Perspectives 2020 : le grand pari

S’il existait une échelle du degré d’incertitude assorti aux prévisions économiques, nous serions sans aucun doute très haut sur celle-ci aujourd’hui, en l’occurrence probablement à un niveau jamais atteint depuis fin de la seconde guerre mondiale. Il y a trois bonnes raisons à cette situation :

1- La première vient des effets mal connus de l’hyper financiarisation de l’économie mondiale sur les équilibres économiques, le comportement des agents, la perception des risques et les réponses préventives apportées par les responsables de politique économique.
2- La deuxième est liée à la fragilité de l’expertise sur la réalité et la profondeur des changements systémiques que semblent à même de provoquer les ruptures démographiques, technologiques, scientifiques, climatiques et sociétales en cours, dont les conséquences, jusqu’alors considérées avec distance, s’accélèrent, sans que l’on sache estimer avec précision leur influence réelle sur les rouages économiques, y compris conjoncturels.
3- La troisième provient des interrogations et incertitudes que suggère le constat de la disparition de l’inflation et, semble-t-il, avec elle, du principal déterminant des cycles tels qu’ils ont rythmé l’activité économique du monde développé depuis la seconde guerre mondiale. Phénomène passager ou durable, plus sociétal ou systémique qu’économique, issu de quel changement et avec quelles conséquences à long terme ?
Face à ces enjeux l’économiste tâtonne, les modèles déraillent et les décisions des agents et les prévisions s’en ressentent. Jamais l’exercice prévisionnel n’est apparu aussi fragile, voire à la limite de l’inconsistance tellement le sentiment est vif de risquer de passer à côté de l’essentiel de ce qui fera le monde de demain, c’est-à-dire peut-être déjà celui des prochains trimestres. Face à ces questionnements trop nombreux, le réflexe de conservatisme est souvent de mise. C’est un risque dont nous sommes bien conscients qui vaut tout à la fois à la hausse comme à la baisse sur nos estimations.

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Scénario trimestriel – septembre 2019

Récession interdite !

Mise à jour du scénario de croissance et d’inflation mondiales, de taux d’intérêt et de taux de changes et recommandation d’actifs

Thématiques :

  • 2 % d’inflation, mauvaise fin ou mauvais moyens?
  • La dimension démographique des bouleversements économiques et financiers en cours

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BMG janvier 2018 – Reflation, toute

Notre indicateur d’activité est stable, à 0,1 en janvier, retenu par un léger tassement sur le front de la consommation. L’investissement reste dynamique et les exportations toujours positives malgré des tendances disparates selon les régions. Notre indicateur d’inflation progresse davantage en territoire positif, à +1 après 0,5 en décembre. Lire la suite…

Perspectives 2018 – Bienvenu en Annapurna

Si les développements conjoncturels semblent particulièrement bien orientés, une prise de recul sur les tendances en présence nous incite à plus de circonspection que le consensus des économistes sur les perspectives 2018. Notre scénario mondial subit peu de retouches par rapport au mois de septembre, avec une croissance du PIB  mondial inchangée, à 3,6 %, pour 2017 et une légère hausse de notre scénario 2018, à 3,3 % contre 3,2 %. Les révisions à la hausse apportées à nos estimations 2017 pour le monde développé sont, en effet, compensées par les baisses de nos estimations pour le monde émergent, tandis que nous continuons à envisager un léger ralentissement global de l’activité l’an prochain en répercussion du tassement prévu de la croissance américaine et chinoise.

Dans un tel contexte, et face aux changements structurels en cours, l’inflation mondiale ne semble pas amenée à s’accélérer ; de 2 % en moyenne cette année, elle retomberait à 1,8 % l’an prochain dans le sillage du repli attendu des cours des matières premières. En l’absence d’inflation, les banques centrales conserveront un biais très accommodant. Contrainte par un aplatissement persistant de la courbe des taux, la FED aura du mal à accomplir les trois hausses prévues de ses taux directeurs. La BCE, pour sa part, conservera un biais particulièrement prudent et n’aura vraisemblablement pas l’opportunité de prendre position sur une hausse future de ses taux directeurs.

Le dollar est amené à décevoir et à maintenir la pression sur les autres pays. Dans un contexte dorénavant plus porteur, le Japon est sans doute le plus à même d’absorber le mouvement de défiance à l’égard de la monnaie américaine. Nous maintenons notre scénario de changes inchangé par rapport au mois de septembre, avec une nette appréciation du yen.

Si à brève échéance, l’exposition au risque nous semble encore une stratégie envisageable, qui privilégiera dans ce cas l’exposition aux marchés développés, l’environnement en présence oblige, dès à présent, à envisager la nécessité de devoir subitement changer son fusil d’épaule. Nous développons à ce titre, à une allocation fondamentale en complément de nos recommandations « tactiques » de court terme.

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Scénario taux d’intérêt, taux de changes et pétrole 2016-2017 (septembre 2016)

Scénario taux et changes_sept 16

 

 

  • La FED n’a pas le loisir de relever le niveau de ses taux directeurs cette année, la porte pourra éventuellement se rouvrir l’an prochain si l’économie américaine parvient à échapper à une récession et que la politique budgétaire s’assouplit…
  • BoJ et BCE restent sur le qui-vive dans un contexte de bas niveau persistant de l’inflation et de fragilité conjoncturelle
  • Risques politiques et errements des politiques monétaires rendent l’environnement obligataire plus instable mais les taux de rendements peinent à remonter.
  • Les cours du pétrole ont peu de raison de remonter significativement, le risque de nouvelle rechute d’éloigne toutefois.

Scénario macro-économique et allocation d’actifs – juin 2015

Le meilleur des marchés actions semble bel et bien derrière nous. Le cycle mondial est mature et soumis à des risques significatifs de correction à la baisse dans un contexte économique mondial toujours très compliqué. Malgré les turbulences de ces dernières semaines, les taux d’intérêt à long terme conservent une marge significative de détente. Une surexposition aux marchés obligataires semble, par conséquent, la meilleure stratégie à adopter pour le futur proche. Sauf issue extrême sur le dossier grec, l’absence de remontée des taux directeurs de la Fed suggère, par ailleurs, une remontée persistante de l’euro, jusqu’à 1,20 USD d’ici décembre.

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Pays émergents : la crise en perspective

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Après plusieurs mois d’incertitudes, la situation des pays émergents est devenue critique ces dernières semaines. Les pressions à la baisse des devises se sont amplifiées poussant les banques centrales à des relèvements intempestifs de leurs taux d’intérêt. Malgré les réactions en chaîne de ces derniers jours, les turbulences risquent de durer.

Au-delà des perspectives de changement de politique de la Fed, souvent incriminées, les économies émergentes souffrent, en effet, d’une profonde détérioration de leur situation économique qu’explique en large partie la confiscation de leurs débouchés à l’exportation. A l’origine de ce phénomène, la léthargie de la demande internationale, tout particulièrement chinoise, a considérablement entamé la capacité des uns et des autres à maintenir une croissance équilibrée. Excès de capacités en Asie et sous-capacités dans le reste du monde émergent, risquent d’entretenir une instabilité prolongée.