Encore un peu de boulot pour casser la frénésie de crédit, M. Powell !

Dans la jungle des indicateurs économiques, les choix qu’aura à faire la FED dans les prochains mois seront, de toute évidence, bien délicats et les risques de ne pas prendre les bonnes décisions au bon moment proportionnellement élevés. Les données du jour donnent un aperçu des dilemmes auxquels elle risque de se confronter.

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L’apaisement des tensions sur les prix à la production se confirme à l’échelle mondiale

Manquaient les données américaines pour valider les tendances observées dans plusieurs pays ces dernières semaines, c’est chose faite avec la publication des prix à la production du mois d’octobre et le résultat est peu discutable : les tensions sur les prix en amont de l’appareil productif se détendent. Aux Etats-Unis, le PPI n’a augmenté que de 0,2 % en octobre, comme en septembre selon les données révisées (contre 0,4 % initialement), tandis que l’indice hors énergie et alimentation ressort inchangé, après un mouvement également révisé à la baisse, à 0,2 % en septembre. Sur un an, la décélération du PPI reprend donc, à 8 % après 8,4 % en septembre et 6,7 % pour la partie sous-jacente, contre 7,1 %. Bonne nouvelle également ce matin en provenance d’Allemagne avec un repli des prix de gros de 0,6 % en octobre à l’origine d’une décélération annuelle de 19,9 % en septembre à 17,4 %.  Les prix à la production étant généralement en avance sur ceux à la consommation, ces tendances sont de bon augure pour l’inflation future et redonnent un peu de crédibilité aux prévisions du consensus et des banques centrales d’un net apaisement des tensions inflationnistes en 2023.

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Ça ne s’améliore pas en Asie

Japon comme Chine ont publié une batterie de données conjoncturelles ce matin, dans l’ensemble, encore très médiocres et toujours largement impactées par les problématiques sanitaires. Au Japon, le PIB du troisième trimestre a reflué de 0,3 % au lieu de l’amélioration escomptée d’à peu près autant. La reprise des sorties touristiques du pays, venue enfler les importations, n’a probablement pas aidé mais on note surtout la faiblesse de la demande domestique et la détérioration accélérée des données avancées sur ce front en octobre. Par ailleurs, la croissance des exportations est très en retrait de ce que la chute du yen aurait pu laisser supposer. Il faut dire que le premier partenaire du pays, la Chine, n’a guère constitué de support et que, là encore, les indices avancés de la croissance de fin d’année ne sont pas de meilleur augure. En octobre, l’activité industrielle chinoise a de nouveau fortement ralenti, de 6,3 % l’an en septembre à 5 %, une évolution en partie explicable par le dégonflement des prix à la production dont la hausse est retombée à zéro, qui reste néanmoins très éloignée des attentes. De son côté, la croissance des ventes de détail est ressortie en repli de 0,5 % l’an en valeur, un bien mauvais signal, bien que, là aussi, en partie explicable par la baisse de sept dixièmes de l’inflation en octobre, à 2,1 %. Toujours ‘sous cloche’ pour raison sanitaire et happés par les méfaits de la crise immobilière, les ménages chinois n’ont ni les moyens ni le cœur pour faire mieux, à en juger par le bas niveau de leur confiance. La situation des deux plus grands pays d’Asie est, décidément, difficile à réconcilier avec les attentes que la région suscite.

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L’inflation sous-jacente américaine sur un plateau ; reste maintenant à en descendre.

L’inflation du mois d’octobre offre quelques bonnes nouvelles aux Etats-Unis. Malgré le rebond de l’énergie et une hausse mensuelle de l’indice des prix à la consommation encore relativement soutenue, de 0,4 %, l’inflation annuelle a ralenti d’un demi-point, à 7,7 %, s’éloignant un peu plus de son pic de 9,1 % du mois de juin. Plus important, les composantes sous-jacentes ont augmenté moitié moins vite qu’au cours des deux derniers mois, de 0,3 %. Après s’être tendu à 6,6 % en septembre, le taux d’inflation sous-jacent est ainsi retombé à 6,3 %, son niveau d’août. Satisfécit, donc, pour le mois écoulé. Le plateau de l’inflation sous-jacente semble se consolider. Reste à en descendre. C’est sur ce mouvement que la FED se montrera, sans doute, exigeante quand bien même ces résultats lui redonnent un peu plus de latitude sur la cadence de ses prochains mouvements de hausse des Fed Funds et libèrent, par là-même, la pression sur les autres banques centrales, avec un dollar en net repli, de retour sur ses niveaux de la mi-août.

