L’été 2023 au fil d’une croissance qui ne fait plus recette

L’été 2023 s’est finalement déroulé sans heurts majeurs, sans crise financière ni exacerbation des frictions internationales. Les données économiques ont plutôt agréablement surpris avec des résultats souvent supérieurs aux attentes en matière de croissance et la poursuite à petits pas de la décrue de l’inflation. Quelques années en arrière, sans doute aurait-on pu qualifier la période de bon cru estival. Sauf que les temps ont changé et que la croissance ne fait guère recette. Derrière les bons chiffres se cachent le plus souvent des éléments exceptionnels, telle la livraison d’un paquebot en France venu miraculeusement enfler les exportations, ou l’effondrement des importations au Japon, à l’origine d’une ambivalente contribution du commerce extérieur à la croissance, ou encore, les interférences des politiques publiques d’investissement ou de défense sur l’activité aux Etats-Unis ou ailleurs. Rien qui n’évoque, au total, un quelconque mouvement de reprise globale ainsi qu’en ont témoigné, une nouvelle fois, les miséreuses statistiques chinoises. Qui voudrait d’ailleurs d’une reprise de la demande que les banques centrales ont à cœur de combattre et que les limites climatiques empêchent d’espérer ?

Au final, l’économie mondiale donne le sentiment de vivoter sur les décombres d’une mondialisation passée que les pays occidentaux et les BRICS, chacun de leur côté, tentent de réorganiser à leur faveur, sur fond de suspicion grandissante. Les politiques s’octroient, de facto, un pouvoir nouveau, imprévisible, censé répondre à des enjeux stratégiques, supposés ou réels, qui ont pour point commun l’opacité, l’aléa et un coût exorbitant que l’illusion monétaire permise par l’inflation ne parvient pas à camoufler.

You need to be logged in to view the rest of the content. Veuillez . Not a Member? Nous Rejoindre

Lagarde : « We are not in the domain of forward guidance», ça c’est sûr !

Après avoir de nouveau relevé ses taux directeurs d’un quart de point, portant le repo à 4,25 %, son plus haut niveau depuis octobre 2008, que fera la BCE ? Nul ne le sait et, a priori, surtout pas Mme Lagarde, à en juger par ses propos qui, comme ceux de J. Powell hier soir, semblent avoir avant tout cherché à ne rien divulguer de ses intentions. En septembre ce sera donc une pause ou une hausse des taux, fonction des données économiques publiées d’ici là, de l’estimation des effets retardés de la politique monétaire et de la perception de la BCE sur les tendances inflationnistes. Seule certitude, il n’y aura pas de baisse des taux et si pause il y a ce pourrait être pour un mois, pas davantage… Message reçu : la politique évoluera au gré des données économiques jusqu’à atteindre un degré suffisant de restriction pour garantir que l’inflation revienne à 2 %. Une réduction accélérée du bilan n’a même pas été évoquée par le Conseil des gouverneurs qui continue à privilégier son instrument préféré, celui des taux d’intérêt. A priori ces derniers n’ont pas atteint leur pic mais, tout dépend, peut-être que si, qui sait ? Voilà qui n’aide pas beaucoup et promet encore pas mal de volatilité sur les anticipations de politique monétaire. Comme pour la FED, les marchés jouent malgré tout une autre partition : celle d’une BCE plutôt colombe. Cherchez l’erreur. A force de tirer sur le malade, ils finiront sans doute par avoir raison.

You need to be logged in to view the rest of the content. Veuillez . Not a Member? Nous Rejoindre

L’économie américaine à la merci de l’action publique

Au deuxième trimestre, le PIB américain progressé de 2,4 % en rythme annualisé, soit 0,6 % en rythme trimestriel, ce qui constitue une accélération par rapport aux 2% du premier trimestre. Néanmoins, cette accélération est surtout le fait d’une contribution nulle des variations des stocks, après leur franc repli en début d’année. La consommation privée et publique a, quant à elle, ralenti, les investissements résidentiels ont amplifié leur baisse et le commerce extérieur s’est nettement replié, la chute des importations compensant celle des exportations.
Seul l’investissement non résidentiel a donc nettement accéléré, porté, en partie, par les dépenses de structures ; plus précisément, par les investissements effectués par les entreprises manufacturières. Ceux-ci ont contribué à hauteur de 0,3 point à la croissance, soit un huitième de la hausse du PIB. L’IRA semble donc porter ses fruits, ce qui est indiscutablement un avantage pour l’économie américaine… qui risque cependant de ne pas plaire à la FED….

