L’industrie ne va pas mieux, le rattrapage des services s’étiole, sauf en Allemagne

Ralentissement en France et au Royaume-Uni, léger mieux au Japon. Pour chacun de ces pays, la livraison des PMI du mois de mai n’a rien de véritablement surprenant, confirmant le plus souvent ce qui était déjà pressenti, à savoir, globalement, une stagnation persistante de l’activité manufacturière et un essoufflement du rattrapage dans les services. L’exception est allemande où le PMI manufacturier chute de nouveau à un plus bas de 42,9, rarement observé dans son histoire, mais où, a contrario, celui des services gagne encore 1,8 points, à 57,8 points, tout aussi exceptionnel hors périodes de déconfinement de ces trois dernières années. Qu’en tirer comme enseignement ? Difficile à dire. Si l’on est tenté de rappeler que les PMI n’ont pas été les plus fiables des indicateurs en matière de croissance, notamment influencés par des effets prix, l’action du gouvernement allemand porte, peut-être, néanmoins ses fruits. L’introduction d’un tarif unique pour les transports publics, à 49€/mois, a-t-elle contribué à une plus grande mobilité de la population, aux effets dynamisants sur la demande au cours de ce mois de mai rempli d’opportunités ? L’IFO attendu demain nous en dira peut-être davantage mais, dans un contexte où l’industrie a perdu son rôle d’entrainement sur la croissance, l’influence des politiques publiques a tout lieu de prendre de plus en plus d’importance sur la conjoncture. Les indicateurs de ce matin sont moins favorables côté français où le PMI composite perd un point, à 51,4 points, plus en phase avec les retours de l’enquête INSEE du mois dernier qui avaient déjà constitué une première alerte.

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Frémissements sans plus de l’activité US sauf, peut-être, dans l’immobilier

Tant du côté des ventes de détail que de la production, les données concernant le mois d’avril, publiées aujourd’hui, n’offrent pas beaucoup de visibilité sur l’économie américaine, à ceci près qu’elles ne se sont pas dégradées davantage. A défaut d’être synonyme de rebond, avril n’aura, au moins, pas été un mois récessif.

Après un recul en février/mars, les ventes de détail à prix courants ont progressé de 0,4 %, soit autant que l’inflation totale et moins que l’inflation des biens (0,6 %). Dans ce contexte, la consommation réelle des ménages, publiée la semaine prochaine, est sans doute restée relativement stable, en tout état de cause, insuffisante pour effacer les baisses de février et mars.

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L’économie chinoise se languit mais fait le plein des effets de base

+18,4 % en glissement annuel pour les ventes de détail, +13,5 % pour la production de services et un modeste +5,6 % pour la VA dans l’industrie : tels sont les chiffres de l’activité chinoise en avril et ils semblent, à première vue, encourageants.

Néanmoins, les données chinoises sont pour la plupart publiées à prix courants et en glissement annuel. Leur résultat est donc tout autant lié aux évolutions de prix qu’à ce qui s’est passé un an auparavant, en l’occurrence en avril 2022, marqué par une grande faiblesse de l’activité.

Au vu des informations complémentaires à disposition, le bilan qui ressort des données du jour est, en effet, bien moins encourageant qu’il n’y paraît en première lecture.

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Des tendances, enfin, plus convaincantes de désinflation aux Etats-Unis

Les mesures de l’inflation n’ont pas beaucoup évolué aux États-Unis entre mars et avril. Sur un mois, le CPI total a augmenté de 0,4 % après 0,1 %, en raison d’un léger rebond des prix énergétiques, tandis que sa composante sous-jacente a conservé son rythme du mois précédent, là aussi, de 0,4 %. Sur douze mois, en l’absence d’effet de base similaire à ceux de mars, l’inflation totale comme sous-jacente ont seulement perdu un dixième de point, à respectivement 4,9 % et 5,5 %.

Un mois « pour rien », à première vue, avec des résultats toujours très supérieurs aux objectifs de la Fed. Aux détails près du rapport de ce mois-ci qui offrent des signes nettement plus tangibles de décélération de l’inflation sur des postes sensibles, loyers en particulier, et services de transport.

