«We just need to see more»… La Fed rectifie le tir a minima mais les marchés tanguent.

En dépit d’un communiqué sans conteste moins « colombe » que celui du mois de décembre, la prudence a dominé les propos de J. Powell, un peu comme s’il cherchait à s’excuser de ne pas pouvoir confirmer ce que son discours de la fin de l’année dernière avait laissé entendre. A l’évidence, la Fed ne cherche pas à casser les anticipations de baisse des Fed Funds mais à les temporiser. Dès ses remarques préliminaires J. Powell a, ainsi, jugé bon de préciser qu’il était confiant dans la poursuite d’une décrue suffisante de l’inflation qui permettrait, si les choses se déroulent comme prévu, que la Fed assouplisse ses conditions de politique monétaire cette année. Mais il faudra, pour cela, plus de preuves que sa politique porte ses fruits et que l’inflation conserve la direction souhaitée, ce qui ne pourra pas être acquis d’ici au prochain FOMC.
S’il a rassuré dans un premier temps, J. Powell a déçu lorsqu’il a mis à l’écart l’éventualité d’une première baisse des taux en mars. Sauf cette déception, son ton est néanmoins resté accommodant, comme l’ont acté les marchés de taux. Les rendements du T-Notes à 2 ans ont conservé un niveau inférieur à celui de la veille, à 4,27 % au lieu de 4,32 %, une évolution comparable à celle des taux à 10 ans, malgré la mauvaise réception des marchés boursiers, déjà très instables. Le Nasdaq qui a temporairement épongé une bonne partie de ses pertes en début de conférence de presse a finalement cloturé sur une baisse de 2,2 % et le SPX sur un repli de 1,6 %, une réaction proportionnelle aux anticipations exagérément optimistes de ces dernières semaines.

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L’économie américaine marque des points

Meilleur qu’attendu, le PIB américain a progressé de 3,3 % r.a. au quatrième trimestre (0,8 % en rythme trimestriel), après 4,9 % au troisième. Toutes ses composantes ont contribué à cette hausse, en premier lieu la consommation privée et publique, à hauteur de respectivement 1,9 point r.a. et 0,6 point r.a., suivies de la FBCF et du commerce extérieur.

En moyenne en 2023, le PIB a augmenté de 2,5 % par rapport à 2022, un rythme comparable à celui d’avant la crise du Covid, dans un contexte international toutefois très différent qui fait de l’économie américaine une exception. Ainsi, non seulement, le PIB américain dépasse de quasiment 10 % son niveau de 2019 mais il a presque renoué avec sa tendance des 5 années d’avant crise, faisant, à ce titre, bien mieux que les grands pays européens, que le Japon, mais aussi que la Chine ou l’Inde.

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Aux Etats-Unis, la consommation tient, c’est à peu près tout…

Voilà, en substance, le contenu du Beige Book de ce mois-ci, selon lequel l’activité serait restée inchangée ou en évolution modeste dans une majorité des 12 districts sous revue. Malgré un léger mieux sur le front des dépenses de consommation saisonnières, dans les loisirs essentiellement, le marché de l’emploi est décrit comme stagnant ou en faible progression, l’activité manufacturière en repli, tandis que les taux d’intérêt élevés limitent les ventes d’automobiles et immobilières. La situation est, au total, assez fidèle à ce qu’ont révélé, plus tôt dans la journée de mercredi, les ventes de détail et de production industrielle du mois de décembre. Si les premières tiennent, un peu par miracle et, surtout, grace au crédit, ce n’est en aucun cas suffisant pour réveiller une industrie stagnante qui, sur l’ensemble de l’année 2023, n’a pas progressé de plus de 0,2 %.

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L’inflation reste trop élevée pour autoriser une baisse imminente des Fed Funds

En décembre 2023, l’inflation américaine a augmenté de trois dixièmes, à 3,4 %, pour finalement clôturer l’année avec un taux moyen de 4,1 %, après 8,0 % en 2022. Si, d’une année à l’autre, les progrès sont notables, l’accélération de décembre n’est pas bienvenue. Les anticipations implicites d’une première baisse des taux des Fed Funds dès le mois de mars, qui prévalaient encore hier sur les marchés, sont à l’évidence mises à mal par ce rapport et il faudrait peu pour que les anticipations de baisse des taux directeurs du premier semestre dans sa globalité soient plus drastiquement remises en cause. Contrairement aux attentes, l’inflation sous-jacente, montre en effet bien peu de progrès tandis que de leur côté, les effets négatifs de base en provenance de l’énergie s’estompent. Pour autant, à y regarder de plus près, les sources de déception sont peu pertinentes du point de vue cyclique. Sauf les prix des loyers, en légère accélération, ce sont surtout ceux des assurances santé et auto qui expliquent les mauvais résultats du mois de décembre. Rien de bien cyclique mais des tendances embarrassantes pour la FED tant que la croissance tient.

