L’économie américaine dans les starting blocks pour 2023

Dopées par la moindre inflation de ces derniers mois, les données du début d’année 2023 effacent les incertitudes de la fin 2022. En attendant la publication des chiffres de la consommation réelle et de l’immobilier, janvier témoigne d’une amélioration quasi-générale : après l’emploi et les climats des affaires, c’est au tour des ventes de détail nominales de rebondir nettement, d’environ 3 %. La production industrielle a, quant à elle, stagné le mois dernier mais sa composante manufacturière a regagné 1 %. Février commence, également, plutôt bien, les indicateurs coïncidents de croissance (Fed d’Atlanta et GDP tracker de l’OCDE) accélèrent et l’ISM de la Fed de New York regagne un peu de terrain.

Récupération après deux mois de perturbations climatiques extrêmes ou effets du repli des cours du pétrole et des taux d’intérêt ? La réponse est encore incertaine mais ce qui l’est nettement moins c’est que la FED a de moins en moins d’arguments pour envisager de lever le pied à horizon prévisible

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Les perspectives de repli de l’inflation malmenées par les données de janvier

Après une décrue marquée en fin d’année 2022, la baisse de l’inflation annuelle américaine s’est limitée à un recul d’un dixième en janvier, que ce soit pour l’ensemble ou sa composante sous-jacente, à respectivement 6,4 % et 5,6 %. La remontée des prix de l’énergie et de l’alimentation en janvier et les effets de la baisse du dollar sur les prix des biens importés se sont ajoutés à la persistance de hausses mensuelles toujours excessives dans les services, de 0,5 % hors énergie et alimentation.

La Fed, qui avait prévenu que le ralentissement des hausses de taux ne signifiait pas leur fin, s’en trouve sans doute confortée et les anticipations de hausse des taux directeurs, à nouveau, dopées. Après avoir rejoint leur niveau du 30 octobre, les taux à deux ans sont dans les starting blocks pour dépasser ce record récent de 4,62 % et se rapprocher des 5 %.

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Japon, des résultats suffisants pour un changement de cap monétaire

Rebond minimal du PIB japonais au dernier trimestre 2022, qui a regagné 0,2 %, après s’être contracté de 0,3 % à l’automne. Les pertes cumulées par l’économie nippone depuis le début d’année 2019 (avant la hausse de la TVA et le covid) était, ainsi, toujours de plus de 1 % à la fin de l’année dernière. En moyenne en 2022, la croissance est ressortie à 1 %, à peine trois dixièmes au-dessus de son acquis de la fin 2021. Au total, des résultats toujours médiocres, mais un argument, peut-être insuffisant pour échapper à un changement de cap de la politique monétaire.

La BoJ s’apprête, en effet, à changer de direction, avec la nomination de K. Ueda à la place de H. Kuroda à sa tête. Une rupture, étant donné que le poste a été refusé par l’ancien adjoint de M. Kuroda sous prétexte qu’il ne pouvait pas refermer la page de la politique ultra-accommodante qu’il avait participé à mettre en place. La nomination d’un gouverneur un peu plus « faucon » suggère une possible mise au second plan des résultats sur la croissance au profit d’une vigilance accrue sur l’inflation.

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Quand l’effondrement de la chimie prend le pas sur l’automobile en Allemagne

Les économistes ont pour habitude de focaliser leur analyse sur l’automobile, secteur souvent le plus important et le plus influent de l’activité industrielle, particulièrement en Allemagne. Ce dernier s’est comporté à peu près comme attendu en décembre et a poursuivi son rattrapage, avec une progression mensuelle de presque 8 % de la production, conforme à l’évolution de la demande de la fin de l’année. C’est d’ailleurs, néanmoins, que sont venues les difficultés les plus importantes de l’industrie allemande à l’origine d’une chute de 3,1 % de la production industrielle et de 2,1 % de sa seule composante manufacturière au mois de décembre, en l’occurrence de la chimie dont la production s’est contractée de plus de 11 % sur ce seul mois. Le constat n’est pas nouveau. Le secteur a décroché avec les débuts de la guerre en Ukraine et l’envolée des prix des composants dont il est hautement tributaire, malgré la contribution toujours très positive de la pharmacie à l’ensemble du secteur. Avec un peu plus de 5 % du total de la production du pays (près de 6 % de l’industrie manufacturière), la chimie se situe, également, en amont de nombreux secteurs industriels, auxquels ses difficultés se diffusent. Un nouveau coup dur, après le Covid et les difficultés d’approvisionnement, qui ont largement plombé l’industrie allemande depuis trois ans.

