Décollage de l’économie allemande

Les commandes à l’industrie allemande ont augmenté de 4,2 % en septembre, après une baisse de 5,4 % en août et deux nettes hausses, d’environ 4 % également, en juin et juillet. Résultat, sur l’ensemble du troisième trimestre, les ordres se sont accrus de 4,1 %, leur plus forte hausse depuis trois ans, pour une progression annuelle légèrement positive de 0,7 % pour la première fois depuis le début de 2022. Ces dernières informations s’ajoutent à celles déjà disponibles d’une nette amélioration du climat de confiance des consommateurs et de leurs dépenses et complète le diagnostic d’un environnement définitivement plus clément.

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L’automobile allemande miraculée ?

La production automobile allemande a rebondi de quasiment 20 %, selon les données officielles, en août, autorisant une progression inattendue de 2,9 % de la production industrielle et de 3,4 % de sa composante manufacturière. Pour une surprise, c’en est une, au lendemain de la publication d’une chute de 4,8 % des commandes à l’industrie pour le même mois.
Si l’envie d’applaudir à cette prouesse ne manque pas, tant on préfèrerait pouvoir compter sur l’industrie allemande plutôt que l’inverse, les raisons de ne pas être convaincu sont bien trop nombreuses, quand, par ailleurs, on le sait depuis ce matin, la Chine ne viendra pas en aide aux industriels européens. Contrairement à ce qu’avaient laissé entendre un certain nombre de déclarations des autorités chinoises il y a deux semaines, le gouvernement n’a annoncé aucune mesure de soutien spécifique pour soutenir l’économie du pays, au sujet de laquelle il semble ne pas douter de sa capacité à remplir son carnet de route d’une croissance de 5 % cette année… Mais d’où donc, pourrait, alors, venir le renfort ?

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Les détails du PIB allemand et l’IFO ferment la porte aux espoirs de reprise

Le PIB allemand, en seconde lecture, a été confirmé en baisse de 0,1 % au deuxième trimestre, après une hausse de 0,2 % en début d’année. Hors stocks, le recul est plus important encore, de 0,4 %. La fragile reprise post-covid s’est interrompue dans le courant de l’année 2022 et n’a, depuis, retrouvé aucun momentum significatif. Ainsi, le PIB atteint à peine le point haut du troisième trimestre 2019. Mais surtout, les détails délivrés ce jour décrivent un enlisement des plus préoccupants, tant sur le front de la consommation, de l’immobilier et, plus encore, des dépenses d’investissement, qui face à un environnement, pénalisé par la détérioration du contexte international et l’appréciation de l’euro ne laisse guère de place pour la reprise escomptée, comme souligné, d’ailleurs, par la dernière enquête IFO.

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+12pb ce matin : les taux à 2 ans saluent la chute de 1,5% de la production allemande !

Le PIB allemand a reflué de 0,1 % en moyenne en 2023, en raison d’une chute de 0,3 % au dernier trimestre et malgré une révision à la hausse du début d’année. Du côté de l’industrie, secteur moteur de l’économie, la production manufacturière a enregistré huit mois de baisse sur les douze de l’année écoulée pour terminer l’année sur une contraction trimestrielle de 2,2 %. En décembre, l’activité manufacturière s’est repliée de 1,5 % après, déjà, une baisse de 0,4 % en novembre. Sur 12 mois, la chute se chiffre à quasiment 4 %, bien au-delà du recul moyen sur l’ensemble de l’année, de 0,8 %. L’industrie allemande ne va décidément pas bien et surtout pas mieux, contrairement à ce que nous disent les directeurs d’achats.
Le léger rebond automobile en toute fin d’année risque de s’avérer particulièrement précaire au vu des niveaux de commandes adressées au secteur et des données préliminaires de janvier. Plus généralement, les commandes à l’industrie ont été sauvées, en décembre, par les ordres exceptionnels. Hors ces derniers, leur évolution est une nouvelle fois en retrait de 2,2 %. Si l’on ajoute à cela la récession du secteur de la construction, le momentum de l’économie allemande n’est, assurément, pas bon.
Malgré cet environnement de plus en plus préoccupant, la BCE freine encore des quatre fers pour ajuster sa politique monétaire. C’est un sujet !

