Moniteur de l’inflation mondiale

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La chute de l’or acte la montée du risque déflationniste

Les déceptions conjoncturelles de ces derniers temps ont modifié la perception du risque inflationniste. Depuis le début du mois de mars, les anticipations d’inflation à dix ans du marché obligataire américain ont enregistré un repli de 30 points de base, le plus important depuis un an. Dans le même temps, le décrochage des cours de l’or est venu valider un scepticisme croissant à l’égard des politiques de reflation des banques centrales. Les tendances en place à l’échelle mondiale ne suggèrent pas de retournement rapide de ce sentiment :

  • Avec des taux d’inflation nettement inférieurs à 2 % et en repli, les pays industrialisés se rapprochent pour la plupart de la zone de risque déflationniste. Le haut niveau de taux de chômage et le faible degré de sollicitation des capacités ont des effets dépressifs notables sur la croissance des salaires et des prix à la production, que la détente des coûts énergétiques accentue. 
  • L’accélération de l’inflation observée dans un nombre croissant de pays émergents concerne des économies à faible influence internationale : l’Inde, la Russie, le Brésil ou l’Argentine principalement. Les exportateurs de produits manufacturés d’Asie conservent de bas niveaux d’inflation, beaucoup plus proches des standards des pays avancés. 

Ces tendances ont donc tout lieu d’encourager une accentuation de la détente monétaire au niveau mondial.

Moniteur du commerce mondial

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La Chine se referme-t-elle sur elle-même ? La question se pose indiscutablement à la lecture des tendances récentes du commerce de ce pays avec le reste du monde. Après avoir joué le rôle de locomotive de l’économie mondiale au lendemain de la crise de 2008, le marché chinois semble en effet s’être singulièrement refermé ces derniers trimestres. Compréhensible durant la période de fort repli de la croissance, cette tendance est assurément plus inattendue dès lors que l’économie chinoise ré accélère.
La tendance à la baisse du contenu en importations de la croissance chinoise est toutefois incontestable depuis la crise. Résultat pour partie de la stratégie du gouvernement chinois –on rappellera à ce titre que parmi les mesures du plan de relance de 2008 figurait la suppression des subventions à l’exportation…, ce mouvement est probablement amené à durer, voire à s’amplifier.
Une telle évolution, si elle venait à être confirmée, constituerait à terme un changement en profondeur des rouages de l’économie mondiale.

Moniteur de la croissance mondiale

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Envie d’y croire.

Malgré une situation encore très disparate, le sentiment qui se dégage des derniers indicateurs macro-économiques mondiaux est incontestablement plus favorable aujourd’hui qu’il y a quelques mois :
– Le climat des affaires s’est partout réorienté à la hausse, augurant d’une meilleure tenue des perspectives des industriels ;
– La consommation s’est généralement ressaisie, en témoigne la meilleure tenue des ventes d’automobiles dont la tendance des tout derniers mois contraste assez nettement avec celle du dernier trimestre de l’année dernière ;
– La croissance du commerce mondial se stabilise, quand bien même la dynamique des échanges est encore très affaiblie.
Les effets de cette amélioration sur l’activité réelle sont encore ténus. La production industrielle mondiale s’est tout juste stabilisée en fin d’année sous l’impulsion essentielle de la Chine, creusant ainsi l’écart avec le monde industrialisé. Sans doute faudra-t-il quelques mois encore avant de retrouver une tendance unanimement positive, mais la direction semble bel et bien donnée.

Moniteur de la consommation mondiale

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« Stand-by » tel est le sentiment que donnent les tendances de la consommation mondiale de ces derniers mois. Malgré de légers mieux en Chine, au Brésil ou aux États-Unis, l’environnement de la consommation mondiale est resté affecté par la détérioration persistante de la situation en zone euro, dans la plupart des pays d’Europe de l’Est et dans les plusieurs grands pays d’Asie hors Chine. Dans de telles conditions, la croissance mondiale du commerce de détail stationne aux alentours de 3 % l’an et celle des ventes d’automobile s’est notablement infléchie fin 2012. L’ensemble continue à illustrer une situation fragile, toujours bridée par des évolutions très contenues du pouvoir d’achat des ménages à l’échelle mondiale.
Le repli des prix des matières premières, les initiatives de soutien monétaires de plusieurs pays émergents et la reprise immobilière aux États-Unis commencent toutefois à produire leurs effets : le climat de confiance des consommateurs s’est récemment amélioré dans de nombreux pays hors Europe. Sauf remontée intempestive des prix des matières premières et durcissement des politiques économiques, la consommation mondiale devrait se présenter sous un jour plus propice début 2013, malgré bien peu d’espoirs du côté européen.

« Kartoffeln Für Alle », ou, un Plaza pour l’euro

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Prétendre pouvoir compenser les effets dévastateurs de la surévaluation de l’euro par l’application des recettes allemandes des années 2000 est un leurre.

Un retour sur les conditions du succès de l’ajustement compétitif de l’économie allemande rappelle à quel point cette transition a été aidée par des conditions exceptionnelles. Le contexte international des années 2000 a non seulement servi de puissant levier au redressement industriel de l’Allemagne mais a également permis que cette transition se fasse à moindre coût pour les consommateurs d’outre-Rhin.

Aucun des pays de la zone euro ne dispose aujourd’hui d’atouts industriels comparables à ceux de l’Allemagne ni des moyens d’atténuer le coût social des réformes susceptibles d’être nécessaires au rétablissement compétitif de la zone euro. Appliquer les recettes allemandes, sans prendre en considération la réalité des conditions qui ont conduit à leur succès, est sans doute le plus grand danger que les responsables européens font encourir à l’union monétaire dans le contexte présent.

Face à une telle situation, force est de constater qu’il n’existe qu’une seule réponse : celle d’une dépréciation orchestrée de l’euro, à l’instar de ce qui fut décidé en 1985 par les accords du Plaza pour soulager l’économie mondiale des méfaits de la surévaluation du dollar. Espérons que la menace que constitue l’enlisement de la zone euro finira par convaincre de cette nécessité, car là réside probablement l’ultime chance de sauvetage de l’union monétaire.

Moniteur de la croissance mondiale : net ralentissement de l’activité d’ici la fin de l’année

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Les indicateurs d’activité internationaux n’augurent rien de bien rassurant pour les prochains mois. La stabilisation du climat de confiance des industriels durant le printemps n’a été qu’un feu de paille qui a laissé place depuis le début de l’été à une détérioration généralisée des perspectives, particulièrement marquée parmi les grands exportateurs de produits manufacturés. L’activité exportatrice des pays asiatiques, qui constitue un bon témoin des tendances globales de la demande, s’est nettement affaissée ces derniers mois. Simultanément la croissance du commerce entre la Chine, L’inde et le Brésil s’est brutalement interrompue. A la détérioration des flux des échanges de produits intermédiaires qui a marqué les mois passés, succède aujourd’hui un net repli de la demande de biens d’équipement, qui, au vu du repli généralisé des taux d’utilisation des capacités, a toutes les chances de se poursuivre à brève échéance. La demande de biens de consommation a moins souffert jusqu’à présent. Les ventes d’automobiles se sont légèrement raffermies parmi les BRICs, notamment sous l’effet d’un regain d’achats au Brésil et en Chine, et ont continué à bien se tenir aux États-Unis, ce qui a permis de compenser l’anémie du marché européen. Les indications sur le commerce de détail hors automobiles sont toutefois moins encourageantes, en particulier dans les pays du G7. La croissance des pays de l’OCDE devrait, au total, nettement ralentir d’ici la fin de l’année et celle des BRICs risque fort de suivre le mouvement.