Perspectives trimestrielles – Le repli de l’inflation touche à sa fin et ça se complique

Alors que le cycle de hausse des taux directeurs touche son terme, à quoi s’attendre ? Dans un scénario idéal, largement plébiscité par le consensus de marché, les institutions internationales et monétaires, les banques centrales seraient sur le point de réussir leur pari, à savoir : la maîtrise de l’inflation sans casser la croissance. 2024 serait, ainsi, une année d’amélioration graduelle de la conjoncture mondiale, de repli persistant de l’inflation et de détente monétaire, comme rappelé cette semaine par la Commission européenne, et, plus tôt cet été, par le FMI.
Sur fond de repentification de la courbe des taux, déjà amorcée, un tel scénario dégagerait l’horizon des marchés. Favorable à une amélioration des perspectives, il justifierait une allocation d’actifs plus exposée au risque, actions cycliques en tête, voire aux marchés émergents, au blason redoré par la triple perspective d’un repli des taux d’intérêt, du dollar et d’une remontée de la demande de matières premières. En somme, l’amorce d’un nouveau cycle, à l’instar des réactions à la validation par Mme Lagarde de l’arrêt des hausses de taux directeurs de la BCE ce jeudi.
Pour autant, les chances que les choses se déroulent de la sorte sont, de prime abord, assez faibles. Notre analyse n’accorde pas plus de 15 % de chances à une telle éventualité, ce qui n’est, assurément, pas beaucoup. Il y a une raison principale à cette conclusion : la normalisation des conditions monétaires n’est pas complète. Si l’on est tenté de s’en réjouir, tant les conséquences d’une poursuite du resserrement en cours pourraient être délétères, ce point de départ a de nombreuses implications sur les perspectives, en particulier celle de réduire significativement le potentiel d’expansion à venir. Comment les choses pourraient-elles donc se dérouler ?

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Le Bharat sur un plateau… Quelles perspectives pour l’économie indienne ?

Il plane sur la scène politique internationale un regain d’intérêt certain à l’égard de l’Inde ces derniers temps et, sur les marchés, une brise de confiance au sujet de l’économie indienne qui s’est soldée, en moins de trois semaines, par une ascension de 3,7 % de l’indice de la bourse de Bombay.
Le premier ministre, Narendra Modi, est devenu une pièce maîtresse de la diplomatie internationale depuis l’éclatement de la guerre russo-ukrainienne. Dirigeant d’une puissance incontournable, il s’est positionné comme le seul capable de faire contrepoids à l’influence croissante de la Chine à l’extérieur de ses frontières et le seul à pouvoir faire pression sur la Russie, sans l’aide, à reculons et embarrassante, de Xi-Jinping. Leader auto-proclamé du « Sud global », N. Modi n’a jamais été aussi courtisé, en particulier par l’Occident ces derniers temps. Il en retire une notoriété nouvelle, renforcée par son influence dans le club élargi des BRICS, que le G20 de New-Dehli de ce week-end ne manquera pas de consolider.
N. Modi, qui avait assez largement échoué dans sa stratégie économique d’ouverture et de captation des investissements directs étrangers, tient-il dans ces développements la clé de son succès et de ceux de l’économie indienne ? L’Occident y a, certainement, plus intérêt que jusqu’alors, ce qui est un atout inestimable qui, déjà, porte ses fruits avec une multiplication de contrats et un certain nombre de délocalisations retentissantes de sites industriels étrangers de la Chine vers le territoire indien. Mais, ne grillons pas les étapes, car la route pour que cette puissance démographique parvienne à assurer un décollage un tant soit peu comparable à celui de la Chine de ces dernières décennies est loin d’être tracée.
La popularité renforcée de N. Modi ne l’a pas incité à gommer son penchant nationaliste, tout au contraire : l’Inde s’est posée sur la Lune et vise, maintenant, le Soleil, dont acte. Elle pourrait aussi, sous peu, changer d’appellation, à la faveur de son nom hindi : Bharat. Saura-t-elle aller beaucoup plus loin et faire, notamment, évoluer sa méthode de gouvernance et ses structures économiques et lutter contre le fléau du réchauffement climatique dont elle est une des plus grandes victimes annoncées ?

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Le Bharat sur un plateau… Quelles perspectives pour l’économie indienne ?

Il plane sur la scène politique internationale un regain d’intérêt certain à l’égard de l’Inde ces derniers temps et, sur les marchés, une brise de confiance au sujet de l’économie indienne qui s’est soldée, en moins de trois semaines, par une ascension de 3,7 % de l’indice de la bourse de Bombay.

