L’inflation s’affaisse en zone euro… Il en faudra plus pour les ménages mais la BCE pourrait y trouver son compte

A la veille de la publication de l’inflation de mai pour la zone euro, les premières données nationales dessinent une tendance claire : les prix à la consommation ont nettement décéléré en France, en Espagne ou dans les Landers allemands, y compris, la plupart du temps, leur composante sous-jacente. Ce résultat, s’il s’explique en partie par des effets de base d’une année sur l’autre est renforcé par le constat d’une certaine normalisation des évolutions mensuelles des indices de prix.

Ces résultats encourageants n’effacent pas, pour autant, plus d’un an d’une inflation inédite. Les ménages ont été très durement touchés par la flambée des prix et, malgré un léger mieux ces derniers mois, les contraintes de pouvoir d’achat restent entières, comme en témoignent les données françaises de ce matin avec une nouvelle baisse de 1 % des achats réels de biens en avril. L’ensemble devrait finir par convaincre la BCE qu’elle peut lever le pied.

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La conjoncture française franchement mal en point

Déjà peu brillante, la situation française entre la fin du premier trimestre et le début du deuxième paraît maintenant clairement inquiétante au vu de la vague de données de ce matin:

  • Le PIB du premier trimestre a été révisé à la baisse, avec, au lieu d’une croissance nulle, un reflux de 0,2 %, certes surtout dû à un changement dans le calcul des variations de stocks, dont la contribution passe de 0,4 à 0,2. L’acquis de croissance pour 2022 perd donc, lui aussi, quelques dixièmes, à 1,9 % contre 2,2 % auparavant.
  • La consommation des ménages en biens, attendue en hausse par le consensus, déçoit très franchement, à tous les niveaux, avec une baisse globale de 0,4 % …

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En octobre, les Français semblent essentiellement avoir stocké des vivres…

La consommation des ménages français en biens a rebondi de 3,7 % le mois dernier, portant leurs dépenses 2,7 % au-dessus de leur niveau d’octobre 2019. Un rebond en trompe l’œil, alimenté par les achats alimentaires et énergétiques qui ne compense même pas les pertes de septembre durant lequel la consommation avait reculé de 4,4 %.

 

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Consommation des ménages français, plusieurs niveaux de lecture

Tout d’abord, il y a le chiffre brut, en hausse de 37 % en mai par rapport à avril, un record absolu, mais peu surprenant au vu du déconfinement et bien peu significatif au regard du niveau affiché, inférieur de 8 % à celui de mai 2019. Ensuite, il y a la tendance pour le ou les mois à venir : sur ce plan, les enquêtes INSEE incitent plutôt à un optimisme mesuré. Enfin, il s’agit de replacer ces indicateurs dans la perspective des tendances futures de l’économie française, en particulier des évolutions du marché de l’emploi. Sur ce point, l’incertitude est au zénith. Au total, rarement le diction « une hirondelle ne fait pas le printemps » n’aura été aussi approprié qu’à la situation présente.

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Les ménages français ont le moral mais ne consomment pas. Les enquêtes INSEE sont-elles fiables ?

En janvier les dépenses de consommation des ménages français ont reculé de 1,1 % par rapport au mois de décembre, de 1,4 % hors énergie et de 2,7 % pour les seuls biens fabriqués. Si ces mauvais chiffres peuvent trouver une partie de leur explication dans la forte progression du mois précédent, la déception n’en reste pas moins de taille. Au cours des douze derniers mois, les dépenses réelles des ménages se sont repliées de 0,9 % et de 0,2 % hors énergie, une bien piètre performance malgré une confiance proche de ses records des quinze dernières années, un taux de chômage au plus bas depuis plus de dix ans et des mesures fiscales de soutien au pouvoir d’achat. Plus fondamentalement, les signaux erronés renvoyés par les enquêtes INSEE commencent à poser question.

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Les Français ont le moral mais leur porte-monnaie reste fermé !

Bien loin du creux de décembre dernier, les chiffres de confiance des ménages français publiés en début de semaine étaient particulièrement bons, avec une hausse de l’indicateur synthétique de deux points, à 106, un plus haut depuis juin 2017. Hors période électorale, un tel niveau n’avait plus été atteint depuis le début du millénaire. Toutes les composantes, à l’exception de l’opportunité d’épargne, sont ressorties au-dessus de leur moyenne de long terme et la confiance dans la baisse du chômage n’a jamais été aussi forte depuis 27 mois. On aurait tort, à en juger par les données de consommation publiées ce matin, de crier victoire trop vite. En octobre, en effet, les achats des ménages hors composantes énergie et alimentaire, n’ont augmenté que de 0,3 % après avoir chuté de 1,1 % le mois précédent ; résultat, sur un an, leur hausse n’est pas supérieure à 0,9 %, ce qui, malgré tout, est meilleur que le résultat observé sur l’ensemble de leurs dépenses, en repli de 0,2 % au cours des douze derniers mois….

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La consommation reste molle et l’inflation retombe en France  

La hausse de la confiance des ménages français ne se traduit pas encore par une plus grande vigueur de leurs dépenses, en hausse de seulement 0,2 % en avril hors énergie. Au cours du mois écoulé, achats d’énergie et alimentaires ont, en effet, concentré l’essentiel de la dépense. Par ailleurs, après un rebond en avril, le taux d’inflation retombe brutalement, de 1,3 % à 1 %, son plus bas niveau depuis septembre 2017… Après l’effet Pascal du mois dernier, le repli des prix des services suggère un net tassement du taux l’inflation sous-jacente, laquelle, après une remontée ponctuelle à 0,7 % le mois dernier semble bien partie pour ressortir en deçà de ses plus bas des derniers mois, sous 0,5 % l’an… Un ensemble, au total, bien moyen.

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