Si la FED jauge l’efficacité de sa politique à l’immobilier, alors, elle n’a pas fini le job

Avec une envolée de 21,7 % des mises en chantier de logements entre avril et mai, le marché immobilier américain n’est pas franchement aux abois. Malgré l’envolée des taux d’emprunts et la crise bancaire, les constructions individuelles ont retrouvé du tonus et les constructions collectives ont conservé le leur.

Bonne nouvelle s’il en est, pour ce que ces données nous disent sur la situation conjoncturelle américaine, ces résultats risquent fort de froisser la FED et de faire pencher la balance en faveur d’ajustements supplémentaires de sa politique monétaire. La vigueur de l’immobilier est incontestablement, en effet, un sujet de contrariété pour la FED dont un de ses membres avait très clairement mentionné l’exubérance des prix et des loyers comme un élément inflationniste de premier choix début 2022.

Le fait est que la résilience de ce marché témoigne d’anticipations de hausses des prix et des rendements difficilement compatibles avec la perspective d’un retour de l’inflation à 2 %…

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La FED marque une pause mais ne pivote pas… Le feuilleton continue

Au terme du FOMC, peu de choses que nous n’avons pas dites à trop de reprises ces derniers temps. La Fed confirme marquer une pause en maintenant inchangé le niveau des Fed Funds dans la fourchette de 5 %-5,25 % mais n’a pas les éléments nécessaires pour assurer que leur point haut soit atteint et, encore moins, qu’elle s’apprête à les rabaisser. Comme nous l’écrivions hier« elle en a déjà fait beaucoup et a suffisamment d’arguments pour marquer une pause, sans céder, pour autant, aux sirènes d’un assouplissement à venir. Elle devrait rester, a priori, très vigilante sur son action future, au risque d’apparaître plus « faucon » qu’attendu ». C’est ce qu’elle a fait en rehaussant ses perspectives de taux d’intérêt pour la fin de cette année par rapport à celles de mars, de 5,1 % à 5,6 %. Conséquence logique de la révision à la hausse de ses prévisions de croissance du PIB et d’inflation, contrainte par les résultats inattendus du premier trimestre, ce changement vise sans doute surtout à éviter que se reforment les anticipations, contrariantes, de baisses de ses taux.

La Fed envisage donc un demi-point de hausse supplémentaire de ses taux directeurs dans son scénario central d’ici décembre. Passera-t-elle à l’acte ? J. Powell est loin d’être catégorique sur ce point mais assure ses arrières ; de quoi entretenir l’incertitude encore un bon moment sur les marchés, au gré des résultats économiques des prochains mois.

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Inflation américaine, voilà pourquoi la Fed restera vigilante

L’inflation a chuté de 4,9 % à 4 % entre avril et mai, très loin de son point haut de 9,1 % de juin 2022. Sur le CPI total, le travail est donc plus ou moins fait et la Fed peut se satisfaire du résultat. Tel est loin d’être le cas cependant pour les composantes sous-jacentes, dont les évolutions restent à l’évidence trop soutenues. Si, la plupart des modèles suggèrent que cette dernière devra, in fine, suivre le total, il reste à l’observer. Les chiffres de mai sont, à l’évidence, décevants sur ce point.

L’inflation sous-jacente ne s’est repliée que de 0,2 point, à 5,3 %. Ses évolutions mensuelles restent, par ailleurs, hors normes comparativement à l’historique. Les effets de base énergétiques, en voie d’être bientôt dépassés, l’inflation aura du mal à baisser davantage sans ralentissement plus marqué de ses autres composantes. La Fed n’en a donc pas fini avec le fine tuning de sa politique monétaire. J. Powell devrait le rappeler lors de sa conférence de mercredi.

