L’appauvrissement du Royaume-Uni depuis le Brexit entretient une inflation chronique

En avril, la croissance annuelle du taux de salaires britannique a atteint 7,5 %, sa plus forte augmentation depuis le début du millénaire, en dehors des effets de base de début 2021. Parmi les grands pays industrialisés, le Royaume-Uni est celui dans lequel la croissance des salaires, de loin, la plus soutenue et toujours en accélération, évoque des phénomènes de boucles prix-salaires spécifiques, qui empêchent, notamment, d’envisager une quelconque pause dans le processus de durcissement monétaire de la Banque d’Angleterre, malgré l’anémie de la croissance économique. En l’occurrence, c’est de sa faible performance de ces dernières années que semble provenir la première source d’inflation aujourd’hui. Depuis 2016, l’investissement productif britannique a littéralement stagné, en effet, ce qui n’a pas aidé à réaliser la substitution capital-travail dont aurait eu besoin le pays pour compenser les effets de sa politique migratoire. Dans de telles circonstances, les issues ne sont pas multiples : Soit le pays devra accepter une inflation structurelle plus élevée, résultat des pénuries chroniques de main d’œuvre qualifiée et moins qualifiée.  Soit il devra subir une baisse de son PIB, en adéquation avec la raréfaction de ses propres ressources démographique Soit il lui faudra rouvrir ses frontières en espérant provoquer ainsi un double choc positif d’afflux de main d’œuvre et d’investissement.

En attendant, la Banque d’Angleterre a tout lieu de continuer à se débattre face à une situation assez largement inextricable.

 

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PIB britannique sauvé mais mal en point au dernier trimestre

En baisse au troisième trimestre 2022, de 0,2 % (contre 0,3 % en première estimation), le PIB britannique s’est, finalement, stabilisé au quatrième. Un résultat permis presque uniquement par la forte hausse des stocks et, plus marginalement, de l’investissement, qui compensent la stagnation de la consommation privée et la contribution négative du commerce extérieur. La bonne tenue des mois d’octobre et novembre, après le mauvais résultat de septembre, a été balayée par une nouvelle dégradation de l’activité en décembre.

Si, sur la totalité de l’année 2022, la croissance britannique a atteint 4 % en moyenne, la performance n’est que quatre dixièmes supérieure à l’acquis de la fin de l’année précédente. Un constat bien peu brillant. Le PIB du Royaume-Uni est encore inférieur de quasiment 1 % à son niveau de la fin 2029, en retard sur la plupart des autres économies occidentales, Espagne excepté. La forte inflation persistante, le Brexit et les difficultés immobilières sur fond de hausses de taux font du pays l’un des plus à risque pour 2023.

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L’inflation britannique, au plus haut depuis 9 ans : des effets temporaires, encore

L’inflation britannique, mesurée en glissement annuel, a atteint 3,2 % en août, dans la lignée des données en provenance des autres pays développés. Plus que le chiffre en lui-même, c’est son évolution par rapport à juillet, une hausse de plus d’un point, et l’impossibilité de l’expliquer par le seul secteur de l’énergie, qui interpellent. Ainsi, l’inflation sous-jacente passe de 1,8 % à 3,1 %, très loin devant, par exemple, les données jusqu’alors disponibles pour la zone euro. Malgré tout, les éléments d’explication de ces résultats ont comme un goût de déjà-vu :
Des effets de base faisant suite aux décisions politiques de l’année dernière, ici le chèque restauration de B. Johnson, dont l’impact, un an plus tard, peut se comparer à celui de la baisse de la TVA allemande,
L’envolée des prix des automobiles d’occasion, comme constaté aux Etats-Unis ces derniers mois.

Malgré les spécificités liées au Brexit et les difficultés particulières d’approvisionnement faute, notamment de chauffeurs routiers, l’inflation britannique ne témoigne pas à ce stade de signe particulier de dérapage.

