Merci les effets de base sur l’inflation et tant mieux si la BCE s’en satisfait

Compte tenu d’importants effets de base énergétiques, la baisse de l’inflation en zone euro est largement garantie pour le mois de septembre. Avant la publication des CPI pour l’ensemble de l’UEM demain, les données allemandes confirment cette prévision. A contrario, les chiffres espagnols, plus sensibles aux variations des prix énergétiques, réaccélèrent. Pour autant, l’inflation sous-jacente montre quelques légers signes d’apaisement dans les deux cas, ce qui devrait conforter la BCE dans son choix d’une stabilisation de ses taux directeurs, d’autant que les effets de base devraient rester importants au cours du mois à venir. Ces derniers pourraient ainsi faire refluer à eux seuls l’inflation d’ au moins un point et demi entre août et octobre.
Restent donc les effets à venir de la hausse actuelle des cours du pétrole, renchéris par la chute de l’euro, dont il est difficile de dire s’ils pourraient recréer une vague d’inflation sous-jacente ou tout l’inverse. En effet, la situation conjoncturelle n’est assurément pas la même aujourd’hui qu’il y a deux ans. Pour l’heure, même si les ménages sont plus inquiets sur l’inflation future, industriels et prestataires de services ne semblent pas enclins à augmenter, de nouveau, leurs prix.

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Les PMI, toujours crédibles ?

Soit la France dévisse, soit les PMI se trompent : c’est le principal enseignement des données du jour. La baisse des indicateurs s’est, en effet, accélérée au mois de septembre, sous l’effet, principalement, d’une dégradation de la demande. L’indicateur composite a ainsi perdu deux points et demi, à 43,5, celui des services est passé de 46 à 43,9 et celui de l’industrie manufacturière est retombé dans les mêmes eaux. Des signaux, a priori, nettement recessifs, bien plus inquiétants que les indices de stagnation rencontrés jusque maintenant.
Pourtant, le communiqué accompagnant la publication des PMI parle d’une croissance de 0,2 % au troisième trimestre, quand bien même uniquement permise par les services publics. Les enquêtes de l’INSEE, publiées hier, ne sont pas particulièrement mauvaises non plus, avec un climat des affaires composite stable à 100, c’est-à-dire en zone de stagnation. Difficile, donc, de s’appuyer sur les seuls PMI pour conclure à une déprime profonde sur la conjoncture française. C’est même, plutôt, la pertinence de ces indicateurs qui est en question, tant ils ont perdu de leur capacité prédictive depuis la crise Covid. Les marchés d’ailleurs, semblent apporter de moins en moins d’importance à leurs messages…

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L’incompréhensible et périlleuse décision de la BoE

A rebours des anticipations et à raison de cinq voix contre quatre, la Banque d’Angleterre a décidé de laisser ses taux directeurs inchangés, à 5,25 %. Certes, les récentes nouvelles sur l’inflation et la croissance laissaient envisager une communication plutôt accomodante en accompagnement d’une dernière hausse de taux, mais une pause immédiate semblait très improbable. Le Royaume-Uni est, en effet, le pays dans lequel la normalisation des conditions monétaires est, manifestement, la plus en retard, avec des taux directeurs inférieurs de 1,4 point à l’inflation en présence, toujours de 6,7 %. Dès lors comment justifier cette décision et qu’en déduire pour la suite ?

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La FED parvient à stopper l’ascension du pétrole. C’est déjà ça, mais c’est bien tout !

Les premières lignes du communiqué du FOMC ont froidement planté le décor : « Les indicateurs récents suggèrent que l’activité économique a progressé à un rythme soutenu. Les gains en emploi ont ralenti mais restent forts et le taux de chômage est resté faible. L’inflation reste élevée ». Voilà qui est dit et assorti de projections correspondantes : la Fed n’a pas modifié sa prévision du mois de juin qui prévoyait une nouvelle hausse d’un quart de point des Fed funds, à 5,75 % d’ici décembre, et a réduit de 1,5 à un demi-point, seulement, la baisse qu’elle envisage d’ici fin 2024. La bonne nouvelle d’un statu quo confirmé ce mois-ci est, ainsi, noyée dans une communication, assurément, plus faucon qu’escompté, renforcée par la révision à la baisse de sa prévision de taux de chômage qu’elle n’envisage plus à 4,5 % mais seulement à 4,1 % l’an prochain, trois dixièmes de plus qu’aujourd’hui…

Les marchés n’ont pas eu besoin d’écouter la conférence de presse de J. Powell pour se faire une conviction : les taux à deux ans se sont envolés de 6 points à 5,17 % et les 10 ans de 3 pb, à 4,40 %, emportant dans leur sillage les espoirs de repentification de la courbe des taux. Les marchés, pour le coup, ne se trompent guère : la FED veut moins de croissance et finira probablement par avoir gain de cause, peut-être plus vite qu’elle ne l’envisage… La spéculation reflationniste, encore possible après l’annonce de la BCE, est dès lors balayée d’un revers de manche et les cours du pétrole retombent.

