Dans le contexte actuel d’euphorie, post adoption de la réforme fiscale le 22 décembre et post digestion de données particulièrement solides de ces derniers mois (voir notre hebdomadaire HDV), les statistiques de cet après-midi sont incontestablement malvenues. Avec seulement 148 000 créations de postes, au lieu de 252 000 en novembre (228K initialement), l’année 2017 termine en-dessous de la moyenne annuelle des 171 000, à un rythme de croissance annuel proche de ses plus bas de l’année, de 1,4 %. Ces données sont donc assez éloignées des promesses en provenance de l’ADP selon lesquelles l’emploi privé aurait augmenté de 250 000 au cours de la même période. Lire la suite…
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Janet Yellen, fidèle à elle-même, passe les rênes à Jay Powell dans la plus grande confusion
La FED, comme très largement anticipé, a relevé le niveau de ses taux directeurs d’un quart de point pour la troisième fois cette année, à 1.50 %.
Plus important :
- elle révise ses prévisions de croissance en hausse sensible, à 2.5 % pour 2018, contre 2,1% prévu en septembre,
- abaisse sa prévision de taux de chômage à 3.9 % pour 2018 et 2019,
- mais ne change rien à sa prévision d’inflation, que ce soit pour l’inflation totale ou sous-jacente (toutes deux attendues à 1,9 % l’an prochain puis 2 % en 2019 et 2020, comme en septembre).
Trois raisons pour lesquelles le vote de la réforme fiscale américaine risque de faire flop
Voilà enfin le premier grand projet de réforme fiscale de Donald Trump en passe d’être adopté avec une réponse des marchés digne des attentes, notamment en Europe. La logique ? On attend de cette réforme qu’elle stimule la croissance américaine, prolonge davantage un cycle déjà exceptionnellement long et offre de facto à la FED des moyens supplémentaires de normaliser sa politique monétaire. Sur le papier, l’adoption de cette réforme serait donc, non seulement positive pour la croissance américaine, mais également pour le dollar, retirant des marchés européens l’épine d’un euro trop précocement renchéri.
Il y a au moins trois raisons d’être prudent par rapport à ce schéma.
La nomination de Jay Powell à la tête de la FED, un facteur de soutien additionnel pour des marchés en surchauffe
L’annonce, sans surprise, de Jérôme Powell à la tête de la FED, en remplacement de Janet Yellen à partir de février, a tout lieu de doper les marchés un peu plus. Connu pour son biais « dovish » au sein du conseil des gouverneurs auquel il siège depuis 2012, Jérôme Powell est en mesure de faire retomber les anticipations de hausse des taux directeurs que les bons résultats économiques récents ont dopées et de tempérer la remontée du billet vert.
Que ces réactions n’aient pas de raisons fondamentales de se développer outre mesure si la situation économique poursuit sur sa voie récente, ne suffit pas à imaginer que les marchés d’actions y soient insensibles. Lire la suite…
Ouragan ou non, l’inflation américaine est absente
Nous avions conclu à la suite des minutes du dernier FOMC que les données sur l’inflation viendraient départager les marchés sur les perspectives de la politique de la FED, c’est apparemment chose faite. La déception sur les statistiques de septembre a brutalement retenti sur les taux futurs, le dollar et les cours de l’or. L’effet des ouragans, censés avoir dopé les prix d’un certain nombre de biens et service, est à ce stade invisible. Hors l’impact de la remontée des prix du pétrole sur ceux des transports, l’inflation américaine reste désespérément amorphe, à 1,3 % pour sa composante hors énergie et alimentation.
John Taylor, un chien dans un jeu de quilles ?
Le président américain semble avoir terminé les consultations des candidats potentiels au poste de gouverneur de la FED en remplacement probable de Mme Janet Yellen, quand bien même la présidente actuelle de l’institution fait encore partie des cinq finalistes. Parmi ces prétendants, le dernier en date, John B. Taylor, professeur de l’université de Stanford, plusieurs fois conseiller économique de la Maison blanche, aurait séduit D. Trump. Célèbre pour la formulation en 1993 de la fonction de réaction de politique monétaire la plus prisée des banques centrales occidentales entre le milieu des années quatre-vingt-dix et la crise de 2008, J. B. Taylor pourrait être perçu comme le garant d’une application stricte de cette règle qui depuis porte son nom, que les républicains avaient un temps pensé imposer à la FED sous le contrôle tutélaire du Congrès.
Minutes du FOMC – Janet Yellen, « hawk » parmi les « doves »
Loin de la détermination affichée par J. Yellen en faveur d’un durcissement des conditions monétaires après le comité de politique monétaire du mois de septembre, les minutes de ce FOMC soulignent une grande indécision des membres de la FED à l’égard du faible niveau persistant de l’inflation et de la nécessité de remonter davantage les taux directeurs avant d’avoir la confirmation que ce phénomène n’est que transitoire. Contrairement à la posture qu’elle semblait occuper jusqu’alors au sein du conseil, la présidente de la FED, J. Yellen, fait figure de « faucon » ; une volte-face qui, au-delà d’être intrigante, sème le doute quant à l’orientation à venir de la politique monétaire américaine.
Inflation, les européens sur le qui-vive. La FED viendra-t-elle calmer le jeu ?
Impatientes de reprendre la voie d’une normalisation de leurs politiques monétaires, les banques centrales vont-elles sauter sur l’occasion de résultats d’inflation un brin mieux orientés en août ? La tentation est palpable. Mark Carney, le Président de la Banque d’Angleterre, se dit dans les starting blocks tandis que de Jens Weidmann, président de la Bundesbank, plaide pour un arrêt du programme d’achats d’actifs de la BCE. La FED viendra-t-elle ajouter de l’huile sur le feu mercredi prochain, comme le suggèrent les anticipations des marchés ou, au contraire, calmer le jeu ? La deuxième option reste, à nos yeux, la plus probable.