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Le cercle vicieux allemand

Avec la baisse de l’inflation et la baisse des taux d’intérêt, l’économie allemande pouvait espérer une année 2024 un peu meilleure que 2023. L’institut IFO, dans ses prévisions de jeudi dernier, tablait sur une hausse du PIB de 0,9 %. Notre propre scénario envisageait une croissance de 0,5 %, certes modeste, mais plus encourageante que la contraction de 0,3 % attendue pour cette année. Malgré tout, les éléments contrariants se multiplient.

  • Après les PMI, les indicateurs IFO du climat des affaires se sont de nouveau repliés. L’indicateur composite est retombé de 87,8 à 86,5 points entre novembre et décembre, sous l’effet d’une dégradation dans l’industrie, la construction et le commerce, seuls les services se maintenant à peu près à flot, avec un solde d’opinions toutefois légèrement négatif. Avec des indicateurs d’ores et déjà très faibles, ces nouveaux replis mettent largement à mal les espoirs de reprise nés des statistiques des mois précédents.
  • Dans un tel contexte, les développements budgétaires sont particulièrement malvenus. Le retour du « frein à l’endettement » imposé par la Cour de Karlsruhe a poussé le gouvernement à combler un trou de 17 milliards d’euros dans le budget 2024 par des hausses de taxes et des baisses de dépenses, auxquels s’ajoutent les coupes dans les fonds spéciaux hors budget. Il s’agit, au total, d’une perte équivalente à environ 1,5 % du PIB allemand, sur plusieurs années, particulièrement malvenue pour une économie allemande, déjà en très mauvaise posture.

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L’inflation allemande reflue, le PIB aussi mais moins qu’auparavant…

En attendant les données pour la zone euro, dévoilées demain, l’Allemagne a publié la première estimation de son PIB du troisième trimestre et de son inflation pour le mois d’octobre. Sans surprise, le PIB allemand s’est légèrement contracté, de 0,1 % au troisième trimestre. En revanche les estimations du début de l’année ont été révisées à la hausse, effaçant de facto la récession qui ressortait des données précédentes. La situation n’est pas brillante pour autant, juste moins pire. Quant à l’évolution des prix, elle reste dominée par les effets de base, notamment énergétiques, qui la font passer de 4,5 % à 3,8 %, à l’instar de ce que devraient être les résultats du mois d’octobre pour l’ensemble de la zone euro attendus demain.

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Peu de répit pour l’industrie allemande, encore moins pour la construction

La production industrielle allemande s’est repliée de 0,2 % en août, tandis que sa composante manufacturière a regagné 0,5 %, après deux baisses consécutives en juin/juillet. L’écart entre ces deux mesures provient de la forte contraction de la production dans la construction, de 2,4 %. Quoique celle-ci n’ait rien d’exceptionnel en elle-même, elle s’inscrit dans un contexte plus général, guère favorable au secteur immobilier.
Pour ce qui est de la seule production manufacturière, il est difficile d’extrapoler des tendances à partir d’un seul « bon » mois qui fait suite à deux très mauvais. L’automobile semble retrouver un tout petit peu de vigueur d’après certains indicateurs mais l’ensemble reste très insuffisant.

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Merci les effets de base sur l’inflation et tant mieux si la BCE s’en satisfait

Compte tenu d’importants effets de base énergétiques, la baisse de l’inflation en zone euro est largement garantie pour le mois de septembre. Avant la publication des CPI pour l’ensemble de l’UEM demain, les données allemandes confirment cette prévision. A contrario, les chiffres espagnols, plus sensibles aux variations des prix énergétiques, réaccélèrent. Pour autant, l’inflation sous-jacente montre quelques légers signes d’apaisement dans les deux cas, ce qui devrait conforter la BCE dans son choix d’une stabilisation de ses taux directeurs, d’autant que les effets de base devraient rester importants au cours du mois à venir. Ces derniers pourraient ainsi faire refluer à eux seuls l’inflation d’ au moins un point et demi entre août et octobre.
Restent donc les effets à venir de la hausse actuelle des cours du pétrole, renchéris par la chute de l’euro, dont il est difficile de dire s’ils pourraient recréer une vague d’inflation sous-jacente ou tout l’inverse. En effet, la situation conjoncturelle n’est assurément pas la même aujourd’hui qu’il y a deux ans. Pour l’heure, même si les ménages sont plus inquiets sur l’inflation future, industriels et prestataires de services ne semblent pas enclins à augmenter, de nouveau, leurs prix.

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