Chute historique de la confiance des ménages français ; l’essentiel reste, pourtant, à venir

L’indicateur mensuel de confiance des ménages français publié par l’INSEE ce matin marque un repli de plus de huit point en avril, sa plus forte chute mensuelle depuis le début de la série en 1973. À 95 points, le baromètre reste cependant très éloigné de ses points bas historiques, très supérieur par exemple au niveau qu’il avait atteint lors de la crise des gilets jaunes fin 2018 ou encore de sa moyenne des années 2008 à 2014.

La construction de l’indicateur, moyenne des opinions sur la situation récente et sur les perspectives, explique ce résultat. Les premières ont été préservées jusqu’à présent. L’opinion des ménages sur le passé récent, qu’il s’agisse de la situation économique, leur situation financière ou leur capacité d’épargne, s’est même améliorée par rapport à ce qu’elle était en mars ! Ces composantes ont sauvé le résultat de ce mois-ci qui aurait été bien différent s’il ne s’était agi que de leur perspectives.

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L’effondrement du WTI, exception ou préalable à un mouvement plus général de chute des MP ?

Bien malin qui pourra répondre à la question. La chute des cours du pétrole américain jusqu’à quasiment -40$ le baril la nuit dernière est assurément liée à des phénomènes techniques très particuliers à la situation du marché pétrolier, tout spécialement américain ; en l’occurrence, la difficulté d’interrompre la production malgré un engorgement des capacités de stockage qui a effectivement conduit les producteurs à payer leurs acheteurs pour éviter d’avoir à stopper l’activité de leurs puits. A priori, il n’y a pas de raison de considérer que ce type de schéma se reproduise sur d’autres segments du marché des matières premières, il n’en reste pas moins que les effets de la crise sur la demande mondiale de matières premières industrielles ne semblent pas avoir été totalement intégrés dans les niveaux de prix de ces dernières semaines.

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Reprise en SUV ou à vélo?

Les données de ventes automobiles des premières semaines de confinement sont maintenant pour la plupart connues et sont, évidemment, extrêmement mauvaises : en mars, les ventes ont chuté de 32 % aux États-Unis par rapport à février, soit une baisse de 34 % par rapport à mars 2019, à comparer à -85 % en Italie, -72 % en France, -38 % en Allemagne, soit un total européen en chute de 58 % ou 68 % selon que l’on inclut ou non le Royaume-Uni. Des chiffres qui, ajustés du début des périodes de confinement, sont assez conformes à ce qu’ont été les résultats chinois de février et début mars.

L’industrie automobile est traditionnellement très exposée aux chocs économiques de toute nature et constitue souvent un des éléments moteurs des récessions, de leur ampleur et de leur durée. Dépense d’importance pour les particuliers qui font l’essentiel de ce marché, largement financée à crédit, et donc soumise aux conditions monétaires plus ou moins favorables, la décision d’acquérir un véhicule peut aisément être décalée dans le temps en période d’incertitude, ceci, plus encore, lorsque son utilisation n’est pas indispensable, bien évidemment en période de confinement. Il n’y a donc rien de bien surprenant dans ces très mauvais résultats.

Reste que l’importance du secteur est unique, égalée par aucune autre branche, ce qui lui confère une influence toute particulière en matière de perspectives. On peut ainsi dire sans grand risque de se tromper que, du sort du secteur automobile dépendront dans une très large mesure ceux de l’emploi, du commerce international et des prix des matières premières des trimestres à venir, autrement dit l’essentiel de ce que sera la croissance mondiale au sortir de la crise actuelle. En 2008, l’accumulation sans précédent des stocks de véhicules avait constitué une des principales caractéristiques de la récession industrielle, de sorte que l’essentiel des initiatives de soutien était allé à destination du secteur. La reprise qui s’en était suivie, avait tiré l’économie mondiale de la récession en moins de neuf mois. Cette manne est assurément plus difficile à envisager aujourd’hui.

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Les données américaines de mars préfigurent un mois d’avril calamiteux

Les données américaines du mois de mars commencent à nous parvenir et sont, sans surprise, mauvaises, malgré des mesures de distanciation moins sévères, adoptées de manière plus graduelle et plus tardivement que dans bien d’autres pays. C’est essentiellement la dernière semaine du mois, en effet, que se sont durcies les règles de confinement aux États-Unis et c’est à la lueur de ce calendrier que doivent être observées les données aujourd’hui publiées, avec pour conséquence un résultat alarmant pour avril, comme nous le suggère déjà l’effondrement de l’indicateur du climat des affaires de New-York, l’Empire manufacturing, en chute de plus de 50 points supplémentaires après sa baisse de plus de 33 points en mars, à -78,2.

 

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Humeur d’un Vendredi Saint : aléa moral

Les crises extrêmes sont propices à la révélation d’écarts de tempéraments que la disparition subite des repères fait jaillir. De ces différentes expressions se forgent peu à peu les scénarios pour le futur.

Il y a les anxieux, paniqués à l’idée d’une disparition de l’ancien monde; les éblouis,  convaincus que rien ne pourra ébranler un modèle tout puissant et irremplaçable;  les réfractaires, qui dénoncent depuis longtemps les dérives d’un système arrivé à bout de souffle, par trop libéral et inégalitaire, et espèrent de la crise qu’elle soit un catalyseur de prise de conscience permettrait de remettre l’homme et la protection du bien commun au cœur des préoccupations du politique. Il y a, enfin, les historiens, qui ne peuvent s’empêcher d’observer ce qui se déroule dans une perspective de long terme. Généralement mieux préparés à l’idée d’importants bouleversements systémiques, qui ne croient pas que le modèle d’une économie hyper-financiarisée, née de caractéristiques démographiques particulières de ces quarante dernières années puisse se prolonger très longtemps mais  qui savent aussi que les systèmes établis sont peu prompts au changement spontané et que face à la menace de rupture, le réflexe de conservation est toujours plus puissant, conduisant le plus souvent à une fuite en avant annonciatrice de dysfonctionnements et des crises plus graves encore à venir.

 

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-6 % au T1, possiblement -15 % au T2 pour le PIB. Ça justifierait un CAC inférieur à sa moyenne LT, non ?

Les premières estimations du PIB français ont été publiées par la Banque de France et donnent, sans surprise, des résultats inédits, dont l’ordre de grandeur n’est pas très éloigné de nos propres estimations du 25 mars. Sachant que deux semaines de confinement ont valu 6 % de PIB réel d’un trimestre, il est tentant de prolonger l’exercice en fonction d’hypothèses sur la durée de confinement. Dans le scénario d’un arrêt du confinement fin avril, suivi, dans le meilleur des cas, d’un retour progressif de l’activité à 95 % de son niveau d’avant crise dans la deuxième quinzaine de juin, le PIB français pourrait de nouveau perdre jusqu’à 15 % au deuxième trimestre. La perte cumulée serait alors de 20 % sur l’ensemble du premier semestre…

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