Mme Lagarde passera le cap en mars, c’est quasiment fait…

Extrait de notre preview: « Il suffira de peu de choses, quelques ouvertures plus ou moins appuyées dans le communiqué ou à l’occasion de la conférence de presse de Mme Lagarde, pour que s’enclenchent les ajustements qui devraient accompagner la perspective d’une convergence, même très graduelle, de sa politique vers celle de ses homologues ». Ces ouvertures ont été livrées sous plusieurs formes et ont produit les effets escomptés.

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La Banque d’Angleterre décidée à casser la croissance : BoJo sur un siège éjectable

Sans surprise, la Banque centrale britannique a de nouveau relevé son taux directeur, de 0,25 % à 0,5 %, décision prise à l’unanimité des neuf membres du Conseil de politique monétaire, une minorité de quatre membres souhaitant même passer directement à 0,75 %. Elle a également annoncé une réduction graduelle de son stock d’obligations d’entreprises ainsi qu’un arrêt des réinvestissements sur les bons du Trésor qu’elle détient. La Banque d’Angleterre, qui prévoit une inflation au-delà de 7 % au printemps, durcit manifestement le ton : objectif affiché, créer un choc de demande à destination des ménages qui, selon ses estimations, verraient voir leur pouvoir d’achat amputé de 2 % cette année et de 0,5 % en 2023, une pénitence jugée nécessaire pour contrer l’inflation… Les marchés anticipent maintenant que les taux monteront, au moins, à 1,5 % en novembre. Le choix de la BoE a le mérite de la clarté ! En dehors de cela on se demande bien où va le pays…

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La posture de la BCE revêt une forme d’arrogance difficilement tenable

Quelle différence la BCE peut-elle encore mettre en avant pour justifier l’originalité de sa position face à la FED et à la Banque d’Angleterre, dès lors que l’inflation dépasse 5 % en zone euro, soit peu ou prou le même niveau qu’au Royaume-Uni, in fine, peu éloigné de celui enregistré aux Etats-Unis en décembre ? Depuis la création de la monnaie unique, l’inflation de ces trois économies n’a connu que de brèves périodes de différenciation et a essentiellement évolué de concert ces dix dernières années. La FED et la BoE feraient elles fausse route ? En campant sur sa position, c’est, en tout cas, le message que renverrait implicitement la BCE à ses homologues, alors que les origines de l’inflation ont rarement été aussi communes. Quand bien même, la posture de Mme Lagarde est peut-être la bonne, elle est donc difficilement tenable et de plus en plus risquée. Les chances que l’orientation de la politique monétaire de la BCE converge vers celle de la FeD et de la BoE semblent, de fait, nettement plus élevées que l’inverse, quand bien même Mme Lagarde peut encore tenter de jouer la montre en attendant la mise à jour de ses prévisions en mars avant de passer ce cap.

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Nouvelle accélération de l’inflation, la position de Mme Lagarde devient intenable

Autant dire que ce chiffre tombe mal, à la veille du Comité de politique monétaire de la BCE. Alors que le retournement des effets de base était censé autoriser un repli de l’inflation dès janvier en zone euro, celle-ci a de nouveau gagné du terrain : à 5,1 %, soit deux dixièmes de plus qu’en décembre en dépit du ralentissement même marginal des résultats publiés en Allemagne, en France et en Espagne ces derniers jours. Ce mauvais chiffre provient d’ailleurs, en l’occurrence de presque tous les autres pays, dont ceux d’Europe de l’est, dans lesquels le regain des prix de l’énergie a eu une incidence plus importante.

À l’évidence, ces tendances vont à l’encontre de la position privilégiée par la BCE, en particulier par sa présidente, jusqu’alors. Il fait peu de doutes que face à de tels résultats, Mme Lagarde ne sera plus en position de force pour faire prévaloir son diagnostic. Les nuances auxquelles on pouvait s’attendre dans son communiqué de demain pourraient, dès lors, prendre un tour nettement plus restrictif. La BCE ira-t-elle jusqu’à valider les anticipations d’une remontée des taux dès avant la fin de l’année ? L’hypothèse, déjà discrètement insinuée dans le dernier communiqué, semble aujourd’hui de moins en moins exclue.