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La Banque d’Angleterre un pas en avant, deux pas en arrière, fait rechuter la livre !

Mais pourquoi, diantre, la Banque d’Angleterre s’est-elle fendue de ce commentaire qui laisse entendre qu’elle s’apprête à lever le pied plus tôt, ou plus vite, que ne l’anticipent les marchés ? Si le but était de rassurer pour estomper les effets de sa décision du jour, d’une remontée de ¾ de point de son taux directeur à 3 %, la plus forte en 30 ans, c’est raté ! Cette seule remarque vaut à la livre de s’effondrer à nouveau, à 1,1182 USD, quand elle avait dépassé 1,16 USD il y a une semaine et aux taux longs de s’envoler de nouveau, au risque de réveiller les tensions qui s’étaient manifestées le mois dernier.

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La BCE plus proche d’un début de pivot que de nouveaux tours de vis

Le communiqué de la BCE et les commentaires de Mme Lagarde sont clairs :

  • La BCE estime avoir déjà fait beaucoup pour retirer l’excès de soutien monétaire et se félicite de la fin de l’assouplissement quantitatif.
  • Les futures hausses de taux dépendront des développements à venir sur le front de l’inflation et de l’impact des hausses de taux passées sur l’activité.

Autrement dit, après une nouvelle remontée de ses taux directeurs de ¾ de points, la BCE semble prête à lever le pied. Si elle dit se préparer à poursuivre le cycle de remontée de ses taux, face à une inflation durablement supérieure à son objectif, c’est, a priori, à un rythme plus graduel que ses deux derniers mouvements de 75 pb chacun.

La banque centrale prend acte de la dégradation du contexte conjoncturel et ajuste sa communication en conséquence. Elle apparaît, au total, moins hawkish que redouté et remet au mois de décembre la question de la réduction des actifs à son bilan, se limitant à ce qui était attendu, à savoir, un ajustement du programme de liquidité des banques, le TLTRO III. De quoi, néanmoins, précipiter une inversion de la courbe des taux de rendement et faire repasser l’euro sous la parité contre le dollar en dépit des mauvais signaux renvoyés par le PIB américain du 3ème trimestre.

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La réduction du bilan de la BCE au menu de cette semaine ?

La BCE l’a déjà annoncé, elle conservera le cap restrictif qui est le sien depuis l’été et relèvera probablement ses taux directeurs de ¾ de point jeudi comme en septembre, de 1,25 % à 2 %, niveau qu’ils n’ont plus connu depuis 2009. Le mouvement est, de fait, largement attendu et, en l’absence de mise à jour de ses prévisions trimestrielles, c’est sur la communication au sujet de sa politique à venir que se portera l’attention. L’occasion pourrait être toute trouvée pour commencer à adresser la question de la réduction de son bilan. L’Allemagne pousse en ce sens et le conseil des gouverneurs pourrait y voir trois avantages : un moyen de consolider son soutien à l’euro au moment où ce dernier profite des anticipations d’un possible pivot de la FED, celui de se substituer à des hausses de taux par trop coûteuses pour la croissance, celui, enfin, de rappeler à l’ordre des gouvernements dont les largesses récentes ne sont pas de son goût. Du dosage de sa communication en ce sens dépendra la perception des marchés sur le caractère plus ou moins restrictif de la posture de la BCE. Face à une inflation qu’elle juge largement hors de contrôle, il semble cependant peu probable que le conseil des gouverneurs laisse beaucoup de place à la surenchère reflationniste des marchés de ces derniers jours.

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Le temps est compté pour la BoJ

L’échec de ses interventions sur les marchés des changes pour stopper l’hémorragie du yen pourrait-il signaler un changement de cap monétaire de la BoJ ? La question se pose indiscutablement après les dernières tentatives du 21 octobre au cours desquelles les montants d’interventions auraient approché le niveau record de 37 milliards de dollars sans quasiment aucun effet sur la devise. La BoJ ne semble pourtant guère préparée à changer son fusil d’épaule et l’inverse constituerait une énorme surprise ce jeudi à l’occasion de son comité de politique monétaire. Ses taux directeurs devraient donc rester inchangés à -0,10 % et son programme d’achat de JGB largement ouvert pour maintenir les taux à 10 ans à moins de 0,25 % comme elle s’y est engagée jusqu’à maintenant. L’obstination de la BoJ a cependant de moins en moins de sens dans le contexte international en présence et finit par être contre-productive. Si ce n’est pas cette fois-ci, on voit mal comment elle pourra longtemps conserver le cap qui est le sien.

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