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Banque d’Angleterre et PCE américains font sortir les marchés de taux de leur torpeur

Voilà le genre de déclarations auxquelles il va sans doute falloir s’habituer. Après avoir annoncé un ralentissement de ses achats d’actifs il y a trois semaines, la Banque d’Angleterre pourrait considérer la perspective d’une remontée de ses taux d’intérêt courant 2022, selon l’un des membres de son Comité de politique monétaire Gertjan Vlieghe. L’annonce a surpris. L’inflation britannique est loin d’avoir été parmi les plus vigoureuses ces derniers mois et les perspectives économiques post-Brexit sont encore aux proies à de nombreuses interrogations. Mais la reprise est là, elle est plutôt vigoureuse et incite la BoE à revoir à la hausse ses prévisions. Les déclarations de Vlieghe sont un peu comme la réponse du berger à la bergère.

 

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Le pragmatisme britannique à l’épreuve de l’utopie ultra libérale

Quel futur choisira Boris Johnson pour l’économie britannique à partir de maintenant ? Cette question taraude les esprits. Faute de connaitre la stratégie que privilégiera le premier ministre britannique, c’est à un imbroglio de scénarii à y perdre son latin que se confronte celui qui se penche sur le sujet. A bien y réfléchir, pourtant, les vraies options se résument principalement au nombre de deux :

  • soit B. Johnson joue la carte de la sécurité économique, autrement dit celle qui préserve de solides liens avec l’UE et privilégie la conciliation, quitte à s’asseoir sur un certain nombre de ses promesses électoralistes.
  • soit il rompt véritablement les ponts avec Bruxelles ce qui le mène immanquablement dans une bataille idéologique qui ne trouvera de sens que dans l’expression d’un jusqu’au-boutisme libéral aux développements et conséquences très largement incertaines.

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Les bourses, le pétrole et les taux dans les starting-blocks après la pluie de bonnes nouvelles

Nous y voilà, enfin ; le Brexit se précise et Chine et États-Unis auraient trouvé un compromis pour échapper à la hausse des droits de douanes américains à partir de dimanche. Après avoir monopolisé l’attention tout au long de l’année écoulée, les deux principaux sujets d’inquiétude pourraient donc être mis de côté. Le Royaume-Uni devrait, en effet, sortir de l’UE le 31 janvier et entamer des négociations sans doute compliquées avec l’UE mais le risque de prolongation de la période d’incertitude politique, voire d’un éventuel nouveau référendum, est évacué. Côté américain, nul ne croit véritablement à la fin de la guerre commerciale mais les développements de ces derniers jours semblent confirmer que D. Trump ne veut pas polluer sa campagne électorale avec ce sujet de préoccupation pour les ménages et entreprises américaines. Exit donc, le risque d’escalade commerciale d’ici novembre 2020. Les bourses saluent comme il se doit ces bonnes nouvelles et les marchés dans leur ensemble sont tentés de porter aux nues le scénario de reflation qui va implicitement de pair… et sans lequel le boom des actions de ces dernières semaines restait fondamentalement bancal.

Sauf pirouette de dernier moment de D. Trump, la voie semble toute tracée pour une embardée des cours du pétrole comme, probablement, de la plupart des matières premières et, simultanément, une envolée des taux d’intérêt futurs…. Reste à savoir si la situation économique répondra favorablement à ces attentes. C’est tout l’enjeu du scénario 2020, qui divise la communauté des économistes des marchés, à savoir : l’amorce d’une reprise durable ou un faux départ de fin de cycle ? De la réponse à cette question dépendra la capacité à absorber des hausses de prix des matières premières et des taux d’intérêt que pourrait provoquer l’élimination des deux principales sources d’inquiétude.

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Brexit, ‘not yet’ ; gardons-nous de tirer des plans sur la comète

Trois ans et demi se sont écoulés depuis le référendum qui ouvrit le début de l’épopée d’une sortie du Royaume-Uni de l’UE. Plus de trois années au cours desquelles le dossier semble n’avoir fait que se complexifier pour être aujourd’hui dans l’incapacité d’aboutir dans des conditions satisfaisantes pour les différentes parties engagées. Politiques, économistes, chefs d’entreprises et citoyens européens, tous ont aujourd’hui envie d’en finir, au risque d’accepter des compromis que seule l’usure pourrait justifier.

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