 

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L’industrie, facteur de différenciation persistant, L’inflation résiste en zone euro

Après un sursaut en fin d’année, surtout lié à une meilleure fluidité en matière d’approvisionnement, et au mini rattrapage qui s’en est suivi dans l’automobile, les informations du jour confirment un essoufflement du rebond manufacturier. Principale explication aux écarts de performance entre les principaux pays l’an dernier, l’importance relative de l’industrie reste un facteur hautement discriminant qui risque de peser sur l’activité des pays les plus exposés en début d’année.

À la veille de la réunion de la BCE, l’inflation allemande a moins reculé que prévu en janvier, mois durant lequel l’indice des prix a continué de progresser de 0,4 % par rapport à décembre, soit une hausse de 4,9% sur douze mois. En Espagne, enfin, l’inflation  passe de 6,6 % à 6 %,  mais la composante sous-jacente augmente, de son côté, de 2,1 % à 2,4 %.

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Sauf en Allemagne, la croissance a bien résisté en fin d’année dernière

Au quatrième trimestre, la France affiche une hausse de son PIB de 0,7 % qui, combinée aux révisions d’un dixième des trimestres précédents, porte la croissance sur l’ensemble de 2021 à 7 %. L’Espagne fait mieux sur les trois derniers mois de l’année, avec une hausse de 2 % de son PIB. La forte révision du troisième trimestre permet là aussi une croissance annuelle un peu meilleure que prévu, de 5 %. Quant à l’Allemagne, la hausse de 2,8 % sur l’ensemble de 2021 cache une baisse de 0,7 % en fin d’année, sous l’effet, notamment, d’une plus faible mobilité. En termes de rattrapage, la France garde donc largement une position de tête par rapport à ses deux voisins : le PIB hexagonal est supérieur de 0,8 % à celui d’avant crise, alors qu’il est en retard de plus de 4 % en Espagne et de 1,5 % en Allemagne.

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Croissance américaine : merci les stocks !

Au dernier trimestre de l’année dernière, la croissance du PIB américain est ressortie à 6,9 % en rythme annualisé, selon l’estimation préliminaire ; l’équivalent de 1,7 % en données non annualisées. Bien que supérieur de plus d’un point aux attentes, ce résultat est loin d’être de qualité : l’accumulation des stocks explique à elle seule, en effet, plus des deux tiers de la hausse du PIB, à hauteur de 4,9 points, après 2,2 points au troisième trimestre, quand le PIB s’était accru de 2,3 % r.a.. Si ce phénomène n’est pas anormal compte-tenu de la réduction des stocks en 2020, il camoufle une anémie des autres composantes du PIB incontestablement problématique au moment où la FED s’apprête à durcir sa politique monétaire et où, simultanément, la flambée des prix confisque de plus en plus de pouvoir d’achat. Selon les premières estimations, le revenu réel des ménages aurait été amputé de 5,8 % r.a. au quatrième trimestre, après, déjà, 4,3 % au troisième. L’effet des plans de soutien a, donc, disparu : sur un an, le pouvoir d’achat s’inscrit en repli de 0,3 %. Ces données, sur fond de contraintes sanitaires persistantes et de renchérissement du pétrole ne sont, à l’évidence, pas les meilleures pour ouvrir une période de hausse des taux directeurs sans accroître significativement le risque sur les perspectives économiques.

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Jusqu’où la FED devrait-elle durcir le ton pour casser la spéculation pétrolière ?

Sans doute n’est-ce pas en ces termes que J. Powell se pose la question de l’action la plus appropriée qu’il doit entreprendre. Il s’agit pourtant bien d’un sujet-clé. Car, si la FED ne parvient pas à casser la surenchère pétrolière et, dans son sillage, celle de la plupart des matières premières, son aptitude à contrer l’inflation risque fort d’être considérablement réduite. Vu sous cet angle, le choix de relever le niveau de ses taux d’intérêt pourrait paraître bien moins approprié que celui d’agir sur son bilan.

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