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La FED prête à pivoter mais pour la mauvaise cause ! Les marchés digèrent…

L’intention est à peine voilée. Après avoir relevé, comme largement anticipé, le taux objectif des Fed Funds d’un quart de point, à 5,25 %, la FED s’apprête à marquer une pause dès le prochain FOMC. Si le ralentissement de la croissance, apparemment plus convaincant à ses yeux, a sans aucun doute participé à ce changement de cap, c’est surtout du côté de ses commentaires au sujet de la situation bancaire que se nichent les raisons les plus évidentes à l’origine de ce qui semble constituer une ferme décision. Manifestement, le resserrement des conditions de crédit préoccupe suffisamment les membres de la FED pour détourner leurs regards de l’inflation. A ceux qui en doutaient, J. Powell n’a, d’ailleurs, pas hésité à souligner que la référence à la nécessité de relever les taux davantage avait été retirée du communiqué. Dont acte. Le point haut des Fed Funds est donc probablement atteint, comme nombreux l’avaient envisagé, y compris nous-mêmes, sans forcément imaginer que le verdict soit aussi clairement établi dès ce mercredi.

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Inflation en zone euro : le compte n’y est pas malgré du mieux

L’inflation s’est légèrement tendue en avril en zone euro sous l’effet, anticipé, de la remontée des prix du pétrole et ressort à 7 % après 6,9 %. Sa composante sous-jacente a en revanche cédé un peu de terrain, à 5,6 % après 5,7 %. Maigre satisfécit, donc, avec ce rapport préliminaire. Si le reflux de l’inflation des prix des biens est bienvenu, la hausse mensuelle des prix des services reste, à l’inverse, anormalement élevée et l’inflation annuelle de cette composante véritablement « cœur » n’est certainement pas du goût de la Banque centrale européenne. Phénomène de second tour classique ou entretien de tendances plus durables, il lui faudra manifestement du temps pour se faire une opinion avant de s’engager sur l’orientation à venir de sa politique.

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Déceptions sur toute la ligne pour les PIB européens

Rarement l’Hexagone n’a connu période aussi morne, sur tous les plans. La croissance du PIB n’a pas dépassé 0,2 % au premier trimestre, après un dernier trimestre 2022 révisé à la baisse, à 0. Plus étonnant, la majorité des postes a, quasiment, stagné et les principales contributions sont venues, à la baisse, des stocks, et, à la hausse, du commerce extérieur en l’occurrence du recul des importations. Idem en Espagne, où la croissance de 0,5 % cache également un recul de la consommation des ménages. Mais c’est d’Allemagne que nous proviennent les plus grandes déceptions : malgré des indicateurs mensuels souvent robustes, le PIB y est resté inchangé, après un recul de 0,5 % en fin d’année dernière, là aussi révisé à la baisse, d’un dixième. Seule l’Italie semble faire exception, avec une croissance de 0,5 %, difficile d’en dire plus, à ce stade, sans détail des comptes nationaux.

Après avoir stagné en fin d’année dernière, le PIB de la zone euro ressort en première estimation en maigre hausse de 0,1 %, une bien piètre performance. Excès d’optimisme des climats des affaires, sans doute, une nouvelle fois biaisés par les effets prix, et très mauvais mois de mars expliquent, probablement, les écarts entre les anticipations de croissance et la réalité. Un ensemble, au total, de bien mauvais augure pour la suite.

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PIB US, jusqu’ici tout va bien, M.Powell !

Les données de croissance officielles américaines, à 1,1 % en rythme annualisé, ne rendent pas justice à l’activité du premier trimestre puisqu’elles sont déprimées par les baisses de stocks. Hors ces dernières, la hausse du PIB aurait été de 3,4 % r.a. soit plus de 0,8 % en rythme trimestriel. Bonne tenue de la consommation privée, soutien public, stabilité de l’investissement non résidentiel, contribution positive du commerce extérieur et, même, un léger mieux du côté de la construction… Rien qui ne dévoile de fragilité particulière de l’économie américaine, à rebours des indicateurs de ces derniers temps et de l’envolée du risque de récession vers lequel pointent la plupart des estimations. Comme elle l’avait déjà annoncé lors de ses minutes, la Fed ne trouvera pas dans ces données quoi que ce soit pour justifier une pause à son exercice de restriction monétaire la semaine prochaine et prendra vraisemblablement son temps avant de confirmer qu’elle pivote.

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