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Le paradoxe des liquidités qui pourrait inciter à préconiser une pause de la BCE avant la FED

C’est peu de dire que les arcanes de la politique monétaire s’opacifient, presque, de jour en jour. Les banques centrales ont pensé pouvoir terrasser l’inflation en pratiquant, essentiellement, comme elles l’avaient fait dans le passé, par des relèvements de leurs taux directeurs. Or, force est de constater que les mécanismes de transmission de leur action sont distendus. N’en ont-elles pas fait assez, ont-elles mal fait, ou ne sont-elles, tout simplement, pas en mesure de gérer une situation qui dépasse leur champ d’action ?

La réponse est un peu dans chacune de ces propositions. Les déterminants de l’inflation sont, à l’évidence, fonction de critères bien plus larges et complexes que la seule adéquation des politiques monétaires à la conjoncture. Pour autant, la persistance de taux réels négatifs suggère, bel et bien, que les banques centrales n’en aient pas fait assez. A moins qu’elles aient mal fait, négligeant notamment l’importance des ajustements de leurs bilans sans lesquels les excès de liquidités risquaient de contrarier la bonne transmission des hausses des taux directeurs aux conditions de financement ; en maintenant des niveaux de taux futurs anormalement bas et des conditions trop favorables à la croissance du crédit non-bancaire.

Sur chacun de ces points, FED et BCE ne se confrontent, cependant, pas aux mêmes réalités. Les excès de liquidités semblent être beaucoup plus influents aux Etats-Unis que ce n’est le cas en zone euro. En dépit de la menace que représente la crise bancaire, c’est, de fait, aujourd’hui du côté de la FED que se concentrent les risques de devoir en faire plus, tandis qu’il semble, à l’inverse, de plus en plus urgent que la BCE lève le pied au regard des développements conjoncturels récents.

C’est ce message éminemment contrariant que nous renvoient les évolutions respectives des taux à deux ans au détriment de l’euro ces derniers jours et que l’on peut de moins en moins ignorer tant il viendrait bouleverser les anticipations.

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Le point haut des taux directeurs en vue, les bourses s’envolent, l’or aussi…

Cette fois, le coup d’envoi semble donné. Après avoir tergiversé au fil des errements des anticipations sur la politique de la FED, des déceptions sur la croissance et du stress provoqué par la crise bancaire, les bourses s’envolent, Europe en tête où les records se multiplient ou sont en passe d’être atteints. Les risques qui ont jalonné l’environnement économique et financier ont-ils disparu ? A l’évidence, non. C’est, au contraire, presque l’inverse et, précisément, parce que les menaces s’accumulent dangereusement que les banques centrales sont suspectées d’abandonner sous peu le combat contre l’inflation dans lequel elles se sont lancées il y a un peu plus d’un an. C’est pour cette principale raison, sur fond de net repli des taux d’intérêt et de liquidités toujours aussi abondantes, que les bourses sont à la fête et susceptibles de le rester, au moins jusqu’au début de l’été.

Dans ce contexte, financièrement encourageant, l’envolée de l’or fait, pourtant, désordre. Après, là aussi, moultes hésitations, les métaux précieux semblent avoir finalisé leur diagnostic et on aurait tort de ne pas y attacher d’importance car ce qu’ils nous disent tient principalement en ces termes : les banques centrales ne sont pas crédibles dans leur lutte contre l’inflation. Résultat, plus se rapproche le temps de l’arrêt des hausses de taux directeurs, dont se réjouissent les bourses, plus l’or en profite. La configuration qui en découle illustre les anomalies en place et les craintes, qui vont de pair, d’un fiasco final. L’envolée des cours de l’or est rarement de bon augure, en effet, mais l’histoire ne dit pas combien de temps peuvent persister ces contradictions dans un contexte de liquidités totalement inédit.

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Après les NFP pas de visibilité sur la Fed mais le leitmotiv de récession technique réapparaît

Une nouvelle fois, les regards étaient braqués sur la publication du rapport sur l’emploi américain de vendredi dernier, censé être décisif pour la FED. Une nouvelle fois, il n’en est rien. J. Powell pourrait trouver dans les données de mars à peu près tous les arguments pour décider de poursuivre le cycle de resserrement monétaire ou, au contraire, de lever le pied.

