Plus les tarifs montent plus les taux baissent. Une anomalie ?

Le programme protectionniste de D. Trump était supposé faire flamber l’inflation ; il faudra vraisemblablement attendre longtemps avant d’observer de tels effets. En l’occurrence plus les tarifs augmentent plus les anticipations d’inflation et, dans leur sillage, les taux d’intérêt, baissent. Il n’y a en cela rien de véritablement anormal compte-tenu de la conjoncture actuelle et de l’exacerbation des pressions concurrentielles que provoquent les menaces protectionnistes. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, une prolongation/amplification de la guerre commerciale propulserait sans doute les taux d’intérêt sur des niveaux bien plus bas qu’aujourd’hui et plus encore dans le cas de véritable décrochage du yuan…

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L’avenir compromis du monde en développement face à la démondialisation

Parmi les ravages susceptibles d’émaner du mouvement de démondialisation qui sévit depuis le début de la décennie, les économies en développement risquent fort d’apparaître, à terme, les plus grandes victimes. Moins directement exposés que les exportateurs de produits manufacturés d’Asie au tarissement de la demande ou à la montée des tarifs douaniers, elles n’en sont pas moins affectées par les effets délétères du ralentissement de la demande internationale sur les prix et les volumes des produits de base et par la frilosité des flux d’investissements directs inhérente à l’évolution vers un monde moins ouvert. Alors que le regain de tensions commerciales entre les États-Unis et le Chine force à voir avec plus de réalisme l’état de dégradation des perspectives commerciales internationales, la prise de conscience de cette exposition du monde en développement pourrait devenir, sous peu, plus acerbe.

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Quand le président de la Fed passe son temps à ajuster ses erreurs de communication

Vous avez dit « fine tuning »? Jamais aucun président de la FED n’aura donné une telle impression de versatilité que J. Powell. Après avoir fait preuve d’une rigidité incompréhensible à la fin de l’année dernière, puis avoir trop promptement retourné sa veste en début d’année, le président de la FED a une nouvelle fois surpris par son regain de confiance cette semaine.

De manière surprenante, ces hésitations semblent avoir de moins en moins d’effets sur les anticipations des marchés de taux d’intérêt ; un peu comme si le président de la FED, était en perte en train de perdre de son influence. Reconnaissons que les développements économiques ne lui laissent guère de latitude. L’analyse du détail du rapport des créations d’emplois du mois d’avril permet de mieux comprendre les manquements persistants de l’économie américaine à l’origine de la paralysie monétaire et les conditions de ce qui ressemble de plus en plus à un nouveau paradigme économique et sociétal, allant de pair avec une forme de fin de règne monétaire.

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Bourgeonnements de printemps sur les marchés européens

La configuration boursière de la fin février nous avait mis sur la piste d’un vraisemblable rallye de printemps de l’Eurostoxx que nous envisagions alors en route pour les 3500 points (voir à ce sujet « Un air de printemps sur les bourses européennes »). À deux doigts de cet objectif, la confiance des marchés ne semble pas mollir en dépit d’un environnement fondamental jonché d’incertitudes, avec, ces derniers jours, une évidente tentation des cycliques les plus en retard à reprendre du poil de la bête. De fait, c’est bien de ces secteurs à la traîne qu’est tributaire l’évolution de l’Eurostoxx, à savoir en tout premier lieu : les bancaires, l’automobile et les ressources de base. A quelles conditions ces secteurs pourraient-ils se décrisper et ouvrir la voie à une plus large expansion des indices européens ?

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Encore un peu de travail avant de revoir de l’inflation salariale aux Etats-Unis…

Le rapport sur l’emploi américain du mois de mars risque de ne pas suffire à lever les incertitudes sur les développements conjoncturels aux États-Unis. Légèrement supérieures aux attentes pour ce qui concerne le seul mois de mars, les 196 000 créations de postes annoncées ne compensent pas le manque à gagner du mois précédent qui, même révisé, reste très faible, à 33 K. Entre février et mars, l’emploi américain a ainsi progressé de 114,5 K par mois en moyenne, son plus faible niveau depuis septembre 2017 (post ouragans). Si le bon chiffre de janvier permet encore de sauver la mise trimestrielle, ce résultat a tout lieu de semer le doute sur la vigueur de l’économie américaine. Autre source de déception, la croissance des salaires piétine et se replie à 3,2 % l’an en mars, après avoir plafonné à 3,5 % ces derniers mois. Ce constat n’est guère satisfaisant pour une banque centrale dont l’objectif premier est aujourd’hui de restaurer des sous-jacents d’inflation plus solides. Il pourrait y avoir là de quoi préparer le terrain à un affaissement supplémentaire de la courbe des taux…

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Au cœur des déboires de l’industrie mondiale : les biens d’équipement et l’automobile

Les indicateurs avancés de l’activité manufacturière mondiale poursuivent désespérément leur déclin depuis l’automne dernier avec, ces derniers temps, des difficultés croissantes que relatent notamment l’écrasement des perspectives de prix des secteurs les plus impactés.

Au rythme où vont les choses, il faudrait peu de temps pour que cette situation industrielle déteigne un peu plus sur l’ensemble des perspectives de croissance et d’inflation. Deux secteurs d’activité sont particulièrement touchés : celui des biens d’équipement d’une part, celui de l’automobile de l’autre. Autrement dit, les deux poids lourds de l’industrie mondiale dont le pouvoir d’irradiation est, de loin, le plus important de par la diversité des entrants qu’ils intègrent et leur poids dans les échanges internationaux. Quel diagnostic établir sur la situation de chacun d’eux ?

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Le rallye de début d’année impose-t-il une révision de notre stratégie d’allocation d’actifs ?

La résilience des marchés boursiers de ce début d’année est assez sidérante au vu de ce que nous délivrent les nouvelles sur l’état de santé de la conjoncture mondiale et de ce qu’elles suggèrent en matière de perspectives de résultats des entreprises. Bien qu’un certain nombre de forces de rappel prévisibles aient pu nous préparer à une récupération des marchés financiers, après la correction violente du dernier trimestre de l’année dernière, reconnaissons que le rebond observé a largement dépassé nos attentes.

Difficile, dans un tel cas de figure, de se dispenser d’une expertise critique sur nos erreurs d’appréciation avant de formuler un quelconque diagnostic prévisionnel. Qu’avons-nous raté et y-a-t-il dans ces éléments de quoi, reconsidérer notre vision fondamentale ?

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Guerre commerciale et relance chinoise, deux arbres derrière lesquels se profile une forêt de plus en plus épaisse

Ces derniers mois, les marchés vivent au rythme des promesses de résolution du conflit commercial entre la Chine et les États-Unis. Aucune des deux parties n’ayant intérêt à ce que les choses s’enveniment davantage, les observateurs misent sur un accord, au moins, de façade, histoire que D. Trump sauve la mise avant l’ouverture de sa campagne présidentielle. Souvent désignées comme premières responsables des déboires récents de l’économie mondiale, les tensions commerciales seraient donc sur le point d’être dépassées, ce qui rouvrirait la voie à un retour de conditions plus favorables, avec à la clé une reprise des investissements que le climat de guerre commerciale a paralysés. C’est en tout cas l’histoire telle que majoritairement envisagée, confortée par les mesures de relance du gouvernement chinois, dont bénéficierait, forcément, l’économie mondiale. Il y a, pourtant, bien des raisons de penser que les développements à venir soient assez éloignés de ce schéma.

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