L’arbitrage entre la lutte contre l’inflation et les risques pour la croissance est de plus en plus difficile… Tels ont été, en substance, les mots du gouverneur de la Banque d’Angleterre, le 21 avril, qui ont mis fin à l’escalade des anticipations de hausse des taux directeurs et provoqué une chute de la livre Sterling. La BoE est la seule des grandes banques centrales à avoir anticipé le dérapage de l’inflation dans des proportions comparables à ce qui s’est effectivement produit, dès la fin de l’année dernière, quand FED et BCE défendaient encore le registre d’une inflation transitoire, et à en avoir tiré les conséquences, avec trois hausses successives de son taux directeur. Cette approche a permis de nettement limiter le dérapage des anticipations d’inflation en comparaison de ce qui a été observé ailleurs. Prête début février, à envisager la nécessité d’une récession pour contrer l’inflation, les anticipations sur le resserrement à venir n’ont pas molli au fur et à mesure de l’envolée des prix… du moins, jusqu’aux propos plus hésitants d’A. Bailey il y a deux semaines. Il faut dire que les retours sur la conjoncture britannique ne sont pas les meilleurs et que la récession est peut-être déjà au coin de la rue.
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Quelques digressions autour des PMI
Les données des PMI du mois d’avril maintenant presque complètes permettent de livrer une première analyse sur les tendances en place. Plusieurs constats ressortent de ce premier tour d’horizon.
Après l’inflation et les ventes au détail, le PIB britannique porte sans doute un coup fatal aux perspectives de hausse des taux de la Banque d’Angleterre
Au premier trimestre, la croissance du PIB réel britannique n’a pas dépassé 0,1%, soit nettement moins que les 0,3 attendus, après une progression de 0,4% au quatrième trimestre 2017.
Malgré deux trimestres revigorés, l’économie britannique n’a pas progressé de plus de 1,2% au cours de l’année écoulée, sa plus faible performance depuis 2012.
La Banque d’Angleterre a un problème : l’absence d’inflation ! Mais devrait passer outre
L’affaire était pliée, la banque d’Angleterre relèverait le niveau de ses taux d’intérêt en mai, après une première hausse en novembre. L’inflation à plus de 3 % en fin d’année dernière, la croissance soutenue des salaires et celle du crédit justifiaient ce changement à venir, selon les dires même du président Mark Carney qui annonçait début février plus de hausses plus rapides que prévu de ses taux directeurs. C’était il y a deux mois….
Recherche désespérément volontaire pour mener le Royaume dans le mur
De plus en plus largement pressentie ces derniers jours, la défaite de T. May est devenue réalité aujourd’hui. Plutôt que d’avoir conforté son avance au Parlement, la stratégie de la première ministre l’a réduite au point de faire perdre leur majorité absolue aux Tories, en dépit d’un calendrier de moins de deux mois entre l’annonce d’élections anticipées le 18 avril et la tenue du scrutin. Signe des temps présents, les rebondissements politiques sont décidément légion avec à la clé des ruptures de plus ou moins bon aloi. Comment peut évoluer la situation dorénavant ? Les Britanniques pourraient-ils finir par faire marche arrière sur cette folle aventure du Brexit dans laquelle ils se sont fourvoyés l’an dernier ?
Flegme britannique grandeur nature… mais bientôt mis à l’épreuve
Bluffés par la bonne résistance de l’économie britannique au vote du 23 juin et convaincus que le processus de sortie de l’UE prendra des années avant de se concrétiser, les observateurs n’ont guère réagi à la victoire de T. May à la Chambre des Communes et à la perspective d’un enclenchement effectif de plus en plus vraisemblable de l’article 50 d’ici fin mars. La livre Sterling s’est d’ailleurs légèrement raffermie ces derniers jours, laissant envisager que le pire puisse être dépassé pour la devise britannique. Lire la suite…