Chaud devant !

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La France trébuche, l’Allemagne faiblit, les Américains vacillent, le Brésil joue sa balle de match et J. Bullard nous promet des hausses de taux d’ici mars… l’été s’annonce chaud ! 

L’agenda des fusions et acquisitions sera-t-il suffisamment rempli pour continuer à alimenter la confiance des investisseurs ? La partie s’annonce en tout cas serrée à en juger par la tournure des développements économiques et les couacs de communication des banquiers centraux. Revenons sur les éléments les plus perturbants de la semaine écoulée.

– Zone euro : locomotive allemande contre boulet français

– États-Unis : la croissance ne dépassera pas 1,5 %, dans le meilleur des cas, cette année

– Brésil : balle de match

Les responsables de politique économique marchent sur des œufs. Espérons que le message délivré par Mme Yellen le 18 juin sera bien celui retranscrit dans les minutes du FOMC du même jour dont la publication devrait avoir lieu le 9 juillet et que M. Draghi saura être plus convaincant dès sa prochaine conférence de presse de juillet !

États-Unis : stupéfiante valse des étiquettes. Où en est-on ?

En troisième lecture, c’est une contraction de 2,9% en rythme annualisé qu’aurait enregistré le PIB américain au premier trimestre de cette année par rapport au précédent, et non plus de 1 % ou de 0,1 % respectivement chiffré en deuxième et premier chiffrage. L’erreur est de taille ! Si les américains sont coutumiers de révisions importantes, d’ailleurs inévitables, celle-ci est exceptionnelle : la plus forte jamais enregistrée depuis le début de l’historique de ces révisions en 1976.

Cette révision en forte baisse du PIB du premier trimestre a, bien sûr, des effets sur le chiffrage des anticipations de croissance de l’ensemble de l’année 2014 qui sont loin d’être marginaux et pourraient, en particulier, pousser la Fed et le consensus à une nouvelle révision à la baisse du scénario privilégié. C’est donc sur un scénario, une nouvelle fois, nettement inférieur au précédent que Janet Yellen devra communiquer en septembre, vraisemblablement aux alentours de 1,5 %, au lieu de 2,1%-2,3% annoncé le 18 juin. Un tel changement ne peut naturellement pas passer inaperçu ni sur les marchés d’actions, ni sur ceux des Bonds, des changes ou de l’or. Or, si les derniers ont accusé le coup, le peu de cas donné par les marchés d’actions à ce changement de perspectives est dérangeant. Ceci d’autant plus que l’amélioration supposée de la situation depuis le début de l’année reste à valider. Lire la suite…

Qui n’a pas ses “Birks” ? Ou, la mue du Made in Germany

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Distribution, maroquinerie, chaussures… les marques allemandes fleurissent là où on ne les attendait pas. Derrière le nouveau phénomène des Birkenstocks, ces sandales qui semblent bien parties pour s’imposer comme le fleuron de l’été 2014, se dessine un véritable remodelage du Made in Germany.

Loin des biens de l’industrie lourde, des biens d’équipement industriels ou de l’équipement haut de gamme pour la maison, qui ont jusqu’à présent marqué la tradition allemande, les produits de consommation courante et de relativement basse valeur ajoutée occupent aujourd’hui une place de plus en plus grande sur les étals européens. A l’heure où le discours ambiant ne semble plus n’avoir d’yeux que pour les marchés lointains du monde émergent ce constat ne laisse pas indifférent.

 

Révolution culturelle au FMI ?

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Passée presque inaperçue, la recommandation d’une hausse du salaire minimum faite aux responsables américains par le FMI à l’occasion de la révision à la baisse cette semaine de sa prévision de croissance 2014 est, pourtant, intrigante. Il n’est guère dans la tradition de l’institution new-yorkaise, en effet, d’appeler à une hausse des salaires pour améliorer les perspectives économiques d’un pays quel qu’il soit.
Sept ans après le début de la crise économique, cette proposition est-elle révélatrice d’une prise de conscience que les politiques jusqu’alors pratiquées ont échoué et qu’il faut passer à autre chose ? Plusieurs indices pourraient le suggérer, à en juger par les prises de positions et publications de ces derniers mois. La recommandation aux Américains mériterait alors plus d’attention qu’on ne lui en a donnée jusqu’à présent.