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Un mois pour rien pour l’inflation américaine… et sans doute pour la Fed

Pas vraiment de changement sur l’inflation américaine, en baisse d’un dixième, à 3,1 % en novembre, tandis que sa composante sous-jacente est restée stable à 4 %. Pas non plus de bouleversement parmi les principaux secteurs : la baisse mensuelle des prix de l’énergie et les faibles hausses dans l’alimentaire font reculer l’inflation totale, les biens restent à la limite de la déflation et les évolutions des prix des services demeurent contenues, sauf pour les services de transport.
Rien qui ne puisse inciter la Fed à remonter ses taux, mais, surtout, rien qui ne justifierait qu’elle avance son éventuel calendrier de baisse.

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Bouffée de confiance après les CPI américains

En octobre, les prix à la consommation aux Etats-Unis sont restés stables par rapport à septembre, ce qui a permis grâce à des effets de bases encore très négatifs de faire refluer le taux d’inflation annuelle de 3,7 % à 3,2 %, son niveau de juillet. L’indice sous-jacent n’a quant à lui augmenté que de 0,2 %, après 0,3 % en septembre. Sur un an, il ralentit d’un dixième, à 4 %.
Ce rapport est beaucoup plus convaincant que le précédent et largement suffisant pour justifier un taux inchangé des Fed Funds. D’autant qu’à part quelques exceptions, l’assurance auto et le tabac, notamment, l’inflation décélère sur la quasi-totalité des postes, loyers y compris. Après les inquiétudes nées des dernières interventions des membres de la FED, les marchés saluent la nouvelle avec une forte baisse, de 18 points de base des taux à 2 et 10 ans américains, une embardée des indices boursiers et de l’eurodollar.

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Les NFP apportent de l’eau au moulin de J. Powell…

-15 points de base : la réponse des taux à 10 ans américains, retombés à 4,50 % dans les minutes qui ont suivi la publication du rapport sur l’emploi du mois d’octobre aux Etats-Unis. Les créations de postes en net recul, à 99 K dans le seul secteur privé, la nouvelle remontée d’un dixième du taux de chômage à 3,9 % et le ralentissement des hausses mensuelles de salaires, à 0,2 % seulement, confortent simultanément le discours du président de la Fed de cette semaine et renforcent l’idée d’un arrêt des hausses de taux directeurs.
Les grèves dans l’industrie automobile ont manifestement aidé, avec 33 K destructions d’emplois dans le secteur automobile -35 K au total dans l’industrie manufacturière- ; un effet amené à être corrigé le mois prochain. Par ailleurs, les emplois gouvernementaux continuent à croître à un rythme de 51 K, comme il le font peu ou prou depuis trois mois, constituant, après la santé et l’éducation, le principal socle de créations de postes. Dans tous les autres secteurs, en effet, les hausses sont très réduites ou inexistantes, notamment dans les loisirs et la restauration mais également les services professionnels ou le commerce de détail, quand l’emploi ne baisse pas, comme dans les transports, les technologies.

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Pas de fausse note du côté du PIB américain, en hausse de 4,9 % !

Au troisième trimestre, le PIB américain a progressé de 4,9 % r.a., soit 1,2 % en rythme trimestriel. Bien que largement attendu, un tel résultat est particulièrement rare hors périodes de sorties de récession, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Plus surprenant encore, ce chiffre est publié dans un climat d’inquiétude persistante sur la capacité de l’économie américaine à digérer le choc d’un resserrement exceptionnel des conditions monétaires. La Fed de New York, par exemple, continue d’estimer la probabilité de récession à douze mois à 56 %. En bref, l’économie américaine semble toujours particulièrement robuste sans parvenir à convaincre. Pour autant, l’acquis de croissance pour 2023 est d’ores et déjà à 2,3 %, identique à celui du glissement annuel pour la fin d’année, et au-dessus de la dernière prévision de la FED, de 2,1%

Certes, la hausse des stocks a contribué à hauteur de 1,3 point r.a. à celle du PIB et la consommation, en progression de 4 % r.a., a profité, vraisemblablement, du succès d’événements culturels de l’été, mais les raisons de s’interroger sur la capacité de l’économie américaine à rester à flot sont plus nombreuses et, surtout, plus profondes. Ces bons résultats cachent, en effet, d’importantes distorsions parmi les consommateurs, une insensibilité de façade du marché immobilier, artificiellement soutenu par les transactions des plus aisés, et une action publique que les données des comptes nationaux renseignent mal, quand bien même les dépenses militaires ressortent en hausse de 8 % r.a. au troisième trimestre.

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