L’économie américaine a créé 236 K nouveaux postes, ce qui reste une solide performance, toujours supérieure au rythme observé au cours des deux années d’avant covid (178 K). Certes, la lecture est nettement moins favorable si l’on se cantonne à ce qui se passe dans la seule sphère privée, avec seulement 189 K emplois créés, au lieu de 283 K en moyenne les trois mois précédents, mais cela reste, là aussi, un rythme supérieur à celui des deux, voire quatre, années d’avant covid, tandis que rien ne dit que l’emploi privé soit plus important que le total. En l’occurrence, le rattrapage en cours dans l’administration est une composante tout aussi influente sur le taux de chômage, lequel, retombé à 3,5 %, ne prend toujours pas la direction des 4 % que la FED semble s’être fixé comme objectif minimum.

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Tête-à-queue des marchés après les NFP et l’ISM américains

Des mois à plus de 500 K créations d’emplois salariés, l’économie américaine n’en a pas souvent connu. On en recense un au cours des trente années qui précèdent la première vague de l’épidémie de covid. Autant dire qu’avec 517 K postes créés en janvier la situation est exceptionnelle. Rattrapage toujours ? Ça commence à être suspect. Méli-mélo des nouveaux programmes de désaisonnalisation initiés durant la période exceptionnelle de l’épidémie ? Sans aucun doute mais, pour le coup, même les données brutes sont de qualité ce mois-ci : en janvier les destructions de postes n’auraient pas dépassé 1,6 million, contre 1,8 à 2,1 million depuis dix ans en cette période de l’année, la différence est de taille. Récupération en janvier des pertes de décembre liées aux perturbations climatiques ? Là encore, rien ne permet de le dire. Alors, on cale. D’autant plus que le taux de chômage issu d’une enquête indépendante rechute à 3,4 %, du jamais vu de 1969 et que les créations de postes sont généralisées à tous les secteurs parmi lesquels certains étaient depuis longtemps, avant covid même, en sous-régime, tel le commerce de détail. Alors, la FED a-t-elle vraiment refroidi l’économie américaine ? Hausse de la durée du travail et remontée de l’ISM non-manufacturier à 55,2, après 49,2 (contre 49,6 initialement) ne le suggèrent pas davantage et valident notre sentiment initial selon lequel les distorsions climatiques et le ralentissement de l’inflation énergétique expliquaient le mauvais chiffre de décembre. Alors, M. Powell on rembobine la conférence de mercredi ? Après leurs errements de ces derniers jours, les marchés de taux semblent s’y atteler et ça promet du mouvement.

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Powell : La FED n’a pas terminé le job. Dont acte, le Nasdaq s’envole, les taux chutent.

Après avoir annoncé le relèvement, comme prévu, d’un quart de point des Fed Funds de 4,50 % à 4,75 %, J. Powell a été des plus clairs : « des augmentations continues de la cible des Fed Funds seront appropriées pour parvenir à une orientation de la politique monétaire suffisamment restrictive pour ramener l’inflation à 2 % à terme. Il serait prématuré, très prématuré, de crier victoire ou de penser que nous avons vraiment fait le nécessaire. Il nous reste beaucoup à faire » ! De quoi refroidir les marchés ? Que nenni ! Après une brève réaction négative avant la conférence de presse de J. Powell, le vent a brutalement tourné lorsque ce dernier a évoqué la prochaine réunion du FOMC du mois de mars et la mise à jour du scénario de la FED. Sans doute, malgré toutes les réserves qu’il a pris soin de détailler, en particulier sur la persistance de tensions inflationnistes en provenance de l’immobilier, J. Powell a-t-il donné l’impression d’être assez confiant sur le fait de voir l’inflation perdre progressivement plus de terrain, en même temps qu’il est apparu moins négatif sur les perspectives de croissance, soulignant notamment qu’il n’envisageait pas de baisse du PIB cette année.

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