T-Bonds – Bunds : pas d’écartement en vue du spread

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A défaut de pouvoir décemment anticiper un scénario rose, les marchés ne manquent pas de ressources pour se réconforter, quitte certaines fois, à envisager l’inédit ou le très faiblement probable. Dans ce registre, sont apparus ces dernières semaines des éléments troublants dans les mises à jour des prévisions d’un certain nombre de maisons, s’exprimant en particulier par l’anticipation d’un creusement exceptionnel de l’écart de taux longs entre les États-Unis et la zone euro. Un scénario, à ce jour, sans doute plus idéaliste que réaliste.

La Fed calme le jeu

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No stress, ainsi pourrait se résumer le message envoyé par la Fed à la suite du FOMC du 18 juin, à travers un communiqué quasiment inchangé par rapport à celui du mois d’avril, ne laissant aucune place aux excès, dans un sens ou dans l’autre. À ce jeu d’équilibriste, dans le contexte particulièrement tendu de ces derniers jours, Janet Yellen s’en est bien tirée.

En calmant le jeu, Janet Yellen permet d’écarter le risque d’embardée à la hausse des anticipations et ouvre la porte à une correction à la baisse des taux à deux ans, dont les niveaux s’étaient dangereusement tendus ces deux dernières semaines.

La constance de la Fed est, par ailleurs, un élément stabilisant, dans un contexte d’incertitudes grandissantes sur le front géopolitique international et, par voie de conséquence, sur celui des prix du pétrole.

Dans l’ensemble la communication d’aujourd’hui renforce notre scénario de faible probabilité de hausse des taux d’intérêt à horizon prévisible. Les interrogations naissantes sur un possible écartement durable des écarts de taux longs entre les États-Unis et la zone euro devraient donc retomber, repoussant également les chances de voir le dollar se réapprécier significativement vis-à-vis de l’euro. Au risque géopolitique et pétrolier près, l’ensemble est plutôt favorable aux actions mais pourrait également se révéler porteur pour l’or, compte-tenu des risques assortis aux développements de la situation en Irak.

Après le flop de la BCE, à quelle branche se rattraper ?

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Trop tardives, insuffisantes ou tout simplement peu crédibles, les annonces de la BCE ont fait un flop. Censées pour de nombreux observateurs faire chuter l’euro, doper les bourses, en particulier les valeurs bancaires et les cycliques, et faire remonter le niveau des taux longs par leurs effets bénéfiques sur les perspectives de la zone euro, les mesures prises par la BCE n’ont pas convaincu : les bourses piétinent, les valeurs bancaires s’essoufflent, les rendements obligataires allemands n’ont quasiment pas bougé et l’euro oscille sur les niveaux qui étaient les siens avant les annonces du 6 juin… Bien sûr, la partie n’est pas forcément perdue mais force est de constater que c’est ailleurs qu’elle se jouera, à savoir : aux États-Unis, en Chine, voire en Irak, ce dernier point constituant, à l’heure où nous écrivons, le risque immédiat le plus préoccupant. Que l’on se tourne d’un côté ou de l’autre, les facteurs réconfortants manquent définitivement à l’appel.

Ground Zero

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La panoplie des mesures annoncées par la BCE sera-t-elle suffisante pour évacuer le risque de déflation et restaurer la croissance en zone euro ? La réponse tient en trois points :

  • L’ampleur effective de ce paquet de mesures,
  • La capacité de réveil de la demande de crédit,
  • Le retour d’un environnement international plus porteur à même de donner aux efforts compétitifs en partie à l’origine du risque déflationniste tout leur sens.

Aucun de ces critères n’étant à ce stade garanti, les marchés ne pouvaient accueillir ces mesures qu’avec réserve.