenté que de 10 % en mai malgré ce meilleur résultat mensuel. L’écart par rapport à mai 2019 est de -25 %, contre -24 % outre-Rhin. Le plus faible niveau des stocks et la moindre dépendance à la demande internationale pourraient néanmoins offrir à l’industrie française un terrain plus favorable qu’outre-Rhin dans les mois à venir.

 

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Lent déconfinement pour l’industrie allemande

Déconfinement oblige, le mois de mai est franchement meilleur qu’avril, avec une hausse de 10 % des commandes et de la production manufacturières en Allemagne. Reste que ce rebond est loin de combler la chute des deux derniers mois et que le recul par rapport à mai 2019 est de 29 % pour les commandes et de 20 % pour la production. Une simple question de temps, avant que les effets de la crise ne se résorbent, presque automatiquement ? Pas si sûr, au vu des obstacles qui se présentent sur la voie de la reprise.

 

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Emploi américain : pas de scoop, de la spec !

Chaque statistique économique semble offrir une nouvelle occasion spéculative à des marchés qui ne prennent pas la peine de remettre en perspective les données post-confinement, forcément meilleures que celles d’avril ou même de mai. Les créations d’emplois salariés ont donc atteint un niveau mirobolant de 4,8 millions aux États-Unis en juin, après avoir déjà enregistré une hausse record de 2,7 millions en mai. Qu’importe que 14 millions d’emplois manquent à l’appel depuis février, les marchés achètent la nouvelle, qui plus est, avec un chiffre meilleur qu’anticipé.

 

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Omnipotence des banques centrales, capitalisme financier et capital productif

A l’heure où le pire de la crise provoquée par la pandémie de coronavirus semble dépassé, les incertitudes sur « l’Après » restent considérables. L’onde de choc provoquée par les mesures de prévention sanitaire a créé des dégâts majeurs et rendu plus menaçantes les faiblesses préalablement existantes de l’économie mondiale. Pour parer aux risques extrêmes, gouvernements et banques centrales ont usé de moyens exceptionnels dans des proportions souvent inédites, avec un effet incontestablement salvateur à court terme. Cependant, ces réactions ne suffiront vraisemblablement pas à remettre en bon ordre de marche la situation économique mondiale, comme le soulignent d’ailleurs, les projections des grandes institutions internationales et des banques centrales. Face à l’envolée de la dette des États et des entreprises consécutive à cette nouvelle crise, un point fait néanmoins consensus : les banques centrales poursuivront, pour longtemps encore, leurs politiques quantitatives.

Cette évidence justifie à bien des égards le retour de l’optimisme sur les places financières. Les conséquences de ces pratiques monétaires sont, toutefois, assez largement inconnues sur le long terme. Censées faciliter le financement des économies et, idéalement donc, l’investissement productif qui serait nécessaire à l’amélioration du socle structurel de la croissance, elles ont échoué jusqu’alors et l’explosion des liquidités qui se profile ne semble pas avoir beaucoup plus de chances de succès en la matière. Plus encore, leur effet stimulant sur les prix des actifs finit par détourner le capital de la sphère économique au lieu de l’enrichir, ce qui alimente un puissant mécanisme de montée des inégalités.

Rompre cette mécanique ne pourra venir des banques centrales mais d’initiatives politiques de très grande envergure. Malgré le moyens exceptionnels déployés ces dernières semaines, nous n’y sommes pas encore.

 

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Omnipotence des banques centrales, capitalisme financier et capital productif

A l’heure où le pire de la crise provoquée par la pandémie de coronavirus semble dépassé, les incertitudes sur « l’Après » restent considérables. L’onde de choc provoquée par les mesures de prévention sanitaire a créé des dégâts majeurs et rendu plus menaçantes les faiblesses préalablement existantes de l’économie mondiale. Pour parer aux risques extrêmes, gouvernements et banques centrales ont usé de moyens exceptionnels dans des proportions souvent inédites, avec un effet incontestablement salvateur à court terme. Cependant, ces réactions ne suffiront vraisemblablement pas à remettre en bon ordre de marche la situation économique mondiale, comme le soulignent d’ailleurs, les projections des grandes institutions internationales et des banques centrales. Face à l’envolée de la dette des États et des entreprises consécutive à cette nouvelle crise, un point fait néanmoins consensus : les banques centrales poursuivront, pour longtemps encore, leurs politiques quantitatives.

Cette évidence justifie à bien des égards le retour de l’optimisme sur les places financières.

Les conséquences de ces pratiques monétaires sont, toutefois, assez largement inconnues sur le long terme. Censées faciliter le financement des économies et, idéalement donc, l’investissement productif qui serait nécessaire à l’amélioration du socle structurel de la croissance, elles ont échoué jusqu’alors et l’explosion des liquidités qui se profile ne semble pas avoir beaucoup plus de chances de succès en la matière. Plus encore, leur effet stimulant sur les prix des actifs finit par détourner le capital de la sphère économique au lieu de l’enrichir, ce qui alimente un puissant mécanisme de montée des inégalités.

Rompre cette mécanique ne pourra venir des banques centrales mais d’initiatives politiques de très grande envergure. Malgré le moyens exceptionnels déployés ces dernières semaines, nous n’y sommes pas encore.

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Le grand mirage des bourses émergentes

Les bourses du monde émergent caracolent depuis leur point bas du 23 mars, jour où le président de la FED a annoncé le déploiement de l’artillerie lourde pour faire face aux méfaits du coronavirus. En monnaie locale comme en dollar, l’indice MSCI émergent s’est adjugé une progression de 30 %, identique à celle du STOXX 600 européen et inférieure d’à peine 10 % au S&P500. Alors que l’épidémie de Covid-19 fait des ravages et continue à se propager à vive allure dans la plupart des régions en développement, les pays les plus durement frappés sont précisément les plus performants en matière boursière. En Argentine, Brésil, Afrique du Sud, Inde ou Chili, les indices de référence ont progressé beaucoup plus nettement que dans les pays du sud de l’Asie, aux situations économiques plus saines et souvent beaucoup moins impactés par la pandémie. Comme sur le reste du marché, l’appétit des investisseurs pour le risque émergent semble bien outrancier au regard des perspectives qui sont celles de ces économies aujourd’hui ; la situation ne devrait pas pouvoir s’éterniser.

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