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Tête-à-queue des marchés après les NFP et l’ISM américains

Des mois à plus de 500 K créations d’emplois salariés, l’économie américaine n’en a pas souvent connu. On en recense un au cours des trente années qui précèdent la première vague de l’épidémie de covid. Autant dire qu’avec 517 K postes créés en janvier la situation est exceptionnelle. Rattrapage toujours ? Ça commence à être suspect. Méli-mélo des nouveaux programmes de désaisonnalisation initiés durant la période exceptionnelle de l’épidémie ? Sans aucun doute mais, pour le coup, même les données brutes sont de qualité ce mois-ci : en janvier les destructions de postes n’auraient pas dépassé 1,6 million, contre 1,8 à 2,1 million depuis dix ans en cette période de l’année, la différence est de taille. Récupération en janvier des pertes de décembre liées aux perturbations climatiques ? Là encore, rien ne permet de le dire. Alors, on cale. D’autant plus que le taux de chômage issu d’une enquête indépendante rechute à 3,4 %, du jamais vu de 1969 et que les créations de postes sont généralisées à tous les secteurs parmi lesquels certains étaient depuis longtemps, avant covid même, en sous-régime, tel le commerce de détail. Alors, la FED a-t-elle vraiment refroidi l’économie américaine ? Hausse de la durée du travail et remontée de l’ISM non-manufacturier à 55,2, après 49,2 (contre 49,6 initialement) ne le suggèrent pas davantage et valident notre sentiment initial selon lequel les distorsions climatiques et le ralentissement de l’inflation énergétique expliquaient le mauvais chiffre de décembre. Alors, M. Powell on rembobine la conférence de mercredi ? Après leurs errements de ces derniers jours, les marchés de taux semblent s’y atteler et ça promet du mouvement.

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FED/BCE/BoE : même schizophrénie. Mais pourquoi, donc ?

Les taux vont continuer à monter pour être suffisamment restrictifs face à des tensions sur les prix encore trop importantes. FED, BCE et Banque d’Angleterre ont, toutes, eu peu ou prou les mêmes mots et ont toutes rappelé leur ferme attachement à leur objectif d’inflation de 2 %. Elles ont, néanmoins, chacune à sa manière, ouvert la porte à une possible pause de leurs hausses de taux à partir du mois de mars. Pourquoi ce revirement, d’autant plus surprenant que leurs craintes sur la croissance ont plutôt tendance à être moins importantes aujourd’hui qu’à la fin de l’année dernière ? Pourquoi offrir aux marchés de quoi amplifier ce qui, de leur point de vue, devrait être un handicap, à savoir un repli des taux longs éminemment contrariant par rapport à leur stratégie de resserrement des conditions monétaires ?

L’ensemble est une énigme mais crée un inconfort évident. La Banque d’Angleterre est peut-être la plus transparente qui se réfugie derrière les résultats de son modèle lui indiquant un retour à 4 % d’inflation d’ici la fin de l’année. Fed et BCE continuent à souligner les grandes incertitudes entourant les prévisions d’inflation mais privilégient un scénario optimiste dans lequel une moindre inflation énergétique finirait par filtrer les différents secteurs économiques. Complaisance ? Les marchés applaudissent mais la question taraude.

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Baromètre Macroéconomique Global janvier 2023 – Comme un vol d’hirondelles ?

En janvier, notre baromètre rebondit à 0,2, un plus haut de 12 mois, après -0,2 en décembre (-0,3 initialement). Les momenta de la production et des exportations repassent en territoire positif. L’investissement et la consommation persistent en zone neutre. Nos indicateurs par région retrouvent la zone d’expansion ou de stabilisation à l’exception du Royaume-Uni. Notre indicateur d’inflation tombe à -0,1, un plus bas niveau de 2 ans, grâce surtout, à la Chine. Etats-Unis et la zone euro restent cependant en zone neutre pour le 3ème mois consécutif.

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Powell : La FED n’a pas terminé le job. Dont acte, le Nasdaq s’envole, les taux chutent.

Après avoir annoncé le relèvement, comme prévu, d’un quart de point des Fed Funds de 4,50 % à 4,75 %, J. Powell a été des plus clairs : « des augmentations continues de la cible des Fed Funds seront appropriées pour parvenir à une orientation de la politique monétaire suffisamment restrictive pour ramener l’inflation à 2 % à terme. Il serait prématuré, très prématuré, de crier victoire ou de penser que nous avons vraiment fait le nécessaire. Il nous reste beaucoup à faire » ! De quoi refroidir les marchés ? Que nenni ! Après une brève réaction négative avant la conférence de presse de J. Powell, le vent a brutalement tourné lorsque ce dernier a évoqué la prochaine réunion du FOMC du mois de mars et la mise à jour du scénario de la FED. Sans doute, malgré toutes les réserves qu’il a pris soin de détailler, en particulier sur la persistance de tensions inflationnistes en provenance de l’immobilier, J. Powell a-t-il donné l’impression d’être assez confiant sur le fait de voir l’inflation perdre progressivement plus de terrain, en même temps qu’il est apparu moins négatif sur les perspectives de croissance, soulignant notamment qu’il n’envisageait pas de baisse du PIB cette année.

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