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Les planètes s’alignent pour une BoE plus accommodante

Quand bien même elle devrait remonter ses taux de 25 points de base demain, la probabilité que la BoE adopte un ton plus accommodant pour la suite a gagné du terrain depuis une semaine, et, plus encore, avec la publication des données d’inflation ce matin. En effet, celle-ci a atteint, en août, son plus bas niveau, à 6,7 %, depuis février 2022 et sa composante sous-jacente a perdu 0,7 point, à 6,2 %. A cela s’ajoute une déprime conjoncturelle de plus en plus palpable qui, comme en zone euro, influencera sans doute les décisions de politique monétaire, sur fond de dégradation accélérée du contexte immobilier. Si la rigidité des salaires contrarie quelque peu ce tableau, leurs évolutions mensuelles autorisent une plus grande confiance, dans un contexte de remontée du chômage.
Andrew Bailey avait annoncé il y a quelques semaines que la BoE se rapprochait de la fin des hausses de taux, il semble en mesure de le confirmer dès demain et de provoquer un ajustement des anticipations, jusqu’alors plus réservées que dans le cas de la BCE ou de la FED.

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La BCE ouvre grand la porte à une pause, les cours du pétrole saluent la nouvelle !

Comme envisagé, la remontée de 25 points de base des taux de la BCE, à 4,5 %, se présente comme le point final du cycle de hausses des taux. C’est, en tout cas, ce que signale, de manière on ne peut plus claire, le communiqué officiel avec, comme point d’orgue cet extrait : «les taux d’intérêt directeurs de la BCE ont atteint des niveaux qui, maintenus pendant une durée suffisamment longue, contribueront fortement au retour au plus tôt de l’inflation au niveau de l’objectif ». Les bourses saluent la nouvelle comme il se doit, avec une hausse de 1,4 % de l’Eurostoxx. Le résultat est plus mitigé sur les taux, rattrapés par des données américaines moins conformes aux attentes de statu quo de la FED. L’indice des prix à la production est, en l’occurrence, ressorti en hausse mensuelle de 0,7 % en août. Comme pour le CPI, l’effet énergie est le grand responsable : hors alimentation et énergie, la hausse est de 0,3 %, comme en juillet, et en repli à 2,2 % sur un an. Il n’y a probablement pas de quoi retenir la FED de marquer une pause la semaine prochaine mais une vraie source d’incertitude pour la suite.

Comme redouté, les matières premières saluent, en effet, la perspective d’un arrêt du resserrement monétaire, avec pour conséquence une nouvelle embardée des cours du pétrole, à 93,6$ le baril de Brent, suivie par la plupart des matières premières industrielles. De quoi réduire à bien peu de choses les chances que la pause des banques centrales se transforme en détente des taux directeurs si la tendance venait à se confirmer.

La Fed ne devrait pas être gênée par le CPI pour marquer une pause

L’inflation américaine a regagné un peu de terrain en août, à 3,7 % après 3,2 % en juillet, une accélération attendue, due aux prix de l’énergie et à la dissipation des effets de base par rapport à l’année dernière. Sa composante sous-jacente s’est, en revanche, encore repliée, à 4,3 % après 4,7 %. Avec une hausse mensuelle de 0,3 %, les prix hors énergie et alimentation ne dévient donc pas de leur trajectoire de normalisation, d’autant que les accélérations sectorielles sont assez rares et concentrées au sein de quelques postes, tels les services de transport, eux-mêmes tirés par l’assurance. En outre, la composante des loyers décélère, enfin, un peu plus franchement.
Si le regain de hausse des prix de l’énergie est susceptible de poser question et de justifier une posture, toujours vigilante, ce rapport des prix à la consommation du mois d’août ne devrait pas entraver son apparente volonté de marquer une pause. La baisse d’un demi-point du taux d’inflation sous-jacent fait monter le niveau des Fed Funds réels d’autant, à 1,3 % en août.

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BCE : encore une p’tite dernière

La BCE ouvrira jeudi le bal des comités de politique monétaire des banques centrales de la rentrée et la probabilité qu’elle actionne une nouvelle hausse de ses taux directeurs est relativement forte, malgré l’extrême détérioration des données conjoncturelles en zone euro, particulièrement en Allemagne. Sauf réelle surprise, l’inflation encore trop élevée, la remontée des cours du pétrole et la faiblesse de l’euro devraient, en effet, l’inciter à relever son taux directeur d’un nouveau quart de point, à 4,50 %, quand bien même, les chances semblent non négligeables que Mme Lagarde assortisse cette décision d’un communiqué moins faucon qu’en juillet, susceptible d’ouvrir la voie à une possible pause en octobre. N’imaginons pas, néanmoins, une BCE colombe. La vigilance a tout lieu de rester de mise avec des taux directeurs toujours inférieurs à l’inflation et la multiplication des signes d’un possible regain de tensions des prix énergétiques à l’échelle internationale.

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