Powell-Lagarde, même discours, même combat… ça promet !

Confiance, en apparence, sans limite dans les perspectives de croissance et crise ukrainienne, de facto, avant tout perçue comme un facteur d’inflation additionnel. Le message de la FED, comme celui de J. Powell, a rarement été aussi clair : le temps est venu de durcir les conditions de politique monétaire, ce qui assurera de ramener l’inflation dans les clous dès l’année prochaine, à 2,3 % en fin d’année pour les prix à la consommation hors énergie et alimentation.

Pour arriver à cette fin, la FED programme de relever ses taux directeurs jusqu’à 1,9 % d’ici décembre au lieu de 0,9 % envisagé il y a trois mois, soit quatre hausses de taux d’un quart de point supplémentaires qui portent à sept le nombre total de hausses cette année, une à chaque FOMC, le rythme étant susceptible d’être accéléré si la FED le juge opportun. Est-ce pour ne pas être accusée d’être derrière la courbe qu’elle se cale sur les anticipations des marchés ? C’est vraisemblable au moment où s’emballent à nouveau les anticipations de long terme. Comme le dit J. Powell, pas d’inquiétude à avoir, puisque les marchés anticipent déjà ce qu’elle annonce ce soir !

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Vers un zéro pointé pour la consommation américaine au premier trimestre

Conformément aux messages envoyés par l’Université du Michigan, l’inflation américaine est en train de balayer les espoirs de reprise de la consommation escomptés de l’amélioration du contexte sanitaire aux Etats-Unis. De fait, sinon enregistrer les hausses des prix, les ventes de détail, n’ont pas fait grand-chose en février. Leur progression n’a pas dépassé 0,3 % sur le mois ce qui, corrigé de la hausse de 0,8 % de l’indice des prix à la consommation sur la même période, correspondrait à une contraction de 0,5 % en termes réels. Hors essence et achats automobiles, leur variation nominale est d’ailleurs de -0,4 %. Certes, les données de janvier avaient été bien meilleures et ont, de plus, été révisées à la hausse, mais décembre avait été médiocre de sorte qu’en moyenne au cours des trois derniers mois, la hausse des ventes en volume n’aurait pas excédé 0,5 % en rythme annualisé. Alors que les dépenses de consommation ont bien peu de chances de rebondir en mars, au contraire de ce que feront sans doute les prix, la consommation trimestrielle semble bien partie pour afficher une croissance zéro au premier trimestre de l’année, avant même les effets à venir de l’impact du conflit ukrainien et des hausses des taux d’intérêt sur la croissance…

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L’acquis d’inflation américaine 2022 bat déjà celle de 2021, la récession guette

Nouvelle hausse de l’inflation américaine, de 7,5 % en janvier à 7,9 % en février, avec sur le mois une augmentation de 0,8 %, cvs, de l’indice des prix. Sa composante sous-jacente accélère à 6,4 % contre 6 % malgré un léger ralentissement mensuel, à +0,5 % contre +0,6 % en janvier, notamment permis par une baisse des prix des véhicules d’occasion et des biens d’éducation. En février, les prix de l’énergie se sont accrus de 3,8 %, d’ores et déjà beaucoup plus nettement qu’au cours des deux mois précédents, et ceux de l’alimentation de 1 % ; deux postes amenés à enfler davantage l’inflation américaine à brève échéance. Quoiqu’il se passe dans les mois à venir, l’inflation de 2022 marquera un nouveau record. Si les prix se stabilisaient totalement (hors effets saisonniers) entre mars et décembre, l’inflation de 2022 atteindrait, en effet, 4,8 %, un dixième de point au-dessus de celle de 2021 et un plus haut depuis 40 ans, avant même les conséquences du conflit ukrainien…

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ISM manufacturier vs PIB d’Atlanta, deux versions de la conjoncture américaine

L’ISM manufacturier américain a regagné un point en février, à 58,8 ; une bonne nouvelle a priori si ce n’est que le haut niveau de l’indicateur n’a guère fait preuve de fiabilité en matière de croissance effective de l’économie américaine ces derniers temps. Entre novembre et janvier, la production manufacturière n’a quasiment pas évolué malgré des ISM plus élevés qu’aujourd’hui. Une fois encore, ces enquêtes semblent être victimes d’effets de base trompeurs : en février 2021 la production manufacturière avait, en effet, chuté de plus de 3 %…

L’estimation de la FED d’Atlanta pour la croissance du premier trimestre donne un autre son de cloche. Son dernier chiffrage dévisse un peu plus pour ne ressortir qu’à 0,04 %, une bien médiocre performance par rapport aux attentes du consensus qui, bien que modestes, oscillent encore entre 1 % et 3 % r.a., en dépit des effets supposés positifs de l’amélioration de la situation sanitaire et tandis que les effets du conflit avec la Russie sont encore à venir. A la fin de la semaine dernière, le prix du gallon d’essence avait déjà rejoint ses quasi-records historiques de 2014. Le WTI n’était alors qu’aux environs de 95 $ le baril, il est aujourd’hui à plus de 106 $… Au contraire du message des ISM, c’est le risque d’une récession qui pointe à l’horizon.