You need to be logged in to view the rest of the content. Veuillez . Not a Member? Nous Rejoindre

La Fed beaucoup plus faucon qu’envisagé. Un bien mauvais présage pour la croissance

Après avoir de nouveau relevé le taux des Fed Funds d’un quart de point, à 5,25 %-5,50 % aujourd’hui, la FED publie un communiqué beaucoup plus faucon qu’envisagé, dans lequel rien ne laisse supposer que ce mouvement puisse être le dernier du cycle en cours. Il s’agit d’une bien mauvaise nouvelle pour des marchés qui avaient quasiment exclu l’hypothèse de nouvelles hausses des Fed Funds entre aujourd’hui et la fin de l’année et pour les perspectives économiques américaines, compte-tenu des dégâts que pourraient, in fine, causer la poursuite de la politique en place

You need to be logged in to view the rest of the content. Veuillez . Not a Member? Nous Rejoindre

Les mauvais mois se succèdent pour l’IFO allemand, la construction en chute libre

En juillet, l’indicateur IFO de climat des affaires allemand a, encore, perdu un point et demi, à 87,3. Sa composante coïncidente s’est même repliée de presque deux points et demi, à 91,3. Seules les perspectives se sont maintenues à leur bas niveau de juin, soit 83,5. Comme les PMI, hier, ces données sont synonymes d’une poursuite de la récession entamée l’année dernière.
Au-delà de cette constatation générale, certains des chiffres en présence ont atteint des niveaux particulièrement bas, notamment dans l’industrie et, surtout, dans la construction. Les services et le commerce de détail ont été un peu mieux épargnés mais montrent quelques signes de contagion.

You need to be logged in to view the rest of the content. Veuillez . Not a Member? Nous Rejoindre

Net ralentissement de l’activité des services aux États-Unis, selon les PMI

En comparaison des données européennes de ce matin, les PMI américains sont nettement moins inquiétants. Cependant, l’indice composite a, tout de même, affiché une baisse, de 53,2 en juin à 52 en juillet, sous l’effet d’un recul de deux points de l’indicateur des services, à 52,4.
Les conditions de crédit sont clairement citées comme un facteur limitant pour la demande et expliquent une bonne part de ces médiocres données. Le rapport de juillet confirme, en outre, la tendance au ralentissement des créations d’emplois du mois de juin, du fait, là aussi, d’une dégradation des indicateurs dans les services.
Contrairement au vieux continent, ces mauvaises nouvelles dans le tertiaire ont été, en partie, compensées par un léger mieux du côté du PMI manufacturier, avec une hausse de près de trois points, à 49, malgré une détérioration de l’opinion sur les carnets de commandes à l’export. Les industriels comptent sur l’affaissement des tensions inflationnistes, les nouvelles embauches et le coup de pouce de l’IRA pour stimuler l’activité des mois à venir.

You need to be logged in to view the rest of the content. Veuillez . Not a Member? Nous Rejoindre

PMI, l’Europe droit dans le mur

L’indicateur PMI composite de la zone euro s’est encore replié d’un point, à 48,9, sous le double coup de la récession industrielle et des difficultés croissantes des services. Déjà en récession, l’Allemagne a vu sa situation continuer de se dégrader en juillet. La France n’est pas épargnée par la contagion, ce qui accroit significativement la probabilité d’une récession et contredit la relative stabilité des climats des affaires de l’INSEE publiés jeudi dernier.
Le Royaume-Uni s’est replié à 50,8, soit une baisse de deux points, ce qui est loin de dissiper les craintes de mauvais troisième trimestre. Parmi les chiffres de ce matin, donc, seuls les japonais ont véritablement tenu bon, avec un PMI stable en zone d’expansion, à 52,1.

Lire la suite…

Premiers signes de baisse sur l’inflation britannique… Les taux allemands chutent !

Au Royaume-Uni, l’inflation a reculé de 0,8 point, à 7,9 %. Sa composante sous-jacente a quant à elle perdu 2 dixièmes, à 6,9 %, une première baisse depuis janvier. De plus, l’indice des prix « cœur » a, également, ralenti d’un mois sur l’autre. La normalisation des prix à la production et le très léger ralentissement des salaires pointent également vers une inflation un peu moins forte dans les mois à venir.

L’action de la BoE semble donc, timidement, porter ses fruits et cela rassure. Insuffisant au regard des objectifs de politique monétaire, ce ralentissement de l’inflation outre-Manche conforte les anticipations des marchés ailleurs : ce matin, sous l’effet des données britanniques et du discours de K.Knot, président de la Banque des Pays-Bas, les taux à deux ans allemands chutent de plus de six points de base à leur plus bas niveau depuis un mois.

You need to be logged in to view the rest of the content. Veuillez . Not a Member? Nous Rejoindre