Le premier ministre, Narendra Modi, est devenu une pièce maîtresse de la diplomatie internationale depuis l’éclatement de la guerre russo-ukrainienne. Dirigeant d’une puissance incontournable, il s’est positionné comme le seul capable de faire contrepoids à l’influence croissante de la Chine à l’extérieur de ses frontières et le seul à pouvoir faire pression sur la Russie, sans l’aide, à reculons et embarrassante, de Xi-Jinping. Leader auto-proclamé du « Sud global », N. Modi n’a jamais été aussi courtisé, en particulier par l’Occident ces derniers temps. Il en retire une notoriété nouvelle, renforcée par son influence dans le club élargi des BRICS, que le G20 de New-Dehli de ce week-end ne manquera pas de consolider.

Modi, qui avait assez largement échoué dans sa stratégie économique d’ouverture et de captation des investissements directs étrangers, tient-il dans ces développements la clé de son succès et de ceux de l’économie indienne ? L’Occident y a, certainement, plus intérêt que jusqu’alors, ce qui est un atout inestimable qui, déjà, porte ses fruits avec une multiplication de contrats et un certain nombre de délocalisations retentissantes de sites industriels étrangers de la Chine vers le territoire indien. Mais, ne grillons pas les étapes, car la route pour que cette puissance démographique parvienne à assurer un décollage un tant soit peu comparable à celui de la Chine de ces dernières décennies est loin d’être tracée.

La popularité renforcée de N. Modi ne l’a pas incité à gommer son penchant nationaliste, tout au contraire : l’Inde s’est posée sur la Lune et vise, maintenant, le Soleil, dont acte. Elle pourrait aussi, sous peu, changer d’appellation, à la faveur de son nom hindi : Bharat. Saura-t-elle aller beaucoup plus loin et faire, notamment, évoluer sa méthode de gouvernance et ses structures économiques et lutter contre le fléau du réchauffement climatique dont elle est une des plus grandes victimes annoncées ?

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Il y a tant de raisons de douter d’un reflux durable des taux longs…

Les taux d’intérêt ont subi une nouvelle embardée cette été et, en dépit de l’apparente résilience de la croissance, personne n’envisage qu’ils puissent poursuivre leur ascension bien longtemps. Les banques centrales, elles-mêmes, commencent à se méfier des possibles effets de ce renchérissement du coût du crédit. L’Europe flirte à nouveau avec la récession et, si l’économie américaine résiste particulièrement bien, c’est d’abord grâce à un déficit public de plus de 8 % du PIB, au coût exponentiel pour le budget fédéral dont la charge d’intérêts s’est envolée de 600 mds au début de l’année 2021 à, quasiment, un 1000 mds de dollars au printemps.
On comprend que les investisseurs soient tentés d’augmenter leur exposition aux obligations, pour profiter de rendements élevés que les lendemains ne garantiront peut-être pas. L’arbitrage n’est pourtant pas sans poser question. Car, en dépit des évidences énoncées ci-dessus, les arguments ne manquent pas pour envisager que les taux longs n’aient pas terminé leur course à la hausse ; question de temps !

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Déflation chinoise versus inflation mondiale

Deuxième économie mondiale et premier exportateur de produits manufacturés auprès duquel s’approvisionne le reste du monde dans sa globalité, la Chine finira-t-elle par imprimer sa marque sur l’évolution des prix mondiaux et sa déflation par chasser l’inflation du reste du monde ? Certains analystes semblent, assez légitiment, le penser et voient dans la dépression chinoise un facteur d’apaisement bienvenu des tensions inflationnistes internationales. La question pourrait être éminemment plus complexe.

Les mécanismes déflationnistes dont souffre l’économie chinoise sont profonds, entretenus par une crise de surendettement aux conséquences d’autant plus dommageables que la population vieillit vite. Un tel contexte n’est, en outre, guère compatible avec l’effort d’investissement nécessaire pour faire évoluer le tissu productif du pays vers une forme moins carbonée sans laquelle la Chine continuera à perdre des parts de marché dans un monde, par ailleurs, de moins en moins ouvert, que les orientations stratégiques de l’Empire du Milieu promettent de fragmenter davantage.

