Après un mois d’août décevant, la production manufacturière allemande a rebondi de 2 % en septembre, grâce au soutien du matériel de transport. La production est cependant loin d’avoir comblé son retard du premier semestre. L’activité industrielle est encore inférieure de 7,2 % à son niveau de septembre 2019 et de 8,5 % pour le seul secteur manufacturier. Or, la situation ne va sans doute pas s’améliorer sous peu. Si octobre semble en mesure de résister aux conséquences de la crise sanitaire, la fin d’année s’annonce d’ores et déjà en repli et l’acquis de croissance trimestrielle, à zéro fin septembre, n’aidera pas.
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L’industrie allemande tient encore mais, manifestement, plus pour longtemps
L’activité industrielle a de nouveau progressé en Allemagne en février après un bond mensuel de plus de 3 % en janvier. Industrie totale hors construction et manufacturière sont ressorties en hausse de 0,5 %. L’épidémie de coronavirus a donc continué de profiter aux industriels outre-Rhin, conséquence principalement de la paralysie de l’économie chinoise avant la propagation de l’épidémie au reste du monde courant mars. La substitution des industriels allemands à leur concurrents chinois pourrait se solder par une hausse de l’activité industrielle au premier trimestre 2020, après six trimestres consécutifs de baisse, tant l’avance prise est importante. Quoiqu’il en soit, la suite de l’histoire se présente assurément sous un autre jour, tant pour l’industrie que pour les services, lesquels signalent d’ores et déjà une très nette détérioration de la conjoncture avec, à la clé une récession exceptionnelle.
Le ZEW allemand ne s’en sort pas si mal pour l’instant…
Comme attendu, les bons chiffres de climat des affaires de février ont fait long feu. L’indicateur ZEW du climat des affaires auprès des analystes financiers est parmi les premiers à être publiés et le résultat est sans appel, avec un repli mensuel de 43 points, sans équivalent depuis le début de cette série en 1992. À y regarder de plus près, cependant, la correction paraît encore en deçà de la réalité économique et financière du moment. Il est probable en effet que les plus bas de cette enquête soient encore à venir : en 2008 et 1993, l’indice des conditions courantes avait terminé sa course à -92 et -95 points, il est aujourd’hui à -43,1 ; l’indice des perspectives était de son côté tombé à-63 points en juillet 2008, un plancher risquant fort d’être enfoncé au vu des conditions présentes. De quoi, sans doute, continuer à peser sur le marché boursier allemand dans un futur proche.
Laborieux retour de la confiance en Allemagne
L’Allemagne va mieux ! C’est en tout cas ce que laissait penser la publication du PIB annuel de 2019, en hausse de 0,6 %, preuve d’un dernier trimestre légèrement meilleur que les deux précédents. Par ailleurs, les indicateurs de climat des affaires confirment l’amélioration globale de la situation et semblent écarter, à priori, la perspective d’une récession dans les mois à venir. Reste que leurs faibles niveaux et des divergences entre instituts (IFO, ZEW et PMI) n’offrent pas beaucoup de visibilité.
Les PMI moins confiants que les marchés
Si la meilleure tenue des PMI mondiaux en novembre a catalysé les espoirs de reprise de l’activité industrielle internationale, la livraison de décembre devrait inciter à la retenue. Quand bien même les mouvements ne sont pas suffisamment importants pour préoccuper outre mesure, ils ne sont assurément pas dans la bonne direction, avec des replis des indices manufacturiers dans chacun des pays pour lesquels les résultats ont été diffusés aujourd’hui : Japon, Australie, France, Allemagne, Royaume-Uni et Etats-Unis, quand bien même il serait plus approprié de parler de stabilisation dans ce dernier cas.
IFO Allemand : il va falloir être patient
L’indicateur IFO du climat des affaires en Allemagne reste pour le moins timide. Après un rebond généralisé des perspectives en octobre, les résultats sont nettement plus mitigés ce mois-ci, notamment pour ce qui concerne la situation de l’industrie. En novembre, l’opinion des industriels allemands sur la situation courante signe, en effet, un nouveau plus bas de 9 ans, à 90 points, tandis que l’indicateur des perspectives stagne.
Les perspectives dans les services se redressent légèrement à nouveau, en attendant, là aussi, la confirmation d’une amélioration sur la situation courante. Les retours en provenance du commerce sont plus encourageantes, avec une première hausse en cinq mois des conditions courantes, de 2 points , et une poursuite de l’amélioration des perspectives, signe que la demande domestique se tient.
L’indicateur synthétique de l’IFO, ne gagne, in fine, que 0,3 points, à 95, trop peu, à l’évidence, pour constituer un véritable signal de reprise. Seule satisfaction, l’indicateur de retournement retrouve la zone neutre, après 7 mois en territoire négatif.
L’économie allemande et le DAX : on cherche, on ne trouve pas…
Parmi les arguments avancés pour justifier le regain d’optimisme sur l’économie allemande et le DAX, trois sont régulièrement cités :
- Les espoirs sur le commerce international
- Ceux d’une politique budgétaire plus porteuse
- Une moindre dépendance supposée de l’économie à son industrie, grâce à une résilience des services.
Nous avons investi chacun de ceux-ci sans arriver à des conclusions qui permettraient de mieux expliquer l’engouement des marchés, à l’égard des valeur allemandes, particulièrement des industrielles, et le caractère fantaisiste de la hausse du DAX par rapport aux fondamentaux de l’économie allemande.
Les secteurs clés de l’industrie allemande replongent en octobre selon le ZEW
La remontée des perspectives du ZEW du mois dernier avait fait espérer que la très mauvaise passe de l’économie allemande puisse être contenue dans le temps. A contrario, les résultats d’octobre, avec la stagnation de cet indicateur avancé et la nouvelle baisse des conditions courantes à un plus bas depuis avril 2010, n’augurent rien de bon. Surtout, les grands secteurs exportateurs, automobile et mécanique, rechutent.