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Minutes de la FED, ventes de détail et production américaines

Réduction de son bilan à un rythme accéléré par rapport à 2017-2019 et hausse de ses taux plus rapide qu’à partir de 2015, ainsi se résument les principales précisions apportées par les minutes du dernier FOMC de la FED. Sur ces deux points ses prises de positions sont fermes et relativement « hawkish ». Toutefois la FED se garde de toute précision et soumet ses décisions à venir aux résultats économiques, qu’elle juge encore incertains, et aux développements des marchés financiers. Ces dernières nuances ont suffi pour rassurer. Quant aux données publiées plus tôt dans la journée, elles semblent montrer que la conjoncture s’est quelque peu redressée en janvier, au vu des premiers chiffres disponibles et malgré les conséquences de la crise sanitaire sur la mobilité, qui avaient notamment fait dévisser les climats des affaires.

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Croissance américaine : merci les stocks !

Au dernier trimestre de l’année dernière, la croissance du PIB américain est ressortie à 6,9 % en rythme annualisé, selon l’estimation préliminaire ; l’équivalent de 1,7 % en données non annualisées. Bien que supérieur de plus d’un point aux attentes, ce résultat est loin d’être de qualité : l’accumulation des stocks explique à elle seule, en effet, plus des deux tiers de la hausse du PIB, à hauteur de 4,9 points, après 2,2 points au troisième trimestre, quand le PIB s’était accru de 2,3 % r.a.. Si ce phénomène n’est pas anormal compte-tenu de la réduction des stocks en 2020, il camoufle une anémie des autres composantes du PIB incontestablement problématique au moment où la FED s’apprête à durcir sa politique monétaire et où, simultanément, la flambée des prix confisque de plus en plus de pouvoir d’achat. Selon les premières estimations, le revenu réel des ménages aurait été amputé de 5,8 % r.a. au quatrième trimestre, après, déjà, 4,3 % au troisième. L’effet des plans de soutien a, donc, disparu : sur un an, le pouvoir d’achat s’inscrit en repli de 0,3 %. Ces données, sur fond de contraintes sanitaires persistantes et de renchérissement du pétrole ne sont, à l’évidence, pas les meilleures pour ouvrir une période de hausse des taux directeurs sans accroître significativement le risque sur les perspectives économiques.

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La FED ne laissera pas l’inflation s’installer mais doute encore sur ce que cela implique

Lors de sa conférence de presse, le président de la FED est, dans l’ensemble, apparu bien moins convaincu sur les perspectives qu’au mois de décembre. Son diagnostic est, notamment, plus incertain qu’en fin d’année dernière sur les conséquences potentiellement durables de l’épidémie sur la croissance et l’inflation. Sur ce dernier point, la FED continue à privilégier un scénario de détente, une fois les dérèglements liés à la situation sanitaire résorbés, mais ne sait pas dire combien de temps cela prendra, assurant néanmoins qu’elle fera ce qu’il faut pour empêcher que l’inflation ne s’installe et pour la ramener vers son objectif de 2 %. C’est cette partie qu’ont retenue les marchés et qui donne un caractère indiscutablement « hawkish » à son intervention. J. Powell n’avait, dès lors, pas besoin d’être très précis sur les actions envisagées pour déclencher les réactions en chaîne.

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Jusqu’où la FED devrait-elle durcir le ton pour casser la spéculation pétrolière ?

Sans doute n’est-ce pas en ces termes que J. Powell se pose la question de l’action la plus appropriée qu’il doit entreprendre. Il s’agit pourtant bien d’un sujet-clé. Car, si la FED ne parvient pas à casser la surenchère pétrolière et, dans son sillage, celle de la plupart des matières premières, son aptitude à contrer l’inflation risque fort d’être considérablement réduite. Vu sous cet angle, le choix de relever le niveau de ses taux d’intérêt pourrait paraître bien moins approprié que celui d’agir sur son bilan.

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