Trois décennies de globalisation et d’essor de l’offre industrielle mondiale ont chassé l’inflation de la sphère économique qu’un environnement plus fractionné a mis bien peu de temps à ranimer. C’est, parmi d’autres, l’un des enjeux de l’élargissement du club des BRICS décidé cette semaine qui, loin de contrer le processus de démondialisation en cours, comme ses acteurs aiment à le dire, menace d’accentuer la guerre des ressources et de rendre, de facto, le monde plus sujet aux chocs de prix. Sauf évolution de la crise immobilière chinoise vers une crise financière majeure susceptible d’irradier l’occident, la déflation en Chine, en poussant le gouvernement de Xi Jinping, aux abois, dans ses retranchements, porte en elle les germes d’une instabilité chronique du niveau général des prix plutôt que ceux d’une désinflation ordonnée.

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Vigilance estivale

L’environnement de taux d’intérêt reste et restera le point le plus sensible de l’actualité financière de l’été, avant et après le symposium de Jackson Hole des 24 au 26 août.
Face aux incertitudes auxquelles elles font face, FED et BCE ont cette semaine laissé filtrer parmi d’autres hypothèses celle d’une possible pause dans leur politique de remontée des taux directeurs. Cette éventualité n’était pas, loin s’en faut, le point le plus saillant de leur communication mais les marchés en ont fait une brèche dans laquelle ils se sont engouffrés aux Etats-Unis comme en zone euro…..

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Véritable renaissance italienne ?

Avec une ascension de quasiment 22 % depuis le début de l’année, l’indice phare de la bourse de Milan se démarque par une performance supérieure de plus de 7 % à celle du Stoxx 50, qui le place en tête de peloton européen, voire mondial. Si le MIB n’a pas égalé le Nasdaq, il rivalise en effet avec le S&P500 qu’il dépasse de 3,5 % depuis janvier. La péninsule italienne, au sujet de laquelle nombreux prédisaient le pire face à un environnement de remontée des taux d’intérêt est donc loin d’apparaître aux abois.

Avec un PIB supérieur de 2,5 % à son niveau de la fin 2019, elle arrive en tête des quatre principaux pays de la zone euro, tout en ayant réduit son taux d’endettement public de près de 15 points ces deux dernières années, davantage que la plupart de ses partenaires. Son industrie et son commerce extérieur ont repris des couleurs et le taux de chômage endémique du pays, de ses plus jeunes en particulier, n’a jamais été aussi bas depuis 2009.

Si beaucoup craignaient une envolée des spreads de taux d’intérêt à l’arrivée de Giorgia Meloni à la tête du Conseil italien, en octobre dernier, l’inverse s’est jusqu’à présent produit. De 250 points de base à son arrivée au pouvoir, l’écart de taux d’intérêt entre le BTP et le Bund à 10 ans a perdu quasiment 100 points depuis, résistant même aux derniers assauts de la BCE du mois de juin. Dès lors, le taux des emprunts d’Etat italiens est quasiment équivalent aujourd’hui à ce qu’il était il y a un an, aux environs de 4,10 %.

Comment expliquer cette performance et où en est le pays ?

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Scénario de taux d’intérêt : on en est où après le rapport sur l’emploi américain ?

Accrochés à nos écrans pour y déceler le message que nous renverrait le rapport sur l’emploi américain, après celui de l’ADP hier, sommes-nous vraiment plus avancés maintenant que nous savons ? Avec 209 K créations d’emplois en juin, dont 149 K seulement dans le secteur privé, le marché de l’emploi américain marque un ralentissement peu discutable. Sauf le secteur public et la santé, les créations de postes ressortent particulièrement faibles, entre 20 K et 23 K dans les loisirs et l’hôtellerie, les services professionnels et la construction, plus faméliques ailleurs, voire négatives, dans le commerce et le transport. La durée hebdomadaire du travail, bien qu’en légère hausse, campe, de son côté, sur de très faibles niveaux, quand le nombre de personnes contraintes à un emploi à temps partiel bondit de 452 K, en partie du fait de l’ajustement à un volume réduit d’activité, nous dit le BLS. Le verdict est somme toute assez conforme au ralentissement signalé par le rapport JOLTS et la remontée des inscriptions au chômage au cours de la période, quand bien même le taux de chômage stationne à 3,6 %.
Sera-ce suffisant pour ramener les taux longs dans le canal baissier duquel ils se sont échappés hier ? La réponse à cette question est au cœur des stratégies d’investissement aujourd’hui envisageables. Or, force est de constater que, si notre lecture incite à répondre par l’affirmative, elle reste entourée de nombreux champs de doutes qui nous retiennent, à ce stade, de suivre notre scénario les yeux fermés